Frédéric Dard, 100 ans, 400 romans: un succès impossible aujourd'hui

Frédéric Dard, auteur de la populaire série de fiction policière «San Antonio». Le 100e anniversaire de sa naissance  sera marqué par des célébrations dans sa ville natale Les Mureaux (Photo d'archives) (AFP)
Frédéric Dard, auteur de la populaire série de fiction policière «San Antonio». Le 100e anniversaire de sa naissance sera marqué par des célébrations dans sa ville natale Les Mureaux (Photo d'archives) (AFP)
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Publié le Dimanche 27 juin 2021

Frédéric Dard, 100 ans, 400 romans: un succès impossible aujourd'hui

  • Interrogé en 1978 alors qu'il approchait les 100 millions d'exemplaires vendus, il répondait à la radio publique suisse: «C'est fabuleux, et j'en remercie le ciel d'ailleurs!»
  • Les«100 piges» de Frédéric Dard sont fêtées, par un parcours touristique et des projections de film, aux Mureaux, la ville de la banlieue parisienne où il s'était installé en 1949 pour réussir comme journaliste à Paris

PARIS : Un total de 175 romans a lié à jamais le nom de l'écrivain français Frédéric Dard à celui de son personnage, le policier San-Antonio. Et ce n'est même pas la moitié de l'oeuvre surabondante de cet écrivain qui aurait eu 100 ans mardi.

Il est né le 29 juin 1921 dans une famille modeste de Bourgoin-Jallieu (Isère, centre-est). Et il a fini, dans les années 1970, par abandonner son propre nom sur la couverture, pour signer "San-Antonio", y compris pour un livre émouvant où il évoque l'enlèvement de sa fille, "Faut-il tuer les petits garçons qui ont les mains sur les hanches?" (1984).

Ce pseudonyme archicélèbre garantissait le succès en librairie à une époque. Quitte à inonder le marché: Dard meurt en 2000 avec plus de 400 romans au catalogue.

Interrogé en 1978 alors qu'il approchait les 100 millions d'exemplaires vendus, il répondait à la radio publique suisse: "C'est fabuleux, et j'en remercie le ciel d'ailleurs!"

"J'ai eu des débuts très difficiles, j'ai crevé de faim (...) J'ai une espèce d'inquiétude: je me dis que c'est pas possible qu'une chose pareille arrive à un homme, et puis que ça continue toujours! Ça va fatalement cesser", avouait-il.

«Le moindre bar-tabac»

«Les ventes dépassent à présent 250 millions d'exemplaires vendus, selon un comptage invérifiable. Ce succès impossible aujourd'hui est le fruit d'une boulimie d'écriture, mais également d'une exigence de son éditeur, qui lui assurait des droits d'auteur confortables... à la condition expresse qu'il tienne la cadence de plusieurs livraisons par an.

"Pour Frédéric Dard c'était une drogue. Les témoignages de ses proches concordent: vous le laissiez deux ou trois jours sans écrire et il devenait invivable", raconte à l'AFP Maxime Gillio, vice-président de l'Association des amis de San-Antonio.

"La stratégie marketing de son éditeur, Armand de Caro, est aussi un phénomène complètement inimaginable de nos jours. Le moindre bar-tabac au fin fond du Cantal (région peu peuplée du centre, ndlr) devait avoir un présentoir avec des San-Antonio. Et il n'y avait pas de retours possibles pour les invendus!", ajoute-t-il.

Aucun auteur à succès, quelle que soit sa productivité, n'accepterait ce type de conditions. Amélie Nothomb révélait ainsi début juin à ActuaLitté être "en train d'écrire [son] 102e manuscrit", mais n'en donne qu'un par an à Albin Michel. Quant aux grandes maisons d'édition, elles détesteraient qu'on les accuse de sacrifier la qualité à la quantité.

"Il y a de petits éditeurs en difficulté qui publient au kilomètre, en espérant qu'un titre sortira du lot. Ce n'est pas la solution. C'est comme quand on se noie et qu'on se raccroche à n'importe quoi, parce qu'on panique", affirmait à l'AFP le président du Syndicat national des éditeurs, Vincent Montagne, à l'occasion du bilan annuel du secteur.

