Le Britannique Karim Khan investi procureur général de la CPI

Mme Bensouda, que Karim Khan remplace, laisse derrière elle un bilan mitigé. Sous son mandat, Laurent Gbagbo a été acquitté de crimes de guerre en Côte d'Ivoire, l'ancien président congolais Jean-Pierre Bemba a été acquitté en appel et les poursuites contre le président kényan Uhuru Kenyatta ont été abandonnées. (Photo, AFP)
Mme Bensouda, que Karim Khan remplace, laisse derrière elle un bilan mitigé. Sous son mandat, Laurent Gbagbo a été acquitté de crimes de guerre en Côte d'Ivoire, l'ancien président congolais Jean-Pierre Bemba a été acquitté en appel et les poursuites contre le président kényan Uhuru Kenyatta ont été abandonnées. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 17 juin 2021

Le Britannique Karim Khan investi procureur général de la CPI

  • Le Britannique est devenu le troisième procureur général de la juridiction, créée en 2002 pour juger les pires atrocités dans le monde
  • Il hérite d'une pile de dossiers concernant des enquêtes épineuses, notamment dans les territoires palestiniens, en Afghanistan et aux Philippines

LA HAYE : L'avocat britannique Karim Khan a été investi mercredi nouveau procureur général de la Cour pénale internationale (CPI), avec la promesse de "faire revivre" la juridiction après une série d'acquittements retentissants.

M. Khan, qui hérite d'une pile de dossiers concernant des enquêtes épineuses, notamment dans les territoires palestiniens, en Afghanistan et aux Philippines, a déploré que la CPI, basée à La Haye, ait prononcé "si peu" de condamnations.

Le Britannique est devenu le troisième procureur général de la juridiction, créée en 2002 pour juger les pires atrocités dans le monde. Élu pour neuf ans, le procureur général est chargé d'ouvrir des enquêtes et de porter les accusations contre les suspects.

M. Khan, 51 ans, a pris le relais de la Gambienne Fatou Bensouda, arrivée au terme de son mandat, saluée pour avoir élargi l'étendue du travail de la CPI mais qui a également essuyé plusieurs revers cuisants comme l'acquittement de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo.

M. Khan a déclaré vouloir "construire sur le terrain solide" laissé par Mme Bensouda, "mais aussi réparer ce qui est cassé, dynamiser, revitaliser dans la quête d'une plus grande efficacité et d'un plus grand impact".

"Nous ne pouvons pas investir autant, nous ne pouvons pas susciter autant d'attentes et obtenir si peu si souvent en salle d'audience", a-t-il affirmé après sa prestation de serment.

Spécialiste des droits humains, M. Khan avait été élu en février à New York par les États parties au Statut de Rome, texte fondateur de la CPI.

Il occupait auparavant le poste de sous-secrétaire général des Nations unies, où il a été chargé de diriger l'enquête spéciale de l'ONU sur les crimes du groupe jihadiste État islamique.

Il est également intervenu du côté de la défense dans de nombreux procès devant la CPI, notamment pour Seif al-Islam, un fils de l'ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.

«Horreurs de l'humanité»

Des dossiers complexes attendent le successeur de Fatou Bensouda, notamment des demandes d'autorisation d'enquête en Ukraine, au Nigéria et sur la guerre antidrogue aux Philippines.

Mais les dossiers les plus sensibles politiquement dont il aura la responsabilité se concentrent sur le conflit israélo-palestinien et des crimes de guerres présumés commis par des soldats américains en Afghanistan.

L'administration du président américain Donald Trump avait imposé des sanctions à l'encontre de Mme Bensouda à cause de ces deux affaires. Ces sanctions ont depuis été levées, mais les relations avec les États non membres de la CPI comme Israël et les États-Unis restent difficiles.

M. Khan a tendu la main aux pays non membres, dont font également partie la Russie, la Chine et la Birmanie, souhaitant les inclure dans son "engagement dans cette quête commune de justice".

Il a cependant averti qu'il accomplirait son travail "sans crainte ni faveur".

Au 21e siècle, à l'heure du tourisme dans l'espace et des voyages vers Mars, des "crimes médiévaux" sont encore commis, "un terrible témoignage des horreurs de l'humanité", a-t-il dénoncé.

«Phase cruciale»

Depuis sa création, diverses critiques ont été faites à la CPI et à son fonctionnement : partialité présumée, tendance à se focaliser sur des enquêtes en Afrique, salaires élevés des juges, durée des procès.

"La CPI est dans une phase cruciale", critiquée pour ne pas avoir été "aussi efficace que les États parties le souhaitaient", estime Carsten Stahn, professeur de droit pénal international à l'université de Leyde aux Pays-Bas.

