En Grèce, la pandémie aggrave l'accès des réfugiés à l'éducation             

Une femme africaine réfugiée dans le camp de migrants de Kara Tepe à Lesbos crie « Liberté». (AFP).
Une femme africaine réfugiée dans le camp de migrants de Kara Tepe à Lesbos crie « Liberté». (AFP).
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Publié le Vendredi 25 juin 2021

En Grèce, la pandémie aggrave l'accès des réfugiés à l'éducation             

  • Dans le camp de Ritsona, à quelque 70 km d'Athènes, seul un quart des jeunes a été scolarisé pour une durée d'à peine un mois depuis le début de la pandémie, en mars 2020
  • Quelque 21.900 enfants migrants en âge scolaire vivent dans des camps à travers la Grèce continentale et 2.050 dans les centres d'accueil sur les îles de la mer Egée, selon le HCR

RITSONA: Entre les conteneurs du camp de migrants de Ritsona, en Grèce, les enfants se bousculent en criant. Un matelas déchiré sert de trampoline. "Les jeunes errent désoeuvrés", très peu ont accès à l'école, déplore la responsable de l'enseignement du camp.


"Même avant la pandémie, les demandeurs d'asile avaient de gros problèmes d'accès aux écoles", explique à l'AFP Pépi Papadimitriou, chargée de l'éducation à Ritsona.


Mais le coronavirus a rendu l'enseignement "encore plus difficile" pour les jeunes migrants "en raison des restrictions de déplacements", précise Stella Nanou, une porte-parole du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) en Grèce.


Dans le camp de Ritsona, à quelque 70 km d'Athènes, seul un quart des jeunes a été scolarisé pour une durée d'à peine un mois depuis le début de la pandémie, en mars 2020.


Muzhda, 15 ans, et Amir, 17 ans, se réjouissent pourtant d'avoir fait partie des 200 chanceux à aller à l'école grecque. 


La jeune Afghane Muzhda Ashrafi veut "devenir médecin, pour aider les gens". Alors elle est "heureuse d'avoir eu la chance" d'aller à l'école pour un mois et espère "revoir ses amis en septembre". 


A l'entrée d'un préfabriqué, son compatriote Amir fait consciencieusement ses devoirs sur une petite table coincée entre le mur et son lit. 


Sur l'île grecque de Samos, où il vivait avant Ritsona, l'adolescent a appris le grec en cherchant les mots sur son portable, dit-il à l'AFP, non sans fierté. 


Il n'était pas question d'école pendant les longs mois passés à Samos, où il a débarqué à l'été 2019 avec sa famille. "Il n'y avait qu'une ONG italienne pour des cours d'anglais et une autre pour le grec une fois par semaine", raconte-t-il.


Quelque 21.900 enfants migrants en âge scolaire vivent dans des camps à travers la Grèce continentale et 2.050 dans les centres d'accueil sur les îles de la mer Egée, selon le HCR. 


Avant la pandémie, "seuls 3% des jeunes demandeurs d'asile vivant sur les îles étaient inscrits à l'école", rappelle Stella Nanou.


De son côté, le ministère grec de l'Education soutient que plus de la moitié des enfants migrants en âge scolaire sont inscrits dans un établissement scolaire.


Et pendant la pandémie, des plateformes d'enseignement à distance ont été mises à leur disposition, assure encore le ministère.


Mais le manque d'équipements dans les camps de migrants, ainsi que les difficultés techniques, un réseau wifi souvent insuffisant ou une connexion laborieuse aux plateformes, ont empêché les jeunes demandeurs d'asile de suivre leurs cours, selon le HCR.

« Violation du droit de l'enfant à l'éducation »

"La grande majorité des réfugiés des camps ont été privés d'enseignement au moins jusqu'au début de cette année" 2021, "une violation du droit de l'enfant à l'éducation", relève un récent rapport du médiateur du citoyen.


Le rapport explique que seulement 14,2% des enfants inscrits ont pu suivre leurs cours en raison du "dysfonctionnement du système", "du manque de professeurs pour les réfugiés ou de bus pour transporter les enfants à l'école", note ce rapport.


D'autant que les populations locales ne veulent pas toujours des jeunes migrants sur les mêmes bancs d'écoles que leur progéniture.


Sur l'île de Lesbos, des parents d'élèves ont manifesté en février et fermé l'école du village pour une journée, pour réclamer que l'enseignement des migrants se fasse directement dans les camps.


Interrogée, la secrétaire d'Etat à l'Education Zeta Makri reconnaît que l'accès des réfugiés à l'enseignement est devenu un vrai "défi". 


Quant au transport scolaire, elle renvoie la responsabilité aux autorités régionales et locales, espérant qu'elles "vont très rapidement résoudre" ce problème.


A Ritsona, Pépi Papadimitriou précise que "beaucoup d'appels d'offre pour affréter des bus ont été lancés trop tardivement et se sont avérés infructueux".


Depuis son arrivée au pouvoir il y a deux ans, le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis a mis en place une politique migratoire stricte, en verrouillant les frontières et en réduisant les fonds pour l'intégration des réfugiés.  


En tant que pays en première ligne, la Grèce "ne devrait pas participer à l'intégration des réfugiés", a récemment déclaré le ministre grec des Migrations Notis Mitarachi, au Parlement européen, réitérant son appel à "partager le fardeau" des migrants.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.