Législatives en Arménie: Pachinian clame victoire, l'opposition conteste

De nombreux observateurs craignaient que des protestations, voire des émeutes surviennent à l'issue d'une campagne électorale véhémente qui a polarisé la société arménienne quelques mois après une lourde défaite militaire face à l'Azerbaïdjan. (Photo, AFP)
De nombreux observateurs craignaient que des protestations, voire des émeutes surviennent à l'issue d'une campagne électorale véhémente qui a polarisé la société arménienne quelques mois après une lourde défaite militaire face à l'Azerbaïdjan. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 21 juin 2021

Législatives en Arménie: Pachinian clame victoire, l'opposition conteste

  • Le Premier ministre réformateur donné vainqueur malgré la chute de sa popularité après la lourde défaite militaire face à l'Azerbaïdjan
  • Kotcharian, représentant de la vieille garde corrompue, joue le mauvais perdant en s’insurgent contre des « falsifications planifiées à l'avance »

EREVAN : Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a revendiqué la victoire de son parti aux législatives anticipées de dimanche, mais son principal rival Robert Kotcharian a aussitôt mis en doute les premiers résultats et dénoncé des "fraudes".

De nombreux observateurs craignent que des protestations, voire des émeutes surviennent à l'issue d'une campagne électorale véhémente qui a polarisé la société arménienne quelques mois après une lourde défaite militaire face à l'Azerbaïdjan.

"Nous savons déjà que nous avons remporté une victoire convaincante lors des élections et nous aurons une majorité convaincante au Parlement", a affirmé M. Pachinian dans la nuit de dimanche à lundi, lors d'un discours diffusé en direct, invitant ses partisans à se réunir lundi soir dans le centre d'Erevan.

A l'arrivée dans son QG de campagne, M. Pachinian, dont le parti figure largement en tête selon des résultats partiels, a été accueilli par les "Bravo!" et "Victoire!" de ses soutiens au milieu d'un tonnerre d'applaudissements.

Après le dépouillement des bulletins dans 61% des bureaux de vote, le parti Contrat civil de M. Pachinian rassemblait 57,1% des voix contre 19,3% pour le bloc Arménie de son principal adversaire, l'ex-président Robert Kotcharian.

« Fraudes signalées »

Tandis que le décompte des voix se poursuit, l'alliance électorale de M. Kotcharian s'est d'ores et déjà insurgée contre des "falsifications planifiées à l'avance" et a exigé "d'étudier attentivement les fraudes supposées et signalées".

"Tant que ces questions n'auront pas eu de réponses complètes, le bloc ne reconnaîtra pas les résultats du scrutin", a déclaré sa formation dans un communiqué.

L'ex-journaliste Pachinian, 46 ans, porté au pouvoir en 2018 par une révolution pacifique contre les vieilles élites corrompues, a vu sa popularité record mise à mal la déroute d'Erevan durant la guerre contre l'Azerbaïdjan, voisin et ennemi juré, à l'automne 2020.

Après six semaines de combats ayant fait plus de 6500 morts, l'Arménie a dû céder d'importants territoires qu'elle contrôlait depuis une première guerre avec Bakou dans les années 1990.

Les deux pays se disputent le Nagorny Karabakh, une région séparatiste azerbaïdjanaise majoritairement peuplée d'Arméniens.

Perçue comme une humiliation nationale, cette défaite a déclenché une crise en Arménie, forçant Nikol Pachinian à convoquer des législatives dans l'espoir de renforcer sa légitimité.

Nombre de ses anciens partisans l'accusent d'être un "traître" pour avoir accepté un cessez-le-feu se tournant désormais vers ses adversaires.

Après avoir obtenu plus de 70% de suffrages aux législatives de 2018, M. Pachinian visait un score de 60% dimanche.

Mais sa formation n'était créditée que de 25% des intentions de vote par le seul sondage disponible, derrière le bloc "Arménie" de M. Kotcharian (29%). Plusieurs autres partis ont des chances d'entrer au Parlement, selon ce sondage.

« Dictature de la loi »

M. Pachinian a exhorté cette semaine ses compatriotes à lui donner un "mandat d'acier" et a mis en garde contre "une guerre civile".

"Le peuple nous a donné un mandat pour la dictature du droit et de la loi, et nous devons l'utiliser immédiatement", a-t-il poursuivi dans la nuit de dimanche, en clamant victoire.

"Nous sommes une équipe qui, contrairement à l'administration actuelle, a de l'expérience, des connaissances, de la force et de la volonté", a de son côté lancé M. Kotcharian qui se pose en dirigeant expérimenté.

Président de 1998 à 2008 de cette ex-république soviétique pauvre et montagneuse, il a cependant été accusé par le passé de fraudes électorales et il est visé par une enquête sur des accusations de corruption.

"Pachinian pourrait obtenir davantage de sièges" grâce au soutien des régions rurales et des indécis qui voteraient pour lui "non pour le soutenir mais à cause de leur peur et leur haine de Kotcharian", a estimé auprès de l'AFP l'analyste arméno-américain Richard Giragosyan.

Malgré les accusations de l'opposition, la Commission électorale centrale a assuré que "globalement, les élections s'étaient déroulées conformément à la loi".

La participation a atteint 49,4%, contre 48,6% en 2018.

Des observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) chargés de surveiller la transparence du scrutin, présenteront leurs conclusions préliminaires lundi à 11H00 GMT.

Environ 2,6 millions d'électeurs arméniens étaient appelés aux urnes pour élire au moins 101 députés pour cinq ans.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.