Iran: la presse conservatrice salue la victoire de Raïssi

Une iranienne brandit le portrait d'Ebrahim Raïssi (Photo, AFP).
Une iranienne brandit le portrait d'Ebrahim Raïssi (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 20 juin 2021

Iran: la presse conservatrice salue la victoire de Raïssi

  • Chef de l'Autorité judiciaire, Raïssi, ultraconservateur âgé de 60 ans, a été proclamé vainqueur samedi de la présidentielle, avec près de 62% des voix
  • Pour le quotidien conservateur Ressalat, son élection marque rien moins que «l'aube d'une ère nouvelle»

TEHERAN: La presse conservatrice de Téhéran salue dimanche la victoire d'Ebrahim Raïssi à la présidentielle iranienne, accueillie vertement par les deux grands adversaires de la République islamique sur le plan international : Washington et Israël.

Chef de l'Autorité judiciaire, Raïssi, ultraconservateur âgé de 60 ans, a été proclamé vainqueur samedi de la présidentielle, avec près de 62% des voix.

Le scrutin qui s'est tenu vendredi a été marqué par une forte abstention : à 48,8%, le taux de participation est le plus faible enregistré à une présidentielle depuis la proclamation de la République islamique en 1979.

Pour le quotidien conservateur Ressalat, l'élection de Raïssi marque rien moins que « l'aube d'une ère nouvelle ».

Hodjatoleslam (rang inférieur à ayatollah dans la hiérarchie du clergé chiite), Raïssi faisait figure d'archifavori, faute de concurrence réelle après la disqualification de ses principaux adversaires.

Le gagnant de la présidentielle, qui doit succéder au modéré Hassan Rohani en août, hérite d'un pays en proie à une grave crise économique, conséquence des sanctions imposées par Washington contre l'Iran après la décision de l'ancien président américain, Donald Trump, de dénoncer en 2018 l'accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015 à Vienne.

« Propagande ennemie »

Samedi, le guide suprême, Ali Khamenei, avait estimé que « la nation iranienne » était « le grand vainqueur » de l'élection face aux appels au boycottage du scrutin lancés par des mouvements d'opposition en exil.

Le journal ultraconservateur Javan, qualifie le niveau de la participation d' « acceptable et logique », compte tenu du « mécontentement face à la situation économique et de la [pandémie de] coronavirus ».

Autre organe de presse ultra, Kayhan juge même la participation a été « épique » vu les difficultés quotidiennes des électeurs et la « propagande ennemie ».

Semblant analyser différemment les résultats du scrutin, Arman-é Melli, journal réformateur appelle Raïssi à « gagner la confiance de ces 70% » d'électeurs qui n'ont pas voté pour lui.

L'élection de Raïssi en Iran doit «réveiller» les grandes puissances, selon Israël

L'élection de l'ultraconservateur Ebrahim Raïssi en Iran est un « signal » pour que les « puissances » étrangères se « réveillent » avant de revenir à un accord sur le programme nucléaire iranien, a plaidé dimanche le nouveau Premier ministre israélien Naftali Bennett.

Qualifiant Raïssi de « président le plus extrémiste » élu en Iran depuis la révolution de 1979, la diplomatie israélienne avait soutenu samedi soir que sa victoire « devrait susciter une grave inquiétude » dans le monde. 

Naftali Bennett, qui a succédé la semaine dernière à Benjamin Netanyahou à la tête du gouvernement israélien, a déclaré en conseil des ministres que Raïssi, déclaré vainqueur samedi de la présidentielle iranienne, n'avait « pas été choisi par le peuple iranien mais par (l'ayatollah) Khamenei ».   

« Le choix de Raïssi est un signal pour que les puissances se réveillent, un signal de dernière minute peut-être avant de revenir sur l'accord sur le nucléaire, pour leur permettre de comprendre avec qui elles font affaire et quel type de régime elles vont choisir de renforcer », a déclaré Bennett.

Des négociations sont en cours pour sauver l'accord de Vienne de 2015 sur le nucléaire iranien en y réintégrant les Etats-Unis qui s'en étaient retirés en 2018 et avaient réimposé des sanctions sur Téhéran.

Israël avait salué cette campagne de « pression maximale » américaine, mais craint désormais un retour des Etats-Unis dans l'accord sous l'impulsion du nouveau président américain Joe Biden.

« Nous devons nous préparer rapidement à un retour à l'accord sur le nucléaire iranien », avait affirmé plus tôt cette semaine le nouveau chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid, ajoutant toutefois « qu'Israël fera tout en son pouvoir pour empêcher l'Iran d'obtenir la bombe nucléaire ».

« Ce qui est clair pour nous tous, c'est qu'un régime de bourreaux ne doit pas posséder d'armes de destruction massive », a dit Bennett, maintenant une position semblable à son prédécesseur sur l'Iran.

L'élection d'Ebrahim Raïssi coïncide par ailleurs avec une visite du chef de l'armée israélienne Aviv Kohavi aux Etats-Unis afin notamment de discuter du dossier iranien, mais aussi du Hezbollah libanais et du Hamas palestinien, deux mouvements armés proches de Téhéran.

A l'étranger, le futur président a été félicité par le président russe, Vladimir Poutine, et son homologue syrien, Bachar al-Assad, le président des Emirats arabes unis, cheikh Khalifa ben Zayed al-Nahyane, et l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Halmad al-Thani.

Il a aussi reçu les encouragements du mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, et du mouvement chiite libanais Hezbollah, tous deux soutenus par Téhéran.

A l'inverse, Washington a regretté samedi que « les Iraniens [aient] été privés de leur droit à choisir leurs propres dirigeants à travers un processus électoral libre et honnête ».

« Dernière minute »

Bien qu'issu d'un courant politique se caractérisant par l'antiaméricanisme et le rejet de l'Occident, Raïssi a rappelé pendant la campagne que la priorité du pays -- conformément à la ligne fixée par Khamenei -- était d'obtenir la levée des sanctions américaines imposées à l'Iran sous la présidence Trump pour sortir le pays de l'ornière.

Son élection ne devrait donc pas avoir d'effet sur les négociations en cours pour sauver l'accord de Vienne en y réintégrant les Etats-Unis.

La solution passe a priori par la levée des sanctions américaines demandées par l'Iran en échange du retour de Téhéran à l'application pleine et entière de l'accord, la République islamique ayant abandonné en riposte au blocus américain la plupart des garde-fous à ses activités nucléaires controversées qu'elle avait acceptés à Vienne.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.