«La science, c'est comme un mur en briques»: la bataille d'Elisabeth Bik pour l'intégrité scientifique

Détecter les erreurs ou les fraudes dans les publications scientifiques est essentiel pour préserver la confiance dans la science, explique Elisabeth Bik, figure de proue de l'intégrité scientifique.
Détecter les erreurs ou les fraudes dans les publications scientifiques est essentiel pour préserver la confiance dans la science, explique Elisabeth Bik, figure de proue de l'intégrité scientifique.
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Publié le Dimanche 20 juin 2021

«La science, c'est comme un mur en briques»: la bataille d'Elisabeth Bik pour l'intégrité scientifique

  • «Je ne veux pas que les gens pensent que toute la science est empreinte de fraude car ce n'est pas le cas»
  • «Il y a eu beaucoup trop d'attention médiatique pour des "contrariens" farfelus qui se contentent de hurler à tout va que le virus n'existe pas»

PARIS: Débusquer les erreurs ou les fraudes dans les publications scientifiques est paradoxalement indispensable pour préserver la confiance en la science, explique la microbiologiste néerlandaise Elisabeth Bik, installée en Californie, figure de proue de l'intégrité scientifique.

Q: Pourquoi vous être spécialisée dans l'intégrité scientifique ?

R: J'ai découvert le (problème) du plagiat par hasard, en 2013. Je vérifiais une phrase à moi (sur internet) et j'ai vu qu'elle avait été utilisée par d'autres. 

C'est devenu comme une pelote dont je déroulais le fil (...), j'ai découvert beaucoup de papiers qui avaient plagié, j'en ai signalé beaucoup et pas mal ont été retirés. 

J'ai aussi découvert dans une thèse qu'une même image avait été utilisée pour deux expériences différentes, elle avait juste été retournée. Les photos dans des articles scientifiques sont généralement des données, ce ne sont pas que des illustrations, elles montrent vraiment des données. 

Je faisais ça en plus de mon travail, mais en 2019 j'ai décidé de le faire à plein temps.

Avant cela, je ne me rendais pas compte qu'il y avait autant de problèmes flagrants dans des articles. Je pense aussi qu'avec l'expérience, on voit mieux les erreurs ou les fraudes intentionnelles.

Q: Pointer les problèmes publiquement, n'est-ce pas risquer de laisser croire que toute la science est malhonnête ? 

R: Je ne veux pas que les gens pensent que toute la science est empreinte de fraude car ce n'est pas le cas. Je dirais que 99% des scientifiques sont très honnêtes et travaillent dur. On ne peut pas juste prendre un article (problématique) et extrapoler à toutes les publications scientifiques.

Mon travail est très important parce que les articles scientifiques se basent sur d'autres articles, les scientifiques lisent les articles de leurs confrères et construisent leurs recherches dessus. 

La science, c'est comme un mur en briques. Nous, les scientifiques, posons des briques sur d'autres briques, et si une brique n'est pas stable, alors les gens qui construisent leurs recherches dessus ne le font peut-être pas sur un terrain stable. La science, c'est un continuum, et nous devons nous assurer que tous ses composants sont aussi bons que possible. 

Les scientifiques ont toujours eu une confiance mutuelle dans leurs travaux. Je suis là pour dire que peut-être ne faut-il pas faire confiance aveuglément. Faire confiance mais vérifier.

Q: Le Covid a permis à la science d'être en pleine lumière. Pour le pire ou pour le meilleur ?

R: Beaucoup de scientifiques discutent entre eux et parfois sont en désaccord, cela montre bien que la science est un processus. Dans des publications ou dans des congrès, les discussions peuvent être très féroces mais concernent le plus souvent des détails. C'est un processus normal, c'est comme cela que fonctionne la science. 

Mais l'association entre une pandémie, les réseaux sociaux et toute la désinformation qui circule pousse beaucoup de gens à penser que toute la science est frauduleuse. Ce qui, encore une fois, n'est pas le cas.

Je pense aussi que certains médias, certaines émissions télé par exemple, ont une part de responsabilité, lorsqu'ils font débattre quelqu'un qui nie l'existence du virus et un scientifique, comme si leurs paroles se valaient, comme si c'était deux personnalités politiques avec des idées différentes.

Ce n'est pas juste car il y a peut-être un million de scientifiques qui soutiennent ce dernier et trois personnes qui croient à ce que dit l'autre. 

Il y a eu beaucoup trop d'attention médiatique pour des "contrariens" farfelus qui se contentent de hurler à tout va que le virus n'existe pas.


Trump appelle à l'application des sanctions contre l'Iran en pleine négociations sur le nucléaire

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  • "J'exhorte fermement toutes les nations à se joindre à nous pour appliquer pleinement et totalement les sanctions que je viens d'imposer à l'Iran", a poursuivi le président de la première puissance mondiale
  • Il n'est pas clair à quelles sanctions M. Trump faisait référence en parlant de celles qu'il venait "d'imposer", mais l'administration américaine a récemment sanctionné plusieurs entités liées à l'industrie pétrolière et au programme nucléaire iraniens

RIYAD: Le président américain Donald Trump a appelé mercredi à une application stricte des sanctions américaines visant l'Iran, tout en affirmant espérer parvenir à un accord sur le dossier du nucléaire iranien, dans un contexte d'opposition croissante des Etats-Unis à l'enrichissement de l'uranium par Téhéran.

"Je veux conclure un accord avec l'Iran. Je veux faire quelque chose, si c'est possible", a déclaré Donald Trump pendant un sommet réunissant les six pays du Conseil de Coopération du Golfe à Ryad.

"J'exhorte fermement toutes les nations à se joindre à nous pour appliquer pleinement et totalement les sanctions que je viens d'imposer à l'Iran", a poursuivi le président de la première puissance mondiale.

