DUBAI : Les pourparlers indirects entre Téhéran et Washington sur la relance de l'accord nucléaire iranien de 2015 sont plus proches que jamais d'un accord, mais un nombre de questions essentielles sont toujours en suspens, a déclaré jeudi le principal négociateur iranien.
La République islamique négocie avec six puissances mondiales à Vienne depuis le mois d’avril pour déterminer les mesures que chaque camp devrait adopter. Les États-Unis se sont retirés en 2018 du pacte en vertu duquel l'Iran avait accepté des restrictions sur son programme nucléaire, en échange de la levée de nombreuses sanctions à son encontre.
«Nous avons réalisé de bons progrès tangibles dans un nombre de dossiers (...) nous sommes plus proches que jamais d'un accord, mais il reste encore des questions essentielles en cours de négociation», affirme le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araqchi à la chaîne de télévision Al Jazeera.
Araqchi assure que l'élection présidentielle iranienne de vendredi n'aura aucun effet sur les négociations, et que la délégation iranienne compte poursuivre les pourparlers, quelle que soit la politique intérieure.
Le sixième cycle de pourparlers a repris samedi avec les signataires toujours liées par l'accord. L’Iran, la Russie, la Chine, la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et l’Union européenne se sont réunies dans le sous-sol d'un luxueux hôtel.
La délégation américaine s’est installée dans un hôtel du côté opposé de la rue, car l'Iran refuse tout face à face avec les Etats-Unis.
Depuis que l'ancien président américain Donald Trump s'est retiré de l'accord et a imposé à nouveau les sanctions contre l'Iran, Téhéran a pris des contre-mesures, dont notamment la reconstitution de stocks d'uranium enrichi, voie potentielle vers les bombes nucléaires.
«Nous voulons nous assurer que ce qui s'est passé lorsque Trump s'est retiré de l'accord ne sera répété par aucun autre président américain à l'avenir», a déclaré Araqchi au réseau de télévision satellitaire panarabe.
Prudent, le représentant de la Russie aux pourparlers Mikhaïl Oulianov estime que des progrès ont été réalisés ces derniers jours, mais que les pourparlers sont difficiles.
«Certains sujets difficiles et chronophages ne sont toujours pas résolus», a-t-il précisé.
Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré mercredi qu'il existe encore des désaccords importants.
Le nouveau président iranien devrait nommer les membres de son cabinet d'ici la mi-août.
Le mandat du président actuel Hassan Rouhani se termine le 3 août, a déclaré un porte-parole du gouvernement.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com