Malgré le recul du coronavirus, les États-Unis restent barricadés

Un «travel ban» est également en vigueur, depuis différentes dates, pour l'Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, l'Inde et l'Iran. (Photo, AFP)
Un «travel ban» est également en vigueur, depuis différentes dates, pour l'Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, l'Inde et l'Iran. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 22 juin 2021

Malgré le recul du coronavirus, les États-Unis restent barricadés

  • Les voyageurs en provenance de l'espace Schengen, du Royaume-Uni et d'Irlande ne peuvent pas entrer aux États-Unis depuis mars 2020
  • Joe Biden «fait primer la question sanitaire sur tout le reste»

WASHINGTON: La Covid-19 recule drastiquement dans de nombreux pays. L'Europe rouvre ses frontières aux Américains. Mais les États-Unis restent eux barricadés et refusent de donner le moindre calendrier sur une éventuelle levée des interdictions d'entrée, en vigueur souvent depuis 15 mois.

"Nous sommes impatients de voir les voyages transatlantiques reprendre dès que la science le permettra", mais "je ne suis pas en mesure de préciser un délai car cela dépendra en grande partie de l'évolution épidémiologique" et des "variants": a dit lundi, le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price.

Le discours de Washington n'a donc pas changé après la tournée européenne du président Joe Biden.

Et son gouvernement a confirmé qu'il n'était pas pressé d'autoriser la reprise des allées et venues en reconduisant, jusqu'au 21 juillet au moins, la fermeture de ses frontières terrestres avec le Canada et le Mexique, comme il le fait chaque mois depuis le début de la pandémie.

Outre ces restrictions avec les pays voisins, les voyageurs en provenance de l'espace Schengen, du Royaume-Uni et d'Irlande ne peuvent pas entrer aux États-Unis depuis mars 2020 – un "travel ban" également en vigueur, depuis des dates différentes, pour l'Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, l'Inde et l'Iran.

«Réciprocité»

Or, à la faveur du déclin spectaculaire des cas de Covid et des progrès de la vaccination, les pays de l'Union européenne ont décidé de rouvrir leurs propres frontières aux Américains, à condition qu'ils soient vaccinés ou présentent un test négatif.

"J'espère que nous trouverons une solution similaire dans un esprit de réciprocité pour les voyageurs d'Allemagne et de l'UE vers les États-Unis", a tweeté l'ambassadrice allemande à Washington, Emily Haber.

En réalité, cette réciprocité, les Européens la réclament sans toutefois l'exiger.

De source diplomatique européenne, on reconnaît que les Vingt-Sept ont renoncé à en faire une condition à leur propre réouverture sous la pression des pays dont l'économie dépend le plus des touristes américains, comme la Grèce, l'Italie, l'Espagne mais aussi la France.

Faute d'un véritable rapport de force, Washington reste donc vague, d'autant que le tourisme local semble suppléer, pour l'instant, l'absence des Européens.

Les voix américaines en faveur d'une reprise des voyages sont en outre encore timides: quelques secteurs, dont les compagnies aériennes, commencent à s'exprimer, et le quotidien du milieu des affaires, le Wall Street Journal, a estimé dans un éditorial intitulé "Ramenez les touristes" qu'il n'y avait "aucune raison" à l'absence de réciprocité.

«Pris au piège»

Tout juste l'administration Biden a-t-elle annoncé, il y a deux semaines, la création de groupes de travail avec l'UE, Londres, Ottawa et Mexico, afin de "tracer la voie à suivre" pour rouvrir les frontières "en toute sécurité". Là aussi, aucun calendrier n'a été annoncé pour leurs travaux.

Joe Biden, élu sur une promesse de lutte rigoureuse contre la Covid-19 après la gestion critiquée de Donald Trump, "fait primer la question sanitaire sur tout le reste, sans prendre en compte les conséquences sociales et humaines", estime Célia Belin, du cercle de réflexion Brookings Institution à Washington.

Selon cette politologue française très mobilisée contre une situation qu'elle considère injuste, le président démocrate "ne veut prendre aucun risque" pour l'instant, d'autant plus avec "l'inquiétude liée au variant Delta".

Le problème, dit-elle, c'est que là où les Européens avaient clairement fixé le seuil épidémiologique à partir duquel ils accepteraient les Américains, "on ne connaît pas les critères sanitaires qui présideront à une éventuelle réouverture côté américain".

Ce "manque de transparence laisse tout le monde dans l'incertitude", déplore-t-elle.

Car au-delà des touristes, cette fermeture affecte des dizaines de milliers d'expatriés qui travaillent, paient leurs impôts et scolarisent leurs enfants aux États-Unis sans pour autant avoir le statut de résidents. Ces derniers, s'ils viennent d'un pays concerné par le "travel ban", ne peuvent rentrer chez eux faute de pouvoir ensuite retourner sur le sol américain.

