Au Qatar, de nouvelles réformes du travail après des critiques d'ONG

 Katara, à Doha, au Qatar (Karim Jaafar/AFP)
Katara, à Doha, au Qatar (Karim Jaafar/AFP)
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Publié le Dimanche 30 août 2020

Au Qatar, de nouvelles réformes du travail après des critiques d'ONG

  • La décision intervient une semaine après que l'ONG Human Rights Watch (HRW) a dénoncé « la pratique des salaires retenus et impayés, ainsi que d'autres abus de rémunération » dans le riche pays gazier du Golfe
  • Les employeurs qui n'offrent pas d'hébergements doivent par ailleurs verser une allocation de 800 riyals (environ 180 euros) par mois pour la nourriture et le logement de leurs employés

DOHA : Le Qatar a promulgué plusieurs réformes de son droit du travail, dont une hausse du salaire minimum mensuel et une procédure de changement d'employeur simplifiée, a annoncé dimanche le ministère du Travail, après des critiques d'ONG sur le traitement des travailleurs étrangers.

La décision intervient une semaine après que l'ONG Human Rights Watch (HRW) a dénoncé « la pratique des salaires retenus et impayés, ainsi que d'autres abus de rémunération » dans le riche pays gazier du Golfe, où 90% de la population est étrangère, essentiellement des travailleurs immigrés pauvres.

Les autorités qataries ont à leur tour accusé l'ONG d'avoir « trompé ses lecteurs » avec des inexactitudes et des affirmations qui ne reflètent pas les conditions actuelles. 

Annoncées en octobre 2019, les nouvelles réformes abolissent l'obligation pour les travailleurs d'obtenir un certificat de « non objection » de leur employeur pour changer d'emploi.

Elles exigent également que tous les travailleurs, y compris les employés de maison, perçoivent un salaire d'au moins 1.000 riyals (environ 230 euros) par mois pour un travail à plein temps.

Le salaire minimum temporaire était fixé à 750 riyals (environ 170 euros) par mois.

Les employeurs qui n'offrent pas d'hébergements doivent par ailleurs verser une allocation de 800 riyals (environ 180 euros) par mois pour la nourriture et le logement de leurs employés.

« Afin de protéger les intérêts des employeurs et des employés, le ministère du Travail a aujourd'hui fait un grand pas en avant », a déclaré le ministère dans un communiqué.

La nouvelle législation devrait « stimuler l'investissement dans l'économie locale et la croissance économique », selon lui. 

L'obligation d'obtenir l'accord des employeurs avant de changer d'emploi avait « laissé les travailleurs migrants au Qatar à la merci d'employeurs abusifs », a souligné l'ONG Amnesty International dans un communiqué.

« Nous nous félicitons de la promulgation de ces lois, et nous appelons maintenant les autorités qataries à veiller à ce qu'elles soient rapidement et correctement appliquées », a déclaré Steve Cockburn, responsable de la justice économique et sociale à Amnesty.

L'Organisation internationale du travail (OIT) des Nations unies a également salué une « avancée historique ». « Le Qatar a tenu un engagement. Un engagement qui donnera aux travailleurs plus de liberté et de protection, et aux employeurs plus de choix », a déclaré son directeur général Guy Ryder.

Le Qatar a procédé à une série de réformes de son droit du travail depuis qu'il a été sélectionné pour accueillir la Coupe du monde 2022.

Plus de deux millions d'étrangers travaillent au Qatar, dont beaucoup sont employés directement ou indirectement sur de vastes projets d'infrastructure dédiés à ce grand événement sportif, organisé pour la première fois au Moyen-Orient.

Les organisations de défense des droits humains ont longtemps dénoncé, au Qatar comme dans d'autres pays du Golfe, les conditions de travail de ces immigrés, venus essentiellement d'Asie du sud-est.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.