L’Algérie est-elle en fin de cycle?

Vue du front de mer d'Alger. (Photo, AFP)
Vue du front de mer d'Alger. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 25 juin 2021

L’Algérie est-elle en fin de cycle?

  • Seuls 20 % des électeurs ont participé aux législatives selon les estimations et ce faible taux de participation est en lui-même un désaveu
  • La démission de M. Djerad suscite des interrogations sur les grandes décisions stratégiques qui doivent être prises notamment sur le plan économique

PARIS: En acceptant la démission du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, espère inaugurer une nouvelle page de sa politique de réformes avec la nomination d’un nouveau Premier ministre.

La démission de M. Djerad est une sorte de formalité constitutionnelle, qui survient à la suite de l’annonce officielle des résultats des dernières élections législatives du 12 juin.

Abdelaziz Djerad, un technocrate qui occupe le poste de Premier ministre depuis 2019, cède sa place à une personnalité qui sera désignée par le nouveau Parlement algérien.

Les élections ont eu lieu, M. Tebboune y tenait, car celles-ci faisaient partie de sa feuille de route qui consistait à réviser la Constitution.


S’agit-il d’une nouvelle ère qui s’ouvre en Algérie? Pas si sûr, selon des sources informées à Paris, qui estiment que le processus enclenché à travers le référendum constitutionnel, puis les élections législatives, a donné lieu à une farce démocratique.

Les élections ont eu lieu, Tebboune y tenait, car celles-ci faisaient partie de sa feuille de route qui consistait à réviser la Constitution.

Il y a donc eu un référendum constitutionnel auquel ont participé à peine 25 % des votants et la réforme a été adoptée malgré cette forte abstention.

L’étape suivante, les élections législatives, ont été boycottées par la plus grande partie de l’opposition. Ce boycott a été critiqué par certains parce qu’il laissait le champ libre à la fois aux islamistes (les islamistes du gouvernement) et aux anciens partis de l’ère de l’ancien président, Abdelaziz Bouteflika, comme le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND), discrédités, mais dont la disparition a été prématurément annoncée.

Seuls 20 % des électeurs ont participé à ces élections, selon les estimations. Ce faible taux de participation est en lui-même un désaveu mais légalement, il y a un nouveau Parlement.

La seule nouveauté est que M. Tebboune a essayé de faire émerger des indépendants et de favoriser les listes indépendantes qui ont obtenu un nombre assez important de sièges à l’Assemblée avec près de 65 députés élus.

La nature ayant horreur du vide, les partis démocratiques étant absents et ayant boycotté, que ce soient le Front des forces socialistes (FFS), le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), et les forces de gauche, ceux qui sont allés voter sont des Algériens qui se reconnaissent dans le programme ou l’idéologie des frères musulmans représentés par un parti tel que le Mouvement de la société pour la paix (MSP), déjà présent dans le gouvernement passé auprès de M. Bouteflika.

Le FLN 

Ces derniers représentent une tendance conservatrice qui va des classes moyennes aux classes très pieuses et ils ont obtenus 65 sièges.

La première force qui s’est affirmée est le FLN, l’ancien parti unique avec 98 députés.

Donc, la majorité de ceux qui se sont déplacés dans les bureaux de vote sont, d’après les sources précitées, des sympathisants du FLN, qui  considèrent que ce parti a une légitimité révolutionnaire et historique du fait qu’il existe depuis plus de soixante ans.

Cette nouvelle Assemblée issue des urnes ressemble donc à l’ancienne, soulignent les sources.

Toutefois, la seule nouveauté est que M. Tebboune a essayé de faire émerger des indépendants et de favoriser les listes indépendantes qui ont obtenu un nombre assez important de sièges à l’Assemblée avec près de 65 députés élus.

Il s’agit cependant de personnes inexpérimentées avec des profils très divers dont des anciens FLN qui se sont recyclés sous l’étiquette «indépendants», des jeunes qui cherchent à s’affirmer, mais aussi des opportunistes… un peu de tout, donc.

