Régionales: les bureaux de vote sont ouverts, l'abstention menace

Deux candidats potentiels de la droite à l'Elysée, Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, ont annoncé qu'ils arrêteraient la politique s'ils n'étaient pas réélus dans les Hauts-de-France et en Ile-de-France, contribuant à nationaliser l'échéance. (Photo, AFP)
Deux candidats potentiels de la droite à l'Elysée, Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, ont annoncé qu'ils arrêteraient la politique s'ils n'étaient pas réélus dans les Hauts-de-France et en Ile-de-France, contribuant à nationaliser l'échéance. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 20 juin 2021

Régionales: les bureaux de vote sont ouverts, l'abstention menace

  • Favorisé par un scrutin à la proportionnelle, le RN est donné en tête au premier tour dans six régions sur treize
  • Cette fois, les partis traditionnels semblent plus réticents à s'effacer complètement pour les six prochaines années

PARIS: Les bureaux de vote ont ouvert dimanche à 08H00 pour le premier tour des élections régionales et départementales. Un double scrutin menacé par une abstention record lors duquel le Rassemblement national espère remporter la première région de son histoire.

Quelque 48 millions de Français sont appelés aux urnes jusqu'à 18H00, 19H00 ou 20H00, selon les communes, pour ce dernier rendez-vous électoral avant la présidentielle dans dix mois.

Même si l'épidémie de Covid-19 est en net recul, un protocole sanitaire strict a été mis en place lors de ce scrutin, repoussé de trois mois à cause de la crise sanitaire. Les électeurs devront notamment respecter une distance de sécurité, porter un masque et utiliser du gel hydroalcoolique. Le deuxième tour aura lieu le dimanche 27 juin.

Le président de la République Emmanuel Macron votera à 12H00 au Touquet dans le Pas-de-Calais, le même département où son adversaire Marine Le Pen glissera un bulletin dans l'urne, à 11H30 à Hénin-Beaumont. 

Le Premier ministre Jean Castex remplira, lui, son devoir d'électeur à 09h45 à Prades, dans les Pyrénées-Orientales.

Les enjeux sont multiples: le RN va-t-il décrocher sa première région ? Quel avenir pour les candidats potentiels à l'Elysée, nombreux à droite ? La majorité limitera-t-elle la casse ? Quelles alliances pour le second tour ?

L'abstention risque pourtant d'être le grand vainqueur de ce premier tour, au moment où la vie retrouve un semblant de normalité.

Elle pourrait être nourrie aussi par des dysfonctionnements dans la distribution de la propagande électorale, épinglés samedi par les collectivités et les partis.

Les compétences dévolues aux régions (transports, lycées, formation professionnelle...) et départements (collèges, RSA, aides sociales...) touchent pourtant au plus près à la vie quotidienne des Français.

Tremplin vers l'Elysée

Mais, au bout d'une campagne anesthésiée par la crise sanitaire, l'intérêt n'a jamais décollé pour un scrutin dont les enjeux sont à la fois exacerbés et dépassés par la proximité de l'élection présidentielle.

La sécurité s'est ainsi immiscée parmi les sujets majeurs, alors qu'elle n'est pas une compétence des régions. Deux candidats potentiels de la droite à l'Elysée, Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, ont annoncé qu'ils arrêteraient la politique s'ils n'étaient pas réélus dans les Hauts-de-France et en Ile-de-France, contribuant à nationaliser l'échéance.

Le Rassemblement national compte, lui aussi, utiliser ces régionales comme tremplin pour Marine Le Pen, candidate déjà déclarée pour 2022.

Favorisé par un scrutin à la proportionnelle, le RN est donné en tête au premier tour dans six régions sur treize, en Provence-Alpes-Côte-d'Azur (Paca), Centre-Val-de-Loire, Bourgogne-Franche-Comté, Occitanie, Nouvelle-Aquitaine et en Bretagne. Dans les sondages, il talonne les présidents sortants dans les Hauts-de-France, Grand Est et en Normandie.

En 2015, l'élan du parti d'extrême droite était déjà fort à l'issue du premier tour. Mais il s'était brisé contre la digue du front républicain, dressée notamment par le sacrifice du Parti socialiste en Paca et dans les Hauts-de-France.

