Macron commémore l'appel du 18 juin au côté de deux illustres vétérans

Le vétéran Hugues Goudon de La Lande (C) pose avec le drapeau de la Résistance française devant la Croix de Lorraine et la flamme de la Résistance au Mont-Valérien, un mémorial pour les Français qui ont combattu les nazis et ceux qui ont été tué par les forces d'occupation, à Suresnes, dans l'ouest de Paris, le 18 juin 2020, au début de la traditionnelle cérémonie annuelle. LUDOVIC MARIN / AFP / POOL
Le vétéran Hugues Goudon de La Lande (C) pose avec le drapeau de la Résistance française devant la Croix de Lorraine et la flamme de la Résistance au Mont-Valérien, un mémorial pour les Français qui ont combattu les nazis et ceux qui ont été tué par les forces d'occupation, à Suresnes, dans l'ouest de Paris, le 18 juin 2020, au début de la traditionnelle cérémonie annuelle. LUDOVIC MARIN / AFP / POOL
Short Url
Publié le Vendredi 18 juin 2021

Macron commémore l'appel du 18 juin au côté de deux illustres vétérans

Le vétéran Hugues Goudon de La Lande (C) pose avec le drapeau de la Résistance française devant la Croix de Lorraine et la flamme de la Résistance au Mont-Valérien, un mémorial pour les Français qui ont combattu les nazis et ceux qui ont été tué par les forces d'occupation, à Suresnes, dans l'ouest de Paris, le 18 juin 2020, au début de la traditionnelle cérémonie annuelle. LUDOVIC MARIN / AFP / POOL
  • Emmanuel Macron commémore vendredi le 81e anniversaire de l'appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle
  • Le chef de l'Etat assistera dans la matinée à la traditionnelle cérémonie militaire au mémorial du Mont Valérien près de Paris

PARIS: Le président Emmanuel Macron commémore vendredi le 81e anniversaire de l'appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle, en présence du dernier compagnon de la Libération, Hubert Germain, et du seul survivant du commando Kieffer, Léon Gautier, qui sera décoré.

Le chef de l'Etat assistera dans la matinée à la traditionnelle cérémonie militaire au mémorial du Mont Valérien près de Paris, principal lieu d'exécution de résistants et d'otages en France par l'armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Il s'envolera plus tard pour Berlin pour un dîner de travail avec la chancelière allemande Angela Merkel. 

 

Le Mont Valérien, nécropole de la France libre

La forteresse militaire du Mont-Valérien, où le président Emmanuel Macron commémorera vendredi l'Appel du 18 juin au côté d'anciens combattants, est devenue le haut lieu de mémoire de la France libre.

La cérémonie se tiendra au Mémorial de la France combattante, monument solennel inauguré le 18 juin 1960 par le général de Gaulle dans cette clairière qui a été le principal lieu d'exécution de résistants et d'otages durant la Seconde Guerre mondiale.

Catholiques, juifs ou athées, Français, Arméniens, Espagnols, Hongrois, Polonais, Italiens et même Allemands: plus de 1.000 fusillés sont tombés au Mont Valérien. 

Seize morts symbolisant la France au combat de 1939 à 1945 sont inhumés dans la crypte du Mémorial: il s'agit de 11 militaires (dont deux tirailleurs d'Afrique du Nord, deux tirailleurs d'Afrique noire et trois membres des Forces françaises libres) et de cinq résistants (dont un FFI du Vercors et un de la résistance indochinoise).

Parmi ces illustres combattants, on peut citer Berty Albrecht, Raymond Anne, Diasso Kal Boutie, Alfred Touny et Renée Lévy.

En 1954, une urne contenant les cendres de déportés inconnus y a été ajoutée.

Ultime survivant des compagnons de la Libération, parmi les 1.038 personnes à avoir reçu ce titre, Hubert Germain, qui va bientôt fêter ses 101 ans, y reposera aussi après son décès.

Il sera présent vendredi au Mont Valérien avec Léon Gautier, 98 ans, le dernier des 177 Français du commando Kieffer à avoir débarqué le 6 juin 1944 en Normandie.

Inauguré pour le 20e anniversaire de l'Appel du 18 juin 1940, le Mémorial de la France combattante a reçu depuis, à chaque date anniversaire, la visite du président de la République en exercice. Mais il est resté longtemps méconnu du grand public, accessible sur rendez-vous seulement.

Non loin du Mémorial, dans la "Chapelle des fusillés", trois cercueils de mauvais bois et cinq poteaux d'exécution retrouvés à la Libération ont été disposés pour rappeler le martyre de ces gaullistes et communistes, résistants ou otages. 

Aux murs: des graffitis sur fond bleu proclament "Vive la France, Vive l'URSS".