Originaux à prix d'or

Si Frédéric Dard est toujours publié, c'est de manière bien plus raisonnée.

Son éditeur historique, Fleuve, a sorti le 24 juin "Des nouvelles de moi", recueil de 222 fictions brèves écrites entre 1940 et 1985. Les réunir fut un travail de fourmi. L'auteur lui-même avait oublié certains des pseudonymes ou des intrigues datant des époques où il tirait le diable par la queue.

Loin d'être dévaluée, "la plus grande partie de ces contes et nouvelles n'est connue que des collectionneurs, et leurs publications d'origine se vend à prix d'or", souligne dans la préface Alexandre Clément, qui a coordonné ce volume de près de 600 pages.

Quant à la série complète des San-Antonio, ce cocktail d'action, d'humour et d'argot, elle est rassemblée sous forme électronique, chez les éditions 12-21, par décennie. Les années 80 sont les plus prolifiques (41 romans), mais les fans vous diront souvent que les meilleurs polars se situent dans les années 50 (37 romans) ou 60 (35 romans).

Les "100 piges" de Frédéric Dard sont fêtées, par un parcours touristique et des projections de film, aux Mureaux, la ville de la banlieue parisienne où il s'était installé en 1949 pour réussir comme journaliste à Paris, et où il a créé le personnage de San-Antonio.

 

 


La commission saoudienne des musées lance son programme de transformation du secteur

Créée en 2020 et placée sous la tutelle du ministère de la culture, la Commission des musées a pour objectif de cultiver un paysage culturel dynamique et évolutif. (Fourni)
Créée en 2020 et placée sous la tutelle du ministère de la culture, la Commission des musées a pour objectif de cultiver un paysage culturel dynamique et évolutif. (Fourni)
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  • La première « Open Talk » de l’année a marqué le lancement par la Commission des Musées d’Arabie saoudite de son programme de transformation du secteur
  • L’événement virtuel, organisé via Webex, a également mis en avant les rôles, responsabilités, réalisations et perspectives futures de la commission

RIYAD : La première « Open Talk » de l’année a marqué le lancement par la Commission des Musées d’Arabie saoudite de son programme de transformation du secteur des musées du Royaume.

L’événement virtuel, organisé via Webex, a également mis en avant les rôles, responsabilités, réalisations et perspectives futures de la commission.

Mona Khazindar, conseillère auprès du ministère de la Culture saoudien, a souligné le rôle essentiel de la commission dans la documentation et la préservation du patrimoine culturel du pays pour les générations futures. Elle a également mis en avant son engagement à créer des expériences muséales percutantes, à la fois éducatives et inspirantes.

Khazindar a aussi insisté sur la volonté de la commission de soutenir les artistes locaux et de promouvoir l’art saoudien sur la scène internationale.

La discussion a été animée par Jana Jabbour, directrice de la communication et des médias de la Commission des Musées, et comprenait des présentations clés détaillant les initiatives stratégiques de l’organisation.

Ibrahim Al-Sanousi, directeur général du Département du développement des musées et des actifs culturels, a dévoilé la feuille de route du développement muséal, qui comprend cinq musées opérationnels et 19 autres actuellement en construction à travers le Royaume.

Khaled Baassiri, directeur général du Département des partenariats et du développement des affaires, a présenté des stratégies novatrices pour les partenariats public-privé et à but non lucratif, visant à améliorer l’expérience des visiteurs et à favoriser une croissance durable du secteur.

Perihan Kutbi, responsable du Département des licences, a expliqué les procédures et exigences pour l’octroi de licences aux musées privés, ouvrant ainsi la voie à une plus grande implication du secteur privé dans le paysage culturel.

Taghreed Al-Saraj, directrice du Département de l’éducation et du développement des talents, a mis en lumière des programmes complets de formation et de développement des compétences, garantissant un avenir prometteur au secteur muséal grâce à des professionnels qualifiés et passionnés.