En observant cette situation, on voit bien qu’il s’agit d’un Parlement morcelé, et en partie inexpérimenté, estiment les sources qui notent également qu’il y a une sous-représentativité des femmes. Elles ne sont pas plus d’une vingtaine sur 407 députés, alors qu’elles étaient nettement plus nombreuses sous l’ancienne législature.

C’est une régression, soutiennent les sources, et un autre signe du conservatisme de la société qui s’islamise progressivement.

Ce n’est pas pour autant que le Front islamique du salut (FIS) est de retour, mais il est indéniable que la société est de plus en plus conservatrice et qu’elle vote pour des personnes à son image, des personnes qui lui conviennent.

Les réserves fondent à vue d’œil 

Qu’est ce qui va se passer désormais? Des élections locales ont été annoncée à l’automne prochain, mais on ne peut pas s’attendre à grand-chose d’ici là, précisent les sources.

La démission de M. Djerad suscite toutefois des interrogations sur les grandes décisions stratégiques qui doivent être prises notamment sur le plan économique.

Le nouveau gouvernement va-t-il dans l’immédiat aborder la question fondamentale du recours au Fonds monétaire international (FMI), ou emprunter sur les marchés internationaux, ou bien cette question attendra les résultats des régionales?

Les réserves fondent à vue d’œil avec le financement de tous les projets sociaux et des subventions.

Le pétrole remonte un peu, mais ça reste insuffisant; il faudra un baril à 120 dollars (1 dollar = 0,84 euro) pour que l’Algérie équilibre son budget, or le baril est à quelque 75 dollars, il était à presque 40 dollars il y a encore quelques mois.

Le climat de répression et d’appréhension ne favorise ni l’investissement privé ni l’investissement étranger nécessaires pour relancer l’économie.


Les perspectives ne sont donc pas du tout réjouissantes d’un point de vue économique, et tous les processus de décisions semblent quelque peu bloqués désormais.

La raison du blocage est, selon les sources, l’absence de vision, de volonté réformatrice.

Abdelmadjid Tebboune tient à réformer le pays, ce qui est positif en soi, sauf qu’il n’a pas le contrôle dans tous les domaines, et il doit composer avec l’État profond qui est aux manettes depuis soixante ans.

Le climat de répression et d’appréhension ne favorise ni l’investissement privé ni l’investissement étranger nécessaires pour relancer l’économie.

D’autre part, la progression démographique ne facilite pas les choses avec un million d’Algériens qui naissent chaque année, sur une population de 44 et bientôt 45 millions d’habitants. 

Certes, concèdent les sources, il existe une élite qui veut que les choses bougent et aillent de l’avant, mais le carcan du système reste très marqué par le modèle soviétique des années 1960/1970.

On retrouve le même horizon sombre du côté du «Hirak». Les partis démocratiques présents dans le mouvement du Hirak n’ont pas réussi à présenter une offre politique unifiée, crédible, pour peser.

Le Hirak n’a pas débouché sur un projet politique, son objectif étant prioritairement de dégager Abdelaziz Bouteflika et ensuite de dégager le système.

Mais on ne dégage pas un système comme ça… en défilant dans la rue, affirment les sources.

Le pouvoir a littéralement étouffé le Hirak par la répression, les arrestations et la protestation s’est réduite comme peau de chagrin. Il n’y a plus dorénavant qu’en Kabylie que des marches sont encore organisées, la lassitude s’étant ajoutée à la répression, en plus de la crise sanitaire.

Le Hirak n’a même pas voulu faire émerger une représentation qui aurait pu constituer un interlocuteur et a été incapable de se structurer politiquement.

Le pouvoir s’est évidement emparé de ces failles pour discréditer le Hirak, d’autant plus que des éléments du FIS ont commencé à infiltrer les cortèges avec leurs propres slogans, réveillant le spectre de la période noire.

On ne peut donc que s’interroger: où va l’Algérie? Est-ce que M. Tebboune va réussir les réformes qu’il a annoncées sachant qu’ils n’a pas les appuis nécessaires pour les mener à terme?

Certains – selon les sources – s’interrogent: est-ce que l’armée va continuer à le soutenir?