Tractations

Cette fois, les partis traditionnels semblent plus réticents à s'effacer complètement pour les six prochaines années.

L'entre-deux tours promet des tractations intenses, jusqu'au dépôt des listes mardi 18h00. Le psychodrame en Paca, où le rapprochement entre le président LR sortant Renaud Muselier avec LREM a précipité la droite dans une crise ouverte, a donné un avant-goût des empoignades à venir.

Les tensions (gifle au président, candidats enfarinés, polémiques) qui ont marqué la campagne ont culminé samedi par l'altercation entre une candidate communiste et un candidat RN dans les Alpes-Maritimes.

Il y a six ans, la droite et le centre étaient parvenus à conserver sept régions et le PS cinq. Depuis, ces deux grandes forces de gouvernement ont dévissé au niveau national, mais comptent sur leur ancrage local pour limiter les dégâts.

Les ex-LR Valérie Pécresse et Xavier Bertrand restent bien placés, tout comme Laurent Wauquiez, autre postulant possible à l'Elysée, en Auvergne-Rhône-Alpes.

La position du PS est plus précaire, alors que les Verts comptent profiter de la dynamique qui les a portés à la tête de plusieurs grandes villes aux municipales. Les écologistes misent notamment sur un succès en Pays de la Loire avec Matthieu Orphelin.

La majorité présidentielle aborde le scrutin avec des ambitions modestes, avec le ministre Marc Fesneau, un MoDem comme principal atout dans le Centre-Val-de-Loire. La majorité cultive surtout l'espoir de se placer en position de faiseurs de rois.

En cas de grosse claque, la question d'un remaniement gouvernemental risque de se poser, alors qu'Emmanuel Macron doit exposer début juillet la feuille de route pour la dernière année de son quinquennat qu'il souhaite "utile".

Pour les élections départementales, le scénario est identique: les sortants devront faire face à la poussée du RN, qui là non plus ne détient aucun département.

Cinq collectivités d'outre-mer - Mayotte, la Réunion, la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique - sont également appelées aux urnes pour renouveler les élus de leur département, régions ou collectivité territoriale.


Nucléaire iranien : Paris dit être «en contact étroit» avec Washington

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  • "Au vu des récentes annonces concernant l'ouverture de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien, le ministre a rappelé l'engagement de la France et exprimé son soutien à tout effort diplomatique
  • Jean-Noël Barrot s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain, Marco Rubio, mercredi soir

PARIS: La France est "en contact étroit" avec les Etats-Unis sur le dossier du nucléaire iranien et soutient les efforts diplomatiques américains, a déclaré jeudi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, après une conversation entre les chefs de la diplomatie des deux pays.

"Au vu des récentes annonces concernant l'ouverture de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien, le ministre a rappelé l'engagement de la France et exprimé son soutien à tout effort diplomatique visant à parvenir à un accord solide et durable", a dit Christophe Lemoine.

Jean-Noël Barrot s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain, Marco Rubio, mercredi soir.

Aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, partisan d'une ligne très dure, le président américain Donald Trump avait créé la surprise en annonçant lundi que les Etats-Unis étaient engagés dans des discussions "directes" avec l'Iran, alors que ces deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 45 ans.

Mercredi, il avait ensuite souligné qu'une action militaire n'était pas exclue. "S'il faut recourir à la force, nous recourrons à la force", avait-il lancé. "Israël y sera bien évidemment très impliqué, il en sera le chef de file".

Cette menace survient à quelques jours de discussions qui doivent avoir lieu samedi dans le sultanat d'Oman et auxquelles participeront l'émissaire américain pour le Moyen-Orient Steve Witkoff ainsi que le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.

Interrogé sur le niveau de coordination entre les Américains et les Européens qui ont, quant à eux, des discussions en format E3 (Allemagne, France, Royaume Uni) avec l'Iran, le porte-parole du Quai d'Orsay est resté évasif.

"Nous sommes en lien étroit avec nos partenaires américains. Nous continuerons à discuter avec eux", a-t-il affirmé, se refusant à dire si les Européens avaient été informés en amont des négociations menées par Washington.

Christophe Lemoine a par ailleurs répété que l'objectif était que l'Iran ne se dote pas de l'arme nucléaire, réaffirmant que "la seule voie est diplomatique".