Au lendemain de son arrivée à Londres le 17 juin 1940, De Gaulle avait appelé les militaires, ingénieurs et ouvriers français à le rejoindre pour poursuivre la lutte contre l'Allemagne nazie, malgré l'armistice demandé par le maréchal Pétain.

"Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas", avait-il déclaré en concluant sa célèbre intervention radiophonique, que très peu de Français avaient alors entendue.

Résistant de la première heure, parti à Londres fin juin 1940, Hubert Germain, qui fêtera cet été ses 101 ans, sera présent vendredi au côté du président Macron.

Il y a 81 ans, ce n'est pas l'appel du 18 juin qui l'a décidé à rejoindre la Résistance. "On ne va pas recommencer ce cinéma-là, personne ne l'a entendu, l'appel! On a tous entendu ce laïus effrayant du maréchal Pétain, disant qu'il fallait terminer la guerre et déposer les armes. Ça a été un choc".

«Force d'âme»

Légionnaire pendant la Seconde Guerre mondiale, Hubert Germain a combattu en Syrie, en Libye où il a participé à la bataille de Bir Hakeim, en Egypte, en Italie, en Provence, dans les Vosges et en Alsace. Blessé et décoré par le général de Gaulle fin juin 1944 en Italie, le vétéran --aujourd'hui pensionnaire des Invalides-- est le dernier survivant de l'ordre de la Libération créé par le chef de file de la France libre. 

Seules 1.038 personnes ont reçu le titre de compagnon de la Libération. A sa mort, Hubert Germain sera inhumé au Mont Valérien.

"Nous nous devons d'être inspirés par cette force d'âme", lui avait déclaré le chef de l'Etat le 18 juin 2020: "Votre courage, votre vertu au sens romain du terme, sont une fierté pour notre pays et nous inspirent encore". 

Vendredi, Emmanuel Macron décorera un autre illustre vétéran: Léon Gautier, 98 ans, dernier survivant du commando Kieffer qui débarqua en Normandie en juin 1944. 

Les 177 fusiliers marins des Forces françaises libres du commando Kieffer, intégré au Royal Marine Commando N°4, sont les seuls Français en uniforme à avoir participé au débarquement allié. Portant le nom du capitaine de corvette Philippe Kieffer, qui avait constitué ce groupe de volontaires, le commando, entraîné en Ecosse, avait débarqué le 6 juin 1944 à Sword Beach.

Les faits d'armes de ces commandos français ont été tardivement reconnus. De Gaulle n'avait pas été associé aux préparatifs du Débarquement. Il faudra attendre 1984 pour voir le président François Mitterrand rendre hommage au commando Kieffer pour la première fois à Ouistreham (Calvados).

Une unité des commandos de la Marine nationale porte toujours le nom de Kieffer et le béret vert des commandos de marine est porté "couché à droite", le badge à gauche "à l'anglo-saxonne", un souvenir de la constitution de ces commandos en Ecosse en 1942.


France: un 14-Juillet sous le signe de la «crédibilité» de l'armée face à «un monde plus brutal»

L'ossature du défilé sera formée par des unités de la 7e brigade blindée, qui paradera non pas "en tenue de défilé (...) mais en bloc opérationnel et en tenue de combat à bord des engins blindés", selon le gouverneur militaire de Paris, le général Loïc Mizon.  "Il s'agit de montrer un outil de combat qui est quasiment prêt à partir, tel qu'il est présenté à nos concitoyens sur les Champs-Elysées", a-t-il expliqué. (AFP)
L'ossature du défilé sera formée par des unités de la 7e brigade blindée, qui paradera non pas "en tenue de défilé (...) mais en bloc opérationnel et en tenue de combat à bord des engins blindés", selon le gouverneur militaire de Paris, le général Loïc Mizon. "Il s'agit de montrer un outil de combat qui est quasiment prêt à partir, tel qu'il est présenté à nos concitoyens sur les Champs-Elysées", a-t-il expliqué. (AFP)
Short Url
  • Lors du défilé de lundi matin, de retour sur la prestigieuse avenue parisienne des Champs-Elysées après avoir été déplacé l'an passé en raison des Jeux Olympiques de Paris, l'armée française entend mettre en valeur sa "crédibilité opérationnelle"
  • L'ossature du défilé sera formée par des unités de la 7e brigade blindée, qui paradera non pas "en tenue de défilé (...) mais en bloc opérationnel et en tenue de combat à bord des engins blindés", selon le gouverneur militaire de Paris

PARIS: Face à "un monde plus brutal", le traditionnel défilé du 14-Juillet donné lundi à Paris pour la fête nationale mettra en avant des militaires français "prêts à partir" en opérations, au lendemain de l'annonce de dépenses de défense accrues.