Sur le plan régional, en outre, on constate aisément que l’influence de l’Algérie n’est plus ce qu’elle était par rapport à une certaine époque, alors que les Marocains ont réussi à obtenir des résultats, notamment avec les États-Unis.

L’Algérie n’est pas dans une situation très valorisante; on s’est débarrassé des figures de proue de l’ancien régime, mais la structure du pouvoir est toujours la même.

L’essentiel, soulignent les sources, est de savoir si ce système va réussir à se réformer et s’il y a en son sein des militaires, des gens qui réfléchissent et qui voient bien que la situation actuelle n’est plus tenable à long terme, et que le pays est aujourd’hui en fin de cycle?

 


L'UE condamne les frappes israéliennes au Liban, exige le respect du cessez-le-feu

Un soldat de l'armée libanaise discute avec un ouvrier alors qu'il déblaye les décombres d'un site visé pendant la nuit par une frappe aérienne israélienne dans le village d'Et Taybeh, dans le sud du Liban. (AFP)
Un soldat de l'armée libanaise discute avec un ouvrier alors qu'il déblaye les décombres d'un site visé pendant la nuit par une frappe aérienne israélienne dans le village d'Et Taybeh, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • L’Union européenne condamne les frappes israéliennes au sud du Liban et appelle Israël à respecter la résolution 1701 ainsi que le cessez-le-feu signé avec le Hezbollah en novembre 2024
  • L’UE exhorte toutes les parties libanaises, notamment le Hezbollah, à éviter toute escalade et à préserver les progrès réalisés vers la stabilité régionale

BRUXELLES: L'Union européenne a condamné les récentes frappes israéliennes sur le sud du Liban et appelé à respecter le cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le Hezbollah, dans un communiqué publié samedi par sa diplomatie.

"L'UE appelle Israël à mettre fin à toutes les actions qui violent la résolution 1701 et l'accord de cessez-le-feu conclu il y a un an, en novembre 2024", souligne Anouar El Anouni, porte-parole de l'UE pour les Affaires étrangères.

"Dans le même temps, nous exhortons tous les acteurs libanais, et en particulier le Hezbollah, à s'abstenir de toute mesure ou réaction susceptible d'aggraver encore la situation. Toutes les parties doivent s'attacher à préserver le cessez-le-feu et les progrès accomplis jusqu'à présent", insiste le porte-parole.

De nouvelles frappes ont été menées jeudi sur le sud du Liban par Israël, qui a dit viser des cibles du mouvement pro-iranien Hezbollah, accusé de vouloir se réarmer.

L'armée israélienne avait appelé auparavant des habitants de quatre villages à évacuer des bâtiments en prévenant qu'elle allait frapper des infrastructures militaires du mouvement libanais.

L'armée libanaise a elle estimé que les raids israéliens visaient à "empêcher l'achèvement" de son déploiement dans cette région, conformément à l'accord de cessez-le-feu qui avait mis fin il y a près d'un an à la guerre entre le Hezbollah et Israël.

Ces frappes israéliennes ont déjà été condamnées par le président libanais Joseph Aoun et par l'Iran, qui a dénoncé vendredi des "attaques sauvages" et appelé la communauté internationale à réagir.


Le Soudan au bord du gouffre, selon un haut responsable de l’ONU

Le conseiller spécial des Nations unies pour la prévention du génocide a déclaré vendredi que le Soudan pourrait être proche d'un point de basculement vers des atrocités, alors que les informations faisant état de meurtres et d'attaques généralisés contre des civils à El-Fasher se multiplient. (AFP)
Le conseiller spécial des Nations unies pour la prévention du génocide a déclaré vendredi que le Soudan pourrait être proche d'un point de basculement vers des atrocités, alors que les informations faisant état de meurtres et d'attaques généralisés contre des civils à El-Fasher se multiplient. (AFP)
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  • Des attaques directes contre les civils” soulignent la nécessité d’une action urgente, alerte Chaloka Beyani
  • L’ONU met en garde contre l’aggravation de la situation au Darfour-Nord, où des centaines de milliers de personnes font face à des pénuries aiguës de nourriture, d’eau et de soins médicaux

NEW YORK : Le conseiller spécial de l’ONU pour la prévention du génocide a déclaré vendredi que le Soudan pourrait être sur le point de basculer dans des atrocités massives, alors que se multiplient les rapports faisant état de meurtres et d’attaques contre des civils à El-Fasher.