"Toute initiative visant à amener l'Iran à l'abandon de son programme nucléaire est bienvenue", a-t-il dit, même si la fenêtre est "étroite" pour y parvenir.

Les Occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. L'Iran rejette ces allégations et affirme que ses activités dans le nucléaire se limitent à des fins civiles.


France: le blocage de Sciences Po Strasbourg levé par la police

Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.  Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt. (AFP)
Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP. Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt. (AFP)
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  • C'est la nouvelle présidente de l'université de Strasbourg, Frédérique Berrod, qui a sollicité l'intervention des forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP le service de communication de l'Université
  • Mercredi, Mme Berrod avait appelé à la "levée du blocage"

STRASBOURG: Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.

Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt.

C'est la nouvelle présidente de l'université de Strasbourg, Frédérique Berrod, qui a sollicité l'intervention des forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP le service de communication de l'Université.

Mercredi, Mme Berrod avait appelé à la "levée du blocage".

La décision de maintenir le partenariat entre Sciences Po Strasbourg et la Lauder School of Government de l'Université Reichman en Israël - que les étudiants accusent de soutenir la politique du gouvernement israélien à Gaza - "est prise" et "il me semble, a été la plus démocratique possible", avait-elle observé.

Mardi soir, le conseil d'administration de l'établissement d'enseignement supérieur a approuvé le maintien du partenariat par 16 voix pour, 14 contre et trois abstentions. Il a ainsi décidé de ne pas suivre les conclusions d'un "comité d'examen du partenariat" composé de 10 membres (cinq étudiants et cinq enseignants) mis en place en mars pour tenter de dégager une solution consensuelle et ainsi mettre fin aux blocages qui s'étaient tenus depuis janvier.

Ce comité a préconisé de mettre un terme aux échanges entre l'IEP Strasbourg et la Lauder School of Government, et de rechercher un "partenariat alternatif" avec une autre université israélienne.


Wauquiez et Saint-Pierre-et-Miquelon: «pas de polémique» sur une proposition «déroutante», dit Retailleau

 Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon. (AFP)
Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon. (AFP)
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  • Laurent Wauquiez, qui proposait "d'enfermer" à Saint-Pierre-et-Miquelon les personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire (OQTF) provoquant un tollé au sein de la classe politique, a réagi sur X aux propos de son rival à la présidence
  • "Ce qui est déroutant Bruno, c’est l’incapacité de la France, ministre après ministre, à régler le problème des OQTF et le fait d’accepter passivement que des criminels étrangers soient relâchés dans nos rues"

PARIS: Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon.

"Je ne veux pas en rajouter. Je me suis engagé, quand j'ai déclaré ma candidature, à ne pas polémiquer avec un compétiteur de ma famille politique", a souligné le ministre de l'Intérieur, lors d'une conférence de presse, place Beauvau, sur le bilan de ses six mois en poste.

"Donc je ne polémique pas, pas plus maintenant que demain sur cette cette question, cette proposition qui est à première vue déroutante", a-t-il ajouté. "Mais chacun a le droit en démocratie de s'exprimer et de proposer", a-t-il conclu.

Laurent Wauquiez, qui proposait "d'enfermer" à Saint-Pierre-et-Miquelon les personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire (OQTF) provoquant un tollé au sein de la classe politique, a réagi sur X aux propos de son rival à la présidence des Républicains.

"Ce qui est déroutant Bruno, c’est l’incapacité de la France, ministre après ministre, à régler le problème des OQTF et le fait d’accepter passivement que des criminels étrangers soient relâchés dans nos rues", a-t-il écrit sur le réseau social, proposant au ministre de l'Intérieur de "travailler ensemble" pour trouver des solutions.

Interrogé lors de sa conférence de presse sur l'hypothèse d'un départ de Beauvau s'il était désigné en mai président des LR, Bruno Retailleau l'a écartée: "Non, j'assume d'être candidat et ministre. Je pourrai assumer demain d'être président d'un parti et d'être ministre de l'Intérieur", a-t-il répondu. "Ce n'est pas ça qui constitue pour moi une butée. Ce qui constituerait une butée, c'est l'impossibilité d'agir ou d'autres éléments, mais nous n'en sommes pas là", a-t-il ajouté.