"Jamais depuis 1945 la liberté n'avait été si menacée", a affirmé dimanche le président français Emmanuel Macron devant un parterre de hauts gradés, en évoquant notamment la "menace durable" que fait peser la Russie sur le continent.

L'Europe est "mise en danger au moment où la guerre a été portée sur notre sol avec l'invasion de l'Ukraine, alors que les Etats-Unis ont ajouté une forme d'incertitude" quant à la pérennité de leur soutien, a exposé M. Macron, et "notre Europe se trouve placée à la lisière d'un vaste arc de crises".

En conséquence, la France compte renforcer son effort budgétaire pour la défense, en ajoutant des dépenses de 3,5 milliards d'euros en 2026 puis à nouveau 3 milliards de plus en 2027, de sorte que le budget défense du pays aura quasiment doublé en dix ans sous ses deux mandats, pour atteindre près de 64 milliards d'euros à cet horizon.

"Face à un monde plus brutal, la Nation doit être plus forte", car "pour être libres dans ce monde, il faut être craint, pour être craint il faut être puissant", a insisté le dirigeant français.


Un élève-officier chute mortellement à Paris à la veille de son défilé du 14-Juillet

Un élève-officier de l'Ecole militaire interarmes (EMIA) a chuté mortellement dans la nuit de samedi à dimanche dans le 18e arrondissement de Paris alors qu'il rentrait du bal des défilants organisé en amont du défilé du 14-Juillet, a appris l'AFP de sources policière et militaire. (AFP)
Un élève-officier de l'Ecole militaire interarmes (EMIA) a chuté mortellement dans la nuit de samedi à dimanche dans le 18e arrondissement de Paris alors qu'il rentrait du bal des défilants organisé en amont du défilé du 14-Juillet, a appris l'AFP de sources policière et militaire. (AFP)
Short Url
  • Le sous-lieutenant Antoine Alix, qui achevait sa formation d’élève-officier, devait défiler lundi sur les Champs Elysées avec sa promotion, selon un communiqué du ministère des Armées
  • Engagé en 2015 "en qualité de jeune engagé volontaire de l’armée de Terre pour servir au sein du 7e régiment du matériel de Lyon, il a fait preuve pendant 10 ans d'une volonté sans faille de servir son pays", selon le ministère

PARIS: Un élève-officier de l'Ecole militaire interarmes (EMIA) a chuté mortellement dans la nuit de samedi à dimanche dans le 18e arrondissement de Paris alors qu'il rentrait du bal des défilants organisé en amont du défilé du 14-Juillet, a appris l'AFP de sources policière et militaire.

L'élève officier, né en 1993, est décédé après avoir chuté depuis le pont de la rue Caulaincourt, a indiqué le parquet de Paris sollicité par l'AFP.

Une enquête en recherche des causes de la mort a été confiée au commissariat du 18e arrondissement, selon le parquet, et les investigations se poursuivent afin de déterminer les circonstances de ce décès.

Le sous-lieutenant Antoine Alix, qui achevait sa formation d’élève-officier, devait défiler lundi sur les Champs Elysées avec sa promotion, selon un communiqué du ministère des Armées.

Engagé en 2015 "en qualité de jeune engagé volontaire de l’armée de Terre pour servir au sein du 7e régiment du matériel de Lyon, il a fait preuve pendant 10 ans d'une volonté sans faille de servir son pays", selon le ministère.

Il a notamment été déployé à deux reprises en opération extérieure au Sahel et réussi l'an passé le concours de l'EMIA pour devenir officier.

Il est tombé dans le cimetière de Montmartre depuis un pont à 15 mètres de hauteur.

Selon la source policière, le jeune trentenaire rentrait du bal des défilants et aurait escaladé le pont métallique routier qui traverse le cimetière de Montmartre.

Lundi, 7.000 femmes et hommes défileront, dont 5.600 à pied, ainsi que 65 avions dont cinq appareils étrangers, 34 hélicoptères, 247 véhicules et 200 chevaux de la Garde républicaine.


14 juillet: la France réaffirme son attachement au partenariat stratégique avec l'Arabie Saoudite

Patrick Maisonnave, ambassadeur de France en Arabie saoudite (Photo Fournie)
Patrick Maisonnave, ambassadeur de France en Arabie saoudite (Photo Fournie)
Short Url
  • En poste à Riyad depuis un an, l'ambassadeur décrit la relation entre la France et l'Arabie saoudite comme particulièrement dynamique.
  • "La dynamique est très positive. Cette première année nous a permis de formaliser notre partenariat stratégique, comme en témoigne la visite d'État historique du président français en décembre dernier"

RIYAD: Chaque 14 juillet, jour de la Bastille, la France commémore les valeurs fondatrices de sa République : la liberté, l'égalité et la fraternité. Elle célèbre aussi les liens durables qui l’unissent à ses partenaires mondiaux.
Cette fête nationale, qui trouve son origine dans la prise de la Bastille en 1789 — tournant de la Révolution française et de la fin de la monarchie absolue — a été célébrée pour la première fois en 1790, lors de la Fête de la Fédération, et officiellement déclarée fête nationale en 1880. Elle reste un symbole d’unité, de démocratie et d’ouverture.