Mettant en garde contre le fait qu’“un seuil est sur le point d’être franchi”, Chaloka Beyani a affirmé que “lorsque notre bureau tire la sonnette d’alarme, c’est que la situation dépasse largement les violations ordinaires des droits humains ou du droit humanitaire international.”

Il a ajouté que “l’ampleur des atrocités montre qu’une action précoce doit être engagée.”

Beyani a dénoncé de “graves violations massives du droit international des droits de l’homme” et de “nouvelles attaques directes contre les civils” perpétrées par les belligérants au Darfour.

Des rapports et vidéos, apparus fin octobre, montrent des atrocités présumées commises par les Forces de soutien rapide (RSF) après leur prise de contrôle d’El-Fasher sur les troupes gouvernementales, mettant fin à un siège qui durait depuis plus de 500 jours.

Le coordinateur des secours d’urgence de l’ONU, Tom Fletcher, a récemment déclaré devant le Conseil de sécurité que “l’horreur se poursuit” au Darfour, avertissant que les civils restaient piégés dans une spirale de violences généralisées.

Le bureau de Beyani a indiqué que plusieurs indicateurs de risque d’atrocités étaient désormais présents au Soudan, tout en rappelant que seule une cour internationale pourrait déterminer si un génocide avait été commis.

La Cour pénale internationale (CPI) a également fait part de sa “profonde inquiétude” cette semaine, précisant qu’elle recueillait des éléments de preuve concernant des massacres, viols et autres atrocités présumés à El-Fasher.

Parallèlement, plusieurs sources indiquent que les RSF ont accepté un “cessez-le-feu humanitaire” proposé par les États-Unis, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.

L’ONU a par ailleurs averti que les conditions humanitaires continuaient de se détériorer au Darfour-Nord, où des centaines de milliers de déplacés d’El-Fasher souffrent de pénuries extrêmes de nourriture, d’eau et de soins médicaux.

Les agences humanitaires installent de nouveaux camps à Tawila et dans d’autres zones voisines, mais plus de 650 000 personnes restent dans un besoin urgent d’aide.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Conseil de sécurité de l’ONU lève les sanctions contre le président syrien Ahmad al-Chareh

Le président syrien Ahmed al-Chareh rend visite au secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres (hors champ) lors de l'Assemblée générale au siège des Nations unies à New York, le 24 septembre 2025. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh rend visite au secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres (hors champ) lors de l'Assemblée générale au siège des Nations unies à New York, le 24 septembre 2025. (AFP)
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  • Résolution présentée par les États-Unis, qui retirent également de la liste le ministre de l’Intérieur Anas Hasan Khattab, adoptée avec 14 voix pour, aucune contre ; la Chine s’abstient
  • L’envoyé américain à l’ONU, Mike Waltz, déclare que le Conseil envoie « un signal politique fort reconnaissant que la Syrie entre dans une nouvelle ère » après la chute du régime Assad en décembre dernier

NEW YORK: Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté jeudi la levée des sanctions visant Ahmad al-Chareh, retirant ainsi le président syrien de la Liste des sanctions Daech et Al-Qaïda, dans une décision largement considérée comme un signe de reconnaissance internationale du nouvel ordre politique post-Assad en Syrie.

La résolution 2729, déposée par les États-Unis, a été adoptée par 14 voix pour, aucune contre, et une abstention, celle de la Chine. Elle retire également le ministre syrien de l’Intérieur, Anas Hasan Khattab, auparavant désigné dans le cadre du même régime de sanctions.

Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations unies, le Conseil a déclaré jeudi que les deux responsables ne sont plus soumis aux gels d’avoirs ni aux interdictions de voyager imposés par les précédentes mesures de lutte contre le terrorisme.

Al-Chareh est arrivé jeudi à Belém, au Brésil, pour la Conférence des Nations unies sur le changement climatique de 2025 (COP 30), et doit rencontrer le président américain Donald Trump à la Maison-Blanche à Washington lundi.