Ils sont "pris au piège", résume Célia Belin.

Sans visibilité, les diplomates européens en sont réduits aux pronostics.

Joe Biden annoncera-t-il la réouverture le 4 juillet, lors de la fête nationale qu'il veut célébrer comme celle du retour à la normale? Ou préférera-t-il laisser passer l'été?

Ce qui est certain, c'est que même après l'autorisation des allers-retours, de nombreux expatriés, dont le visa de travail a souvent expiré ces derniers mois, resteront coincés encore longtemps, tant les consulats américains semblent avoir été désorganisés par la pandémie et ont pris un énorme retard dans le traitement des demandes.


Meta accepte de payer 25 millions de dollars à Trump après sa plainte sur la suspension de ses comptes

Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
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  • Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram
  • Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021

WASHINGTON: Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram, a annoncé mercredi à l'AFP un porte-parole du groupe.

Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021, lors de son premier mandat, pour avoir encouragé ses partisans lors de l'assaut du Capitole à Washington la veille.

Le Wall Street Journal a été le premier à faire état de cet accord, dont un porte-parole de Meta a ensuite confirmé la teneur à l'AFP.

La décision sans précédent de Meta avait été imitée à l'époque par la plupart des réseaux sociaux grand public, dont Twitter.

Meta avait annoncé deux ans plus tard mettre fin à la suspension des comptes de Donald Trump.

Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, le républicain a beaucoup misé sur les magnats de la technologie, oubliant sa rancune à l'égard de Mark Zuckerberg, qui a assisté à sa cérémonie d'ouverture.

Le patron du groupe californien a multiplié les annonces ce mois-ci pour aligner sa société avec la nouvelle administration américaine.

Il a nommé plusieurs alliés du président à des postes clefs et mis fin à des programmes (anti-désinformation, pro-diversité, pro-modération des contenus) très critiqués par les conservateurs.


Suède: l'homme ayant brûlé des exemplaires du Coran en 2023 tué par balles

Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
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  • Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi
  • Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées

STOCKHOLM: Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi.

Un tribunal de Stockholm devait rendre son jugement jeudi sur les accusations d'incitation à la haine portées contre lui. Il a indiqué avoir reporté sa décision au 3 février "suite à la confirmation du décès de M. Momika".

La police a expliqué avoir été appelée pour des tirs mercredi soir dans un immeuble d'habitation à Sodertälje, à 40 km au sud-ouest de Stockholm, où vivait cet Irakien de confession chrétienne.

A son arrivée dans l'immeuble, elle a trouvé "un homme touché par balles qui a été emmené à l'hôpital", avant d'indiquer plus tard qu'il était mort, sans citer son nom.

Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées.

"Je peux confirmer que nous enquêtons sur le meurtre de Salwan Momika", a dit de son côté le procureur Rasmus Öman à l'AFP.

"Nous n'en sommes qu'au stade initial, cela ne fait même pas 24 heures. Il y a donc beaucoup d'informations à recueillir. Cinq personnes soupçonnées d'être impliquées dans cette affaire ont été arrêtées", a-t-il ajouté.

Selon plusieurs médias, Momika était en direct sur les réseaux sociaux et son meurtre a peut-être été filmé. Le quotidien Aftonbladet affirme que le meurtrier a pu s'infiltrer dans l'immeuble par le toit.

En août, Momika, ainsi qu'un autre homme, Salwan Najem, ont été renvoyés en jugement pour "agitation contre un groupe ethnique" à quatre reprises au cours de l'été 2023.

Selon l'acte d'accusation, le duo a profané le Coran, y compris en le brûlant tout en faisant des remarques désobligeantes sur les musulmans, notamment une fois à l'extérieur d'une mosquée de Stockholm.

"Je suis le prochain sur la liste", a dit Salwan Najem sur X après la mort de Momika.

-Permis de séjour révoqué-

En mars 2023, Momika s'était rendu en Norvège après la révocation de son permis de séjour suédois mais il avait été expulsé du pays et était revenu en Suède.

L'agence suédoise des Migrations avait révoqué le permis de séjour de Momika, disant qu'il leur avait fourni de fausses informations lors de sa demande d'asile. Un permis temporaire lui avait cependant été octroyé, faute de pouvoir le renvoyer en Irak.

Les relations entre la Suède et plusieurs pays du Moyen-Orient se sont déteriorées à l'été 2003 en raison des actes de profanation du Coran perpétrés par les deux hommes.

