LA HAYE : L'origine d'œuvres d'art spoliées par les nazis retournées aux Pays-Bas va être à nouveau recherchée de manière systématique, et les pièces dont l'origine reste inconnue seront restituées à la communauté juive, a annoncé vendredi le gouvernement néerlandais.
Environ 3040 pièces de la collection d'objets culturels retournés aux Pays-Bas après la guerre seront passées en revue, alors qu'aucune recherche systématique sur l'origine de ces œuvres n'avait été menée depuis 2007, point qui avait été fortement critiqué par le conseil de la culture en décembre.
"Nous devons continuer à faire des efforts pour restituer aux bonnes personnes les biens culturels qui ont été involontairement perdus ou obtenus illégalement pendant la Seconde Guerre mondiale", a déclaré dans un communiqué la ministre de la Culture Inge Van Engelshoven.
"Nous y parviendrons grâce à une recherche systématique et à une meilleure communication", a-t-elle ajouté.
Cette recherche systématique, qui commencera en 2022, permettra de déterminer s'il existe de nouvelles informations sur l'origine ou les propriétaires d'origine des œuvres.
Si cette recherche n'aboutit pas à plus de clarté, les autorités néerlandaises décideront avec le Conseil Central Juif où seront restituées les pièces, destinées à la communauté juive, dans des musées ou institutions, par exemple.
"C'est une étape importante dans la réflexion sur la politique de restitution", s'est félicitée Mme Van Engelshoven.
Cette étape marque le point de départ de la "politique de restitution renforcée" du pays, qui va y consacrer 1,5 million d'euros par an pendant les quatre prochaines années, a annoncé le Ministère de l'Éducation, de la Culture et de la Science.
La recherche sur la provenance n'était jusqu'à aujourd'hui menée par le Centre de restitution d'objets de valeur culturelle que s'il y avait une demande de restitution a été déposée, ou à l'initiative de chercheurs du centre.
Un demandeur potentiel et un possesseur actuel ont également la possibilité de soumettre une demande conjointe volontaire d'enquête, sans que cela n'aboutisse à un avis de restitution ou à un avis contraignant.
La ministre souhaite également rendre la soumission d'une demande de restitution plus accessible grâce à un nouveau service d'assistance et un meilleur accès à toutes les informations grâce à un système plus centralisé.