LONDRES: L'ancien président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a déclaré qu'il ne voterait pas lors de l’élection présidentielle qui se tient vendredi, et a averti que le processus électoral étriqué donnera naissance à un gouvernement sans légitimité nationale ou internationale.
Ahmadinejad, qui a été président de la République islamique de 2005 à 2013, a déclaré qu'il exercerait son «droit personnel» de s'abstenir de voter. «Je ne vais pas voter. Je constate qu'une grande partie de la population est mise à l’écart», a-t-il affirmé au Daily Telegraph.
«Un gouvernement faible va se retrouver au pouvoir. Et un gouvernement faible affaiblira encore la position de l’Iran. La situation intérieure et nos relations avec les autres pays du monde vont se dégrader.»
Ahmadinejad fait partie des centaines de candidats potentiels écartés par le Conseil des gardiens, une instance religieuse chargée de valider les candidatures à la présidentielle, et contrôlée par le Guide suprême iranien, qui nomme une grande partie des membres.
L’élection d’Ahmadinejad en 2009 s'était déjà avérée controversée. De grandes manifestations après le scrutin s’étaient déroulées dans tout le pays pour exprimer la consternation du peuple face à ce qui avait été perçu comme un simulacre d’élection.
Pour cette élection, les candidats ont été triés sur le volet par le Conseil des gardiens. Presque tous ceux qui se présentaient comme des réformistes ont été empêchés de concourir – un seul candidat réformiste symbolique a été autorisé à le faire – et seules quelques figures obscures, partisanes d’une ligne dure, ont pu se présenter contre le chef de la magistrature, Ebrahim Raïssi.
Trois des candidats se sont retirés de la course, facilitant une élection jouée d’avance, que les observateurs comparent à un couronnement de Raïssi.
Malgré la nature autocratique du régime iranien, les autorités considèrent la participation électorale comme un important outil de légitimation.
Elles font de leur mieux pour convaincre les citoyens de se rendre aux urnes en plaçant des banderoles dans les villes, et en couvrant largement les élections sur la télévision d'État.
La participation devrait être considérablement plus faible cette année, certains sondages prévoyant seulement un taux de 40%.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com