Journée mondiale des réfugiés: à Paris, l'éloquence pour promouvoir la scolarisation

En 2020 et malgré la pandémie, le nombre de personnes fuyant les guerres, persécutions et violences a atteint un record de 82,4 millions, deux fois plus élevé qu'il y a dix ans, selon l'ONU (Photo, AFP)
En 2020 et malgré la pandémie, le nombre de personnes fuyant les guerres, persécutions et violences a atteint un record de 82,4 millions, deux fois plus élevé qu'il y a dix ans, selon l'ONU (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 20 juin 2021

Journée mondiale des réfugiés: à Paris, l'éloquence pour promouvoir la scolarisation

En 2020 et malgré la pandémie, le nombre de personnes fuyant les guerres, persécutions et violences a atteint un record de 82,4 millions, deux fois plus élevé qu'il y a dix ans, selon l'ONU (Photo, AFP)
  • Pour la Journée mondiale des réfugiés, Mahmud Nasimi est venu raconter son parcours en ouverture d'un concours d'éloquence
  • L'initiative est née d'un constat statistique: seuls 3% des réfugiés dans le monde accèdent à l'enseignement supérieur

PARIS:  A Paris, au Musée de l'immigration, un jeune homme s'installe au pupitre: « J'ai quitté mon pays en avril 2013 et après 730 jours d'un voyage inhumain et inimaginable, j'ai gagné la Belgique. Un jour, je suis rentré au cimetière du père Lachaise et ma vie a basculé ».  

Mahmud Nasimi a quitté l'Afghanistan en guerre pour démarrer une nouvelle vie en Europe. A son auditoire, il a dit combien sa rencontre avec « les écrivains illustres français, Proust, Balzac, Eluard, Apollinaire » et la culture française avait favorisé son intégration dans son pays d'adoption.  

Pour la Journée mondiale des réfugiés, il est venu raconter son parcours en ouverture d'un concours d'éloquence organisé samedi par le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et des associations étudiantes comme l'Union des étudiants exilés, UniR ou Sciences-po Refugee Help.  

Après lui, huit binômes composés d'un réfugié scolarisé en France et d'un étudiant français se sont affrontés oralement autour du thème de l'éducation, facteur d'insertion des réfugiés.  

L'initiative est née d'un constat statistique: seuls 3% des réfugiés dans le monde accèdent à l'enseignement supérieur.  

« La finalité, c'est la mobilisation de plusieurs acteurs pour la scolarisation des réfugiés: des autorités nationales, des universités, du secteur privé, des entreprises, on a besoin de financements pour les bourses », explique Céline Schmitt, porte-parole du HCR.  

Parmi cette minorité de réfugiés scolarisés, il y a Alex, un Yéménite de 30 ans, étudiant en sciences politiques à Nanterre.  

« En dehors de son monde »   

« Je suis parti à cause du Printemps arabe et de la guerre », confie-t-il avant sa prestation. Après quatre ans en Arabie saoudite voisine, il est contraint de partir et rejoint la France.   

Il doit reprendre son cursus à zéro mais garde le cap: « à 10 ans déjà, je me voyais travailler dans la diplomatie, l'humanitaire ou au sein d'une ONG ».  

Etre exilé, « c'est être en dehors de son monde, de sa culture, de sa langue », rappellent à leur tour Aloé, étudiante à Sciences-po de 19 ans, et Sedra, 22 ans,réfugiée du Kurdistan irakien.  

En 2020 et malgré la pandémie, le nombre de personnes fuyant les guerres, persécutions et violences a atteint un record de 82,4 millions, deux fois plus élevé qu'il y a dix ans, selon l'ONU.  

Née il y a 26 ans en Guinée, Fatoumata (prénom modifié) a participé au concours pour raconter l'excision qu'elle a subie avec ses deux sœurs à la mort de leur père, qui les en avait protégées jusque-là.  

A force de volonté, la jeune femme a poursuivi sa scolarité jusqu'à obtenir une licence de droit international.  

Mais la tradition a fini par la rattraper. « Mes oncles m'ont dit que si je ne signais pas le mariage, je signerais ma mort ».   

Alors à 24 ans, elle a fui son pays et gagné la France l'an dernier après un périple de six mois. Elle s'apprête à intégrer une université de droit parisienne à la rentrée prochaine.  

« Les personnes réfugiés, à travers l'éducation, peuvent retrouver dignité et devenir des artisans de la paix », ont proclamé Hamza, réfugié syrien de 21 ans, et Siwar, 20 ans, de l'oratorium de l'Institut catholique de Lille, le binôme gagnant du concours.  

C'est après avoir remporté une bourse pour apprendre le français que Hamza est arrivé à Paris en 2019. Devenu parfaitement francophone en moins de deux ans, il étudie aujourd'hui en première année d'ingénierie mécanique.  

Le HCR souhaite généraliser les parcours comme le sien en multipliant les partenariats avec les écoles. En matière d'enseignement supérieur, « notre objectif est de passer de 3% à 15% des réfugiés d'ici 2030 », insiste Céline Schmitt. 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.