Al-Chareh a dirigé la coalition Hayat Tahrir Al-Sham lors de l’offensive de décembre 2024 qui a renversé le régime Assad, après quoi il est devenu le dirigeant de facto de la Syrie.

Washington exhortait depuis plusieurs mois les quinze membres du Conseil de sécurité à assouplir les sanctions visant la Syrie et les responsables de son nouveau gouvernement.

Le représentant permanent des États-Unis auprès de l’ONU, Mike Waltz, a déclaré qu’en adoptant la résolution, le Conseil envoyait « un signal politique fort reconnaissant que la Syrie est entrée dans une nouvelle ère depuis que Assad et ses associés ont été renversés en décembre 2024 ».

Il a ajouté : « Il existe aujourd’hui un nouveau gouvernement syrien, dirigé par le président Ahmad al-Chareh, qui travaille dur pour remplir ses engagements en matière de lutte contre le terrorisme et les stupéfiants, d’élimination de tout reste d’armes chimiques, et de promotion de la sécurité et de la stabilité régionales, ainsi que d’un processus politique inclusif, conduit et possédé par les Syriens eux-mêmes.

« Comme le président Trump l’a précédemment indiqué, la Syrie a désormais sa chance de grandeur. »

En rendant sa décision, le Conseil de sécurité a rappelé une série de résolutions précédentes visant Daech, Al-Qaïda et les groupes qui leur sont affiliés, et a réaffirmé son « engagement fort en faveur de la souveraineté, de l’indépendance, de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale de la République arabe syrienne ».

Le texte de la résolution, consulté par Arab News, souligne que le retrait des responsables syriens de la liste est conforme aux efforts visant à promouvoir « la reconstruction à long terme, la stabilité et le développement économique » du pays, tout en maintenant l’intégrité du cadre mondial des sanctions antiterroristes.

La résolution salue l’engagement de la République arabe syrienne à garantir « un accès humanitaire complet, sûr, rapide et sans entrave » conformément au droit humanitaire international ; à lutter contre le terrorisme, y compris les combattants terroristes étrangers, ainsi que les individus, groupes, entreprises et entités affiliés à Daech ou Al-Qaïda ; à protéger les droits humains et à assurer la sécurité de tous les Syriens, quelle que soit leur appartenance ethnique ou religieuse ; à poursuivre les efforts de lutte contre les stupéfiants ; à promouvoir la justice transitionnelle ; à œuvrer pour la non-prolifération et l’élimination des restes d’armes chimiques ; à renforcer la sécurité et la stabilité régionales ; et à mener un processus politique inclusif, dirigé et possédé par les Syriens eux-mêmes.

Le Conseil a exprimé son attente que les autorités syriennes respectent ces engagements et contribuent à la stabilité régionale.

Al-Chareh avait été sanctionné par l’ONU en mai 2014, lorsque Hayat Tahrir Al-Sham, alors affiliée à Al-Qaïda, avait été ajoutée à la Liste des sanctions Daech et Al-Qaïda. Cette désignation imposait une interdiction de voyager et un gel des avoirs qui devaient rester en vigueur pendant plus d’une décennie.

Le vote de jeudi au Conseil de sécurité fait suite à la décision de Washington, en mai, de lever la plupart des sanctions américaines contre la Syrie. Ces mesures, instaurées en 1979 et considérablement élargies après le déclenchement de la guerre civile syrienne en 2011, limitaient le commerce, l’investissement et les exportations d’énergie. Bien que la majorité de ces restrictions aient été levées, certaines dispositions du Congrès restent en place dans l’attente d’un examen ultérieur.

En retirant officiellement Ahmad al-Chareh de la liste, la résolution du Conseil de sécurité est considérée comme un tournant dans l’engagement international envers les nouvelles autorités syriennes.

Des diplomates ont décrit cette décision à la fois comme une reconnaissance pragmatique des nouvelles réalités sur le terrain et comme une incitation à poursuivre la coopération en matière d’accès humanitaire, de lutte contre le terrorisme et de réforme politique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com