Créée en 2020 et opérant sous l’égide du ministère de la Culture, la Commission des Musées a pour mission de favoriser un paysage culturel dynamique et en constante évolution.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


«A Complete Stranger»: Timothée Chalamet remarquable dans son interprétation de Bob Dylan

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  • Chalamet est captivant dans le rôle de Dylan, capturant la nonchalance et le charisme de l'auteur-compositeur-interprète
  • Chalamet imite sa voix distincte, rauque et grinçante, mais Dylan en tant qu'homme est toujours aussi insaisissable

DUBAÏ: Dans le film «A Complete Unknown» (Un parfait inconnu), Bob Dylan (interprété par Timothée Chalamet) et Joan Baez (Monica Barbaro) chantent «It Ain't Me Babe» sur la scène du Newport Folk Festival. Il s'agit d'une performance extraordinaire et électrisante, qui résume la clarté musicale et la puissance émotionnelle de ce biopic brillant mais imparfait.

Le premier quart du film de James Mangold est riche en moments de ce style: un Dylan jeune et insouciant chantant «Song to Woody» pour son héros Woody Guthrie; sa première rencontre avec Baez à Gerde's Folk City en 1961; la joie visible de Pete Seeger (joué par Edward Norton) lorsque Dylan interprète «The Times They Are A-Changin'» à Newport en 1963; et l'attention ravie des enfants de Seeger lorsque Dylan chante un matin dans leur maison familiale. Ces scènes ne sont peut-être pas très rigoureuses en ce qui concerne les faits historiques, mais elles débordent de splendeur.

«A Complete Unknown», coécrit par Mangold et le scénariste Jay Cocks, est basé sur le livre d'Elijah Wald «Dylan Goes Electric!» Il suit Dylan depuis son arrivée à Greenwich Village en 1961 jusqu'à sa performance sismique au Newport Folk Festival en 1965. Cette dernière, accompagnée d'une foule braillarde et de projectiles hostiles, constitue le final explosif du film, alors que Dylan rejette le carcan du folk acoustique traditionnel en faveur de l'expérimentation électrique.

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Monica Barbaro et Timothée Chalamet dans «A Complete Unknown». (Photo fournie)

Chalamet est captivant dans le rôle de Dylan, capturant la nonchalance et le charisme de l'auteur-compositeur-interprète, bien que l'artiste lui-même reste en grande partie un mystère. Bien sûr, nous voyons ses cheveux ébouriffés, ses manières excentriques et son amour de la cigarette, et Chalamet imite sa voix distincte, rauque et grinçante, mais Dylan en tant qu'homme est toujours aussi insaisissable. En dehors des pièces musicales, de l'écriture des chansons et de quelques moments intimes avec Baez et sa petite amie Sylvie (Elle Fanning, qui incarne Suze Rotolo, la compagne de Dylan dans la vraie vie), il ne reste qu'un artiste lunatique, marmonnant et largement désagréable, aux prises avec le fardeau de la célébrité.

Cela dit, la reconstitution fidèle de Greenwich Village et de la scène folk new-yorkaise du début des années 1960, les performances des acteurs – en particulier Seeger interprété par Norton et Baez par Barbaro – et la nature addictive de la bande-son font de ce film non seulement un hommage à l'influence durable de Dylan, à la fois en tant qu'artiste et icône culturelle, mais aussi un film d'époque magnifiquement rendu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Décès de la chanteuse britannique Marianne Faithfull, voix singulière du rock

L'icône de la pop britannique Marianne Faithfull se produit sur scène lors d'un concert le 15 mars 2007 à Châlons-en-Champagne, dans l'est de la France. La chanteuse et actrice britannique Marianne Faithfull, surtout connue pour son tube "As Tears Go By", est décédée à l'âge de 78 ans, a annoncé un porte-parole le 30 janvier 2025. (AFP)
L'icône de la pop britannique Marianne Faithfull se produit sur scène lors d'un concert le 15 mars 2007 à Châlons-en-Champagne, dans l'est de la France. La chanteuse et actrice britannique Marianne Faithfull, surtout connue pour son tube "As Tears Go By", est décédée à l'âge de 78 ans, a annoncé un porte-parole le 30 janvier 2025. (AFP)
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  • La chanteuse et actrice britannique Marianne Faithfull, icône folk-rock à la voix singulière et à la vie mouvementée, est décédée jeudi à l'âge de 78 ans
  • Mick Jagger et Keith Richards ont exprimé leur tristesse sur les réseaux sociaux

LONDRES: La chanteuse et actrice britannique Marianne Faithfull, icône folk-rock à la voix singulière et à la vie mouvementée, est décédée jeudi à l'âge de 78 ans, une disparition qui a aussitôt suscité l'hommage des Rolling Stones.

