PARIS : L'ancien patron de l'UMP Jean-François Copé, entendu comme simple témoin par le tribunal correctionnel de Paris dans le procès Bygmalion, a fustigé jeudi la "stratégie de défense intenable" de Nicolas Sarkozy et son incapacité à "assumer" ses actes.
"C'est d'une grande tristesse; j'ai toujours considéré que dans la vie, ce qui faisait la grandeur d'un chef c'était d'assumer", a-t-il lâché sur France Inter, interrogé sur ses relations avec l'ancien président de la République au coeur du procès sur le dépassement de ses comptes de campagne pour la présidentielle perdue de 2012.
Après presque un mois de procès, c'est l'heure jeudi du réquisitoire pour Nicolas Sarkozy et les 13 autres prévenus.
"Nicolas Sarkozy a choisi une stratégie de défense qui a été intenable puisqu'elle consiste à tordre la réalité des faits, à expliquer que c'est pas lui mais les autres", a fait valoir M. Copé, aujourd'hui maire de Meaux, affirmant qu'"il a fait ça pour d'autres affaires qui le concernaient".
Dire que Jean-François Copé aurait détourné de l'argent, c'est une "thèse absolument ignoble", a-t-il ajouté, mais "il y a ensuite la réalité des faits", "j'ai fait confiance à la justice, qui a investigué de manière approfondie" et qui "a démontré que non seulement il fallait me mettre hors de cause" mais qu'"en réalité cet argent avait bien servi au financement de la campagne de Nicolas Sarkozy", a-t-il fait valoir.
La charge de Nicolas Sakozy contre Jean-François Copé au cours du procès "c'était inutilement violent" et cette stratégie de défense "fait de lui un colosse aux pieds d'argile", a insisté l'ancien patron de l'UMP.
Jean-François Copé a bénéficié d'un non-lieu dans cette affaire et a réitéré sa défense devant le tribunal le 9 juin: le fait qu'il apprit en mai 2014 seulement, et dans la presse, la mise en place d'un système de fausses factures pour faire payer à l'UMP des factures de la campagne du candidat Sarkozy, afin d'éviter l'explosion du plafond de dépenses autorisées.
Mais Nicolas Sarkozy n'a pas manqué de l'égratigner devant le tribunal: "Si je n'avais pas eu l'idée de rassembler ma famille politique, de mettre Copé à la tête de l'UMP, il n'y aurait pas eu Bygmalion et beaucoup de ceux (qui sont sur le banc des prévenus au tribunal) ne seraient pas là", a asséné l'ancien président.