C’est dans cet esprit que nous avons rencontré Patrick Maisonnave, ambassadeur de France en Arabie saoudite, pour réfléchir à l’état des relations bilatérales entre Paris et Riyad.
Au cœur de la discussion : le partenariat stratégique croissant entre les deux pays, le développement de la coopération économique, la présence accrue des entreprises françaises dans le Royaume, les échanges culturels et touristiques, ainsi que le rôle que joue la France dans la promotion de la stabilité régionale.

Une relation bilatérale stratégique et dynamique

En poste à Riyad depuis un an, l’ambassadeur décrit la relation entre la France et l’Arabie saoudite comme particulièrement dynamique.
« La dynamique est très positive. Cette première année nous a permis de formaliser notre partenariat stratégique, comme en témoigne la visite d'État historique du président français en décembre dernier », a-t-il souligné.

« Sous l’impulsion de nos deux dirigeants, nous avons œuvré à l’approfondissement de notre coopération dans tous les domaines couverts par le partenariat : la coopération politique, comme en témoigne notre coordination sur les questions régionales, ainsi que dans les domaines de l’économie, de la culture et de la défense », a-t-il ajouté.

Il a insisté sur le haut niveau de confiance mutuelle :
« Je suis heureux que la France soit reconnue comme un partenaire stratégique de confiance du Royaume, et réciproquement. La fréquence des rencontres entre le prince héritier et le président français témoigne de la solidité de notre relation bilatérale », a-t-il déclaré.

Coopération économique : un partenariat en pleine expansion

La France est aujourd’hui le deuxième investisseur étranger en Arabie saoudite, avec des projets majeurs dans les domaines de l’énergie, des infrastructures, des transports et de la santé. L’ambassadeur a souligné l’importance de la récente visite d’État présidentielle :
« Cette visite reflète la maturité de notre relation bilatérale, mais surtout notre ambition commune d’aller plus loin dans des domaines clés tels que l’économie, la défense, l’innovation, la transition énergétique, la culture et les échanges entre les peuples », a-t-il déclaré.

Dans le secteur de l’énergie, de grandes entreprises françaises sont impliquées.
« On ne le dit pas assez : la France est le deuxième investisseur étranger en Arabie saoudite, notamment dans des secteurs stratégiques comme les énergies renouvelables, les transports et la santé », a-t-il souligné.

Parmi les projets phares, on peut citer TotalEnergies, qui cogère la raffinerie SATORP avec Aramco, ainsi que le complexe pétrochimique d’Amiral. Engie détient près de 9 milliards de dollars d’actifs dans le domaine de l’énergie et de l’eau, tandis qu’EDF est engagée dans des projets de dessalement (Amaala) et de production d’électricité (Taiba, Qassim), pour un total de 5 milliards de dollars.

Dans le secteur des transports, les entreprises françaises contribuent au métro de Riyad et au tramway expérimental d’AlUla. Airbus a reçu plus de 300 commandes d’avions de la part de Saudia, Flynas, Riyadh Air et AviLease.

Parmi les autres acteurs majeurs figurent Veolia, Accor, Bouygues, Alstom, Thales et JCDecaux, tous impliqués dans le développement urbain et les infrastructures.
« Je me réjouis des technologies que nous apportons à l’appui de la Vision 2030 », a déclaré l’ambassadeur.

Aujourd’hui, plus de 200 entreprises françaises sont présentes dans le Royaume et emploient environ 13 000 personnes. Le Conseil d’affaires franco-saoudien, qui compte plus de 300 membres, reflète cette dynamique :
« Il compte désormais 75 % d’entreprises saoudiennes francophiles et 25 % d’entreprises françaises opérant en Arabie saoudite, soit un quasi-quadruplement du nombre de ses membres », a-t-il expliqué.

Par ailleurs, 34 entreprises françaises ont établi leur siège régional en Arabie saoudite en juin 2025. L’ambassadeur a également salué l’ouverture du bureau du Fonds d’investissement public (FIP) à Paris :
« C’est un signal fort de l’intention du Royaume d’approfondir ses investissements en France et en Europe, en particulier dans les secteurs d’avenir », a-t-il souligné.