Il n'est pas clair à quelles sanctions M. Trump faisait référence en parlant de celles qu'il venait "d'imposer", mais l'administration américaine a récemment sanctionné plusieurs entités liées à l'industrie pétrolière et au programme nucléaire iraniens.

Pendant le premier mandat de Donald Trump, les Etats-Unis se sont retirés en 2018 de l'accord conclu en 2015 entre l'Iran et les grandes puissances pour encadrer le programme nucléaire iranien en échange d'une levée des sanctions internationales, le rendant caduc.

Il avait également instauré des sanctions drastiques contre tout pays important du pétrole iranien.

Trump a affirmé que ces sanctions secondaires "sont à certains égards encore plus dévastatrices" que les sanctions directes visant l'Iran.

L'administration Trump a déjà tenu quatre rounds de discussions avec l'Iran, alors que le président tente d'éviter une attaque militaire israélienne contre les installations nucléaires iraniennes.

Lancés le 12 avril, ces pourparlers visent à conclure un nouvel accord censé empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique, une ambition que Téhéran a toujours niée, en échange d'une levée des sanctions qui paralysent l'économie iranienne.

Les deux pays ont déclaré que les discussions s'étaient déroulées dans une "atmosphère positive", mais elles ne semblent pas avoir abordé en profondeur les aspects techniques d'un éventuel accord.

L'Iran enrichit actuellement l'uranium à 60%, bien au-delà de la limite de 3,67% fixée par l'accord nucléaire de 2015, alors qu'un taux de 90% est nécessaire pour un usage militaire. Ses stocks de matière fissile inquiètent les puissances occidentales.

L'Iran, qui nie vouloir se doter de l'arme nucléaire, a indiqué qu'il comptait également poursuivre les négociations avec le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne vendredi en Turquie.


Le pape appelle les chrétiens d'Orient à ne pas «abandonner» leurs terres

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  • Le pape Léon XIV a appelé mercredi les chrétiens d'Orient à ne pas "abandonner" leurs terres, demandant pour eux "tous les droits nécessaires à une existence sûre"
  • "Je voudrais remercier (...) les chrétiens – orientaux et latins – qui, surtout au Moyen-Orient, persévèrent et résistent sur leurs terres, plus forts que la tentation d'abandonner ces terres"

CITE DU VATICAN: Le pape Léon XIV a appelé mercredi les chrétiens d'Orient à ne pas "abandonner" leurs terres, demandant pour eux "tous les droits nécessaires à une existence sûre".

"Je voudrais remercier (...) les chrétiens – orientaux et latins – qui, surtout au Moyen-Orient, persévèrent et résistent sur leurs terres, plus forts que la tentation d'abandonner ces terres", a-t-il affirmé lors d'une audience au Vatican aux participants au jubilé des Eglises d'Orient.


Séisme de magnitude 4,4 près de Naples, ni blessés ni dégâts

Les pompiers contrôlent la tour de l'église Sant'Anna à Bagnoli près de Naples, suite à un tremblement de terre de magnitude 4,4, le 13 mars 2025. (AFP)
Les pompiers contrôlent la tour de l'église Sant'Anna à Bagnoli près de Naples, suite à un tremblement de terre de magnitude 4,4, le 13 mars 2025. (AFP)
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  • Dans cette région, les Champs Plégréens sont éclipsés par le tout proche Vésuve, qui domine la baie de Naples et dont l'éruption a rayé Pompéi de la carte en l'an 79
  • Les Champs Phlégréens, dont une éruption il y a 40.000 ans avait affecté le climat de la planète, inquiètent riverains et scientifiques en raison d'une résurgence de son activité due aux gaz émis par le magma

ROME: Un séisme de magnitude 4,4 a frappé mardi à la mi-journée la zone des Champs Phlégréens, près de Naples, où il a été ressenti dans le centre historique de cette métropole portuaire du sud de l'Italie mais sans faire de blessés ou causer de dégâts.

La secousse a été enregistrée à 12H07 (10H07 GMT), à trois kilomètres de profondeur, selon l'Institut national de géophysique et de vulcanologie (INGV).

Elle a été ressentie dans les quartiers de Pozzuoli et du Vomero du centre de Naples, faisant sortir des habitants dans la rue. Deux lignes de métro ont été suspendues, selon RaiNews.

Cette secousse a été précédée et suivie de secousses de moindre ampleur, notamment un tremblement de terre de magnitude 3,5 un quart d'heure après le séisme principal.

La zone volcanique des Champs Phlégréens, où résident quelque 500.000 personnes, a déjà été touchée par plusieurs séismes ces dernières années. Le dernier épisode majeur en date, le 13 mars, était déjà de magnitude 4,4, de même qu'une autre secousse en mai 2024.

Le volcan, qui s'étend sur un périmètre de 15 km sur 12, présente la dépression typique à fond plat laissée après une éruption. Il s'agit de la caldera ("chaudière" en espagnol) en activité la plus vaste d'Europe, située aux confins des communes de Naples et de Pouzzoles en bord de mer.

Dans cette région, les Champs Plégréens sont éclipsés par le tout proche Vésuve, qui domine la baie de Naples et dont l'éruption a rayé Pompéi de la carte en l'an 79.

Les Champs Phlégréens, dont une éruption il y a 40.000 ans avait affecté le climat de la planète, inquiètent riverains et scientifiques en raison d'une résurgence de son activité due aux gaz émis par le magma et qui font pression sur la surface en fissurant le sol.

Le scénario catastrophe, à savoir l'expulsion de lave, de cendres et de pierres, est cependant improbable dans un futur proche, selon les spécialistes.