Les États-Unis commémorent la fin de l'esclavage, un anniversaire à l'écho renforcé

Un sondage publié mardi par l'institut Gallup montrait encore que 28% des Américains ne «savaient rien» de «Juneteenth». (Photo, AFP)
Un sondage publié mardi par l'institut Gallup montrait encore que 28% des Américains ne «savaient rien» de «Juneteenth». (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 20 juin 2021

Les États-Unis commémorent la fin de l'esclavage, un anniversaire à l'écho renforcé

  • Occasion festive depuis 1866, «Juneteenth» l'est encore davantage cette année car c'est aussi le premier événement national célébré sans restrictions sanitaires
  • À Washington, plusieurs centaines de personnes ont célébré cet anniversaire en dansant sur l’avenue menant vers la Maison Blanche

NEW YORK: Marches, barbecues, musique et discours, les États-Unis célébraient samedi "Juneteenth", jour anniversaire de la fin de l'esclavage dans ce pays, désormais férié, un an après la mort de George Floyd.

Son meurtre a déclenché, aux États-Unis et bien au-delà, un mouvement de fond contre le racisme et les brutalités policières envers les Afro-Américains.

La mobilisation a contribué, entre autres, à renforcer considérablement la visibilité de "Juneteenth", dont beaucoup d'Américains, y compris afro-américains, ignoraient l'existence il y a encore deux ans.

Contraction des mots "juin" et "19" en anglais, cette date marque le jour où les derniers esclaves d'une île du Texas ont appris, le 19 juin 1865, qu'ils étaient libres. "Juneteenth" est resté comme la date marquante de l'émancipation des Afro-Américains.

Occasion festive depuis 1866, "Juneteenth" l'est encore davantage cette année car c'est aussi le premier événement national célébré sans restrictions sanitaires, la plupart des mesures encore en vigueur pour lutter contre la pandémie de coronavirus ayant été levées ces dernières semaines.

Des centaines d'événements étaient prévus aux quatre coins du territoire américain, de New York à Los Angeles en passant par l'île texane de Galveston, considérée comme le lieu symbolique de "Juneteenth".

Et jeudi, le président américain Joe Biden a promulgué une loi faisant du 19 juin un jour férié national, 156 ans après.

"Ça a pris du temps", a réagi Cheryl Green (68 ans), présente pour l'inauguration, à Brooklyn, d'une statue de George Floyd, tué par un policier à Minneapolis en mai 2020.

"C'est une bonne chose que les gens reconnaissent ce qui s'est passé", a expliqué cette résidente afro-américaine de ce quartier new-yorkais. "Les changements se font doucement, mais c'est sûr, nous allons y arriver."

À Washington, plusieurs centaines de personnes ont célébré cet anniversaire en dansant sur l’avenue menant vers la Maison Blanche, rebaptisée Black Lives Matter Plaza, depuis les manifestations antiracistes monstres provoquées par la mort de George Floyd.

Kevin Blanks, éducateur noir de 29 ans, est venu samedi pour dénoncer le racisme "encore bien trop ancré dans l’ADN de ce pays". Martin Luther King, Malcom X, Harriet Tubman... sur son t-shirt sont énumérés les noms d'autant de figures emblématiques du combat pour l'émancipation des personnes noires aux États-Unis.

"Nos ancêtres se sont tellement battus", abonde Danique McGuire, 51 ans, qui assure que "le chemin est encore long" avant que les Afro-Américains ne soient réellement libres aux États-Unis.

Un sondage publié mardi par l'institut Gallup montrait encore que 28% des Américains ne "savaient rien" de "Juneteenth".

«Battre le fer tant qu'il est chaud»

"C'est un peu surréaliste de célébrer (cette journée) alors que nous nous battons contre des attaques nationales" visant le droit de vote des minorités, a pour autant tweeté Sharif Street, sénateur local noir de Pennsylvanie.

Entre janvier et mai, 14 États américains, notamment la Géorgie et la Floride, ont voté des lois pour restreindre les possibilités de voter, des mesures interprétées comme visant à réduire l'influence du vote des minorités, en particulier la communauté noire.

Pour Sharif Street, c'est "un rappel que nos victoires ne sont pas définitives, même lorsqu'il s'agit de puissants symboles de progrès" comme le droit de vote.

Un projet de loi pour garantir un large accès au vote est actuellement en discussion au Sénat, mais son sort paraît très incertain car beaucoup d'élus républicains y sont opposés.

Pour Farah Louis, conseillère municipale noire à New York, la proclamation de "Juneteenth" comme jour férié et l'élan donné par le mouvement post-Floyd offrent "une opportunité" à la communauté noire.

"Il faut battre le fer tant qu'il est chaud", dit-elle, évoquant notamment le débat sur les "réparations", l'indemnisation des Afro-Américains pour les ravages causés par l'esclavage.

Vendredi, les maires de 11 villes américaines, dont Los Angeles et Denver, se sont engagés à verser, à ce titre, des indemnités à des représentants de la communauté noire, engageant le gouvernement national et le Congrès à les imiter.

"On voit un changement" dans le pays, a reconnu Terrence Floyd, le frère de George, lors de l'inauguration de la statue honorant son frère.

Terrence Floyd, qui vit à New York, a créé récemment l'organisation "We Are Floyd" (nous sommes Floyd), "pour que le changement continue", a-t-il dit. "Ce n'est plus qu'un moment, c'est un mouvement."


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.