Mick Jagger et Keith Richards ont exprimé leur tristesse sur les réseaux sociaux. "Elle était une merveilleuse amie, une magnifique chanteuse et une grande actrice", a écrit Jagger, qui a partagé sa vie. "Elle va me manquer", a aussi réagi Richards.

Un peu plus tôt, un porte parole de la chanteuse avait annoncé son décès. "Elle s'est éteinte paisiblement à Londres aujourd'hui, en compagnie de sa famille", indique un communiqué transmis à l'AFP.

La chanteuse Carla Bruni-Sarkozy a dit "au-devoir à sa très chère amie Marianne". "Repose en paix, Marianne", a écrit l'autrice J.K. Rowling.

A l'époque du "Swinging London" dans les années 1960, la chanteuse blonde est repérée lors d'une soirée par le manager des Stones, Andy Oldham. Mick Jagger et Keith Richards lui proposent de chanter leur titre "As Tears Go By" (1964), avec lequel elle entre dans le Top 10 britannique à seulement 17 ans.

Viennent ensuite d'autres succès: "Come and Stay With Me", "This Little Bird" et "Summer Nights".

Marquée par des hauts et des bas liés à des problèmes de toxicomanie, sa carrière l'a aussi menée au théâtre et au cinéma.

Marianne Faithfull est née le 29 décembre 1946 à Londres d'un père officier, espion de Sa Majesté, et d'une aristocrate autrichienne.

Mariée à 18 ans avec le galeriste John Dunbar, elle le quitte bientôt pour Mick Jagger, dont elle sera la compagne et la muse entre 1966 et 1970.

En 1968, elle joue le rôle d'une motarde nue sous sa combinaison en cuir dans "La motocyclette" de Jack Cardiff, avec Alain Delon.

C'est l'époque où elle est entraînée dans ce qu'elle appellera le "cirque permanent" des Rolling Stones, et devient progressivement accro à l'héroïne.

 

- Renaissance musicale -

 

Sa relation avec Mick Jagger et leurs frasques, qui font la Une des tabloïds britanniques, auraient inspiré les tubes "Wild Horses" et "You Can't Always Get What You Want".

S'ensuivent une tentative de suicide, la fin de leur relation, la perte de la garde de son fils né de sa précédente union, et une descente aux enfers dans les squats et les rues de Soho, à Londres.

Elle survit de justesse à une overdose, mais les drogues dures et la nicotine ont marqué sa voix, devenue rocailleuse.

Elle confiait à l'AFP en 2014: "honnêtement, certains de mes souvenirs des années 60 sont merveilleux et d'autres sont horribles".

Elle traverse ensuite une période punk, pendant laquelle elle chante des textes mordants et désabusés comme "Why D'Ya Do It?" ou "Working Class Hero" de John Lennon. L'album "Broken English" (1979), qui signe son retour, est considéré comme un classique.

Elle prend ensuite un tournant plus jazz et blues, avec son album "Strange Weather". Dans les années 1990, une cure de désintoxication lui permet de remonter la pente.

Au cinéma, elle apparaît dans "Intimité" de Patrice Chéreau ou Marie-Antoinette (2006) de Sofia Coppola, où elle interprète Marie-Thérèse d'Autriche.

Ces dernières années, la chanteuse avait souffert de multiples problèmes de santé, dont un cancer du sein et une maladie pulmonaire causée par des années de tabagisme.

Elle avait collaboré avec des artistes comme PJ Harvey et Nick Cave, qui l'ont décrite comme une de leurs sources d'inspiration.

En 2020, elle avait été sévèrement affectée par le Covid-19 et hospitalisée, au point où les médecins ont cru qu'elle n'y survirait pas. Mais la chanteuse était allée au bout de son 21e et dernier album, "She Walks in Beauty".

"Cette pandémie m'a salement touchée, j'ai failli mourir", avait-elle confié à l'AFP en 2021, craignant "ne plus pouvoir chanter un jour".

Marianne Faithfull, qui a vécu à Paris, était rentrée à Londres depuis quelques années pour se rapprocher de son fils et de ses petits-enfants.