En juillet 2023, des manifestants irakiens ont pris d'assaut l'ambassade de Suède à Bagdad à deux reprises, déclenchant la seconde fois des incendies dans l'enceinte de la représentation diplomatique.

En août de la même année, le service de renseignement suédois Sapo avait relevé son niveau de menace à quatre sur une échelle de cinq, les profanations du Coran ayant fait du pays une "cible prioritaire".

Le gouvernement suédois a condamné ces profanations tout en rappelant que la liberté d'expression et de réunion était protégée par la Constitution.

En octobre 2023, un tribunal suédois a reconnu un homme coupable d'incitation à la haine pour avoir brûlé le Coran en 2020, première condamnation de ce type.

Auparavant, la justice estimait qu'un tel geste était protégé par la liberté d'expression mais depuis lors, il peut également être considéré comme une "agitation contre un groupe ethnique".

Le meurtre de Momika intervient en pleine vague de violence en Suède, marquée par une recrudescence d'attaques à l'explosif. Plus de 30 attaques à l'engin explosif ont été commises depuis le début de l'année, liées selon la police à des tentatives d'extorsion et d'intimidation.


Un avion avec 64 personnes et un hélicoptère s'écrasent dans un fleuve à Washington

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
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  • Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain
  • Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens

WASHINGTON: Un avion d'American Airlines avec 64 personnes à bord et un hélicoptère militaire se sont écrasés mercredi soir dans le fleuve Potomac après une collision au-dessus de Washington, déclenchant une opération de recherches "extrêmement difficiles".

Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain.

Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens, pour ne pas se trouver dans la "trajectoire d'approche parfaite" de l'avion.

La capitale fédérale est sans cesse survolée par des avions et hélicoptères à très basse altitude, avec son aéroport Ronald-Reagan au bord du Potomac, fleuve qui sépare la ville de l'Etat de Virginie à l'est.

"Profond chagrin" 

"Les deux appareils sont dans l'eau", a dit lors d'une conférence de presse depuis l'aéroport la maire de Washington Muriel Bowser.

Transportant 60 passagers et quatre membres d'équipage, l'avion appartient à la compagnie PSA, une filiale régionale d'American Airlines.

Son patron, Robert Isom, a exprimé dans une vidéo son "profond chagrin".

La police de Washington a souligné qu'il n'y avait "à ce stade aucune information confirmée sur des victimes".

Une très vaste opération de recherche et de secours avec policiers, pompiers, et garde-côtes est en cours sur les lieux de l'accident, dans les eaux glaciales et boueuses du Potomac, par une nuit noire.

"Les conditions sont extrêmement difficiles" pour les secouristes, dont des plongeurs, a reconnu John Donnelly, chef des pompiers de la ville.

Il a évoqué le "froid", un "vent fort" et de "la glace" sur le Potomac, les températures ayant chuté fin janvier jusqu'à -12°C.

Le Washington Post a évoqué plusieurs personnes sorties de l'eau sans que l'on sache si elles étaient vivantes ou décédées.

Depuis l'accident, des hélicoptères survolent le fleuve, balayant les eaux avec des faisceaux lumineux. Autour de l'aéroport, des dizaines de gyrophares sont visibles depuis les rives du Potomac, à Washington et en Virginie, selon des journalistes de l'AFP.

On voit aussi dans la nuit des dizaines de camions de pompiers dont certains avec des remorques tirant des canots pneumatiques à proximité de l'aéroport, dont les pistes sont au bord du fleuve.

"Lumière jaune très brillante" 

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie.

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a donné les premiers éléments sur les deux appareils impliqués dans l'accident: un avion du constructeur Bombardier exploité par PSA "entré en collision à altitude moyenne" avec un hélicoptère Sikorsky H-60 au moment de l'approche pour atterrir à l'aéroport Ronald-Reagan.

L'avion venait de Wichita, au Kansas, et devait atterrir à Washington à 21H00 (02H00 GMT jeudi).

Un responsable du Pentagone a précisé que trois militaires étaient à bord de l'hélicoptère et une porte-parole de l'armée a confirmé que l'appareil effectuait "un vol d'entraînement", selon un message relayé sur les réseaux sociaux par le nouveau ministre de la Défense Pete Hegseth.

Evoquant un "incident aérien" sur son compte X, l'aéroport Ronald-Reagan a annoncé avoir "suspendu" tous les décollages et atterrissages jusqu'au moins jeudi matin.

Tout près de l'accident de mercredi soir, un Boeing 737-222 d'Air Florida avait percuté un pont enjambant le Potomac pendant une tempête de neige et s'y était abîmé, le 13 janvier 1982. L'accident avait fait 78 morts, dont quatre automobilistes qui se trouvaient sur le pont.