LOS ANGELES : Une star hollywoodienne, un film de science-fiction grand spectacle avec une intrigue à la "Terminator" et un budget d'environ 200 millions de dollars: "The Tomorrow War" était calibré pour attirer des millions de spectateurs dans les salles obscures cet été. Mais le coronavirus a tout changé.
Le film avec Chris Pratt en tête d'affiche sortira directement sur Amazon Prime le 2 juillet, sans passer par la case cinéma. Il a été acheté par la plateforme de vidéo à la demande en janvier dernier, alors que la pandémie de Covid-19 avait mis un coup d'arrêt à l'industrie du divertissement, sans aucune garantie sur l'avenir à l'époque.
"S'il vous plaît, ne le regardez pas sur vos téléphones", a supplié Chris McKay, le réalisateur de "The Tomorrow War". "Regardez-le sur le plus grand écran possible avec le volume au maximum, poussez le son", a-t-il dit à l'AFP.
"Invitez les voisins pour que ça ne les dérange pas, mais regardez-le avec plein de monde car vous allez vraiment passer un bon moment", a ajouté M. McKay.
Le film se résume assez simplement: des voyageurs arrivent du futur, où une horrible invasion extra-terrestre menace d'éradiquer l'humanité. Ils supplient leurs parents et grands-parents de voyager dans le temps avec eux, en 2051, pour les aider à repousser ces hordes de créatures cauchemardesques et sanguinaires.
"The Tomorrow War" allie des scènes d'action bourrées d'effets spectaculaires, tournées en Islande, avec des éléments de films d'horreur et de drame familial et aborde même l'impact du changement climatique.
"Lorsque nous faisions le film, nous avions présent à l'esprit certaines menaces existentielles, par exemple +notre responsabilité vis-à-vis des générations futures+", a expliqué M. McKay.
"Et puis le Covid-19 est arrivé", se souvient le réalisateur, ce qui a obligé l'équipe à terminer à domicile et à distance la production du film, dont le tournage était quasiment achevé avant la pandémie.
La comparaison entre les deux mondes, chamboulés par l'arrivée d'une menace planétaire nécessitant une réponse unie de l'humanité, a été frappante, souligne Chris McKay.
Des sitcoms aux grosses productions
Pour Betty Gilpin, qui joue l'épouse psychologue de Chris Pratt, lui-même incarnant un ancien militaire, "The Tomorrow War" fait coup double: film de pur divertissement, il en profite pour "glisser" aussi un message ou deux sur nos obligations vis-à-vis de la planète.
"On a l'impression que ça va être un film léger et futile, mais il a vraiment quelques trucs intelligents à raconter", a dit à l'AFP la comédienne, rendue populaire par "GLOW", série Netflix sur un groupe de catcheuses américaines dans les années 1980.
Sa trajectoire, des séries comiques aux films à gros budget, reflète celle de Chris Pratt lui-même, qui fut d'abord révélé par son rôle dans la sitcom "Parks and Recreation".
Depuis lors, Chris Pratt a pris du muscle et tourné dans certaines des plus grandes sagas américaines, comme les "Gardiens de la Galaxie" ou les films "Jurassic World". Il en a profité pour épouser la fille aînée d'une autre légende des films d'action, Katherine Schwarzenegger.
Dans "The Tomorrow War", l'acteur interprète un ancien soldat des forces spéciales qui se sent à l'étroit dans sa nouvelle vie d'enseignant, jusqu'à ce qu'il s'engage pour aller combattre les aliens dans le futur.
"C'est une star de cinéma mais il peut faire tellement de choses différentes et être incroyablement vulnérable", estime Chris McKay, exprimant son "respect" pour le parcours du comédien.