Mme Bensouda laisse derrière elle un bilan mitigé. Sous son mandat, Laurent Gbagbo a été acquitté de crimes de guerre en Côte d'Ivoire, l'ancien président congolais Jean-Pierre Bemba a été acquitté en appel et les poursuites contre le président kényan Uhuru Kenyatta ont été abandonnées. 

Mais elle a également enregistré des succès notables comme la condamnation de Dominic Ongwen, enfant-soldat ougandais devenu un commandant de la brutale rébellion de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), ainsi que la condamnation de l'ex-chef de guerre congolais Bosco Ntaganda.

Dans sa déclaration d'adieux, Mme Bensouda a assuré que tout au long de son mandat, elle avait pris ses décisions "avec soin, mais sans crainte ni faveur. Même face à l'adversité. Même à un coût personnel considérable".


Trump demande la gratuité des canaux de Panama et de Suez pour les navires américains

Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
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  • Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.
  • « J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

WASHINGTON : Donald Trump a demandé samedi que le passage des navires américains soit rendu gratuit sur les canaux de Panama et de Suez, et a chargé son chef de la diplomatie, Marco Rubio, de se saisir immédiatement de ce dossier.

Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.

« Les navires américains, à la fois militaires et commerciaux, devraient être autorisés à transiter gratuitement via les canaux de Panama et de Suez. Ces canaux n'existeraient pas sans les États-Unis d'Amérique », a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social.

« J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

Avant même de prendre ses fonctions le 20 janvier, Donald Trump avait fait monter la pression sur le Panama, menaçant de « reprendre » le canal construit par les États-Unis et inauguré en 1914, et resté sous souveraineté américaine jusqu'en 1999.

Le Panama avait récupéré le canal cette année-là, en vertu d'un accord conclu en 1977 avec le président Jimmy Carter. Les États-Unis et la Chine sont les deux principaux utilisateurs de ce lien stratégique, par lequel transite 5 % du commerce maritime mondial.

Début avril, Washington a obtenu l'autorisation du Panama de déployer des militaires américains autour de cette voie d'eau stratégique.

Le canal de Suez, contrôlé par l'Égypte depuis 1956, concentrait lui environ 10 % du commerce maritime mondial, jusqu'à ce que les rebelles houthis du Yémen commencent à lancer des attaques contre des navires, disant agir en « solidarité » avec les Palestiniens de la bande de Gaza.

Les États-Unis sont intervenus, avec d'autres pays, pour tenter de sécuriser cette route maritime.

Mais le trafic a chuté, réduisant drastiquement une source essentielle de devises étrangères pour Le Caire, plongé dans la pire crise économique de son histoire.


Une « puissante » explosion dans un port iranien fait plus de 400 blessés

Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
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  • Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.
  • « 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

TEHERAN : Une « puissante explosion » a fait  samedi plus de 400 blessés dans un important port du sud de l'Iran, ont rapporté les médias d'État, qui n'ont pas donné de précisions sur l'origine du sinistre dans l'immédiat.

« Une puissante explosion s'est produite sur un quai du port Shahid Rajaï », a déclaré à la télévision Esmaïl Malekizadeh, un responsable local de l'administration portuaire.

Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.

« 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

Selon l'agence de presse officielle Irna, Shahid Rajaï est le plus grand port commercial d'Iran. 

Plus de 70 % des marchandises iraniennes transitent par ce port qui borde le détroit d'Ormuz par lequel transite un cinquième de la production mondiale de pétrole.

« L'incident est dû à l'explosion de plusieurs conteneurs stockés dans la zone du quai du port Shahid Rajaï », a indiqué à la télévision d'État un responsable local des secours, Mehrdad Hassanzadeh.

Selon l'agence Isna, le premier vice-président, Mohammad Reza Aref, a ordonné l'ouverture d'une enquête pour déterminer la cause exacte de l'incident et l'étendue des dégâts. 

La télévision d'État a diffusé des images d'un important panache de fumée noire s'élevant dans le ciel depuis le port.

Une autre vidéo, relayée par l'agence Mehr, montre une explosion dans un hangar qui provoque un épais nuage de fumée et de poussière, filmée par une caméra de surveillance.

Selon l'agence de presse Fars, la détonation a été entendue à une cinquantaine de kilomètres à la ronde.

« L'onde de choc a été si forte que la plupart des bâtiments du port ont été gravement endommagés », a indiqué de son côté l'agence de presse Tasnim. 

Le nombre d'employés présents au moment de l'explosion n'est pas connu pour l'instant.

Samedi est le premier jour ouvré de la semaine en Iran.

La compagnie nationale de distribution de pétrole a déclaré que les installations pétrolières n'avaient pas été endommagées et qu'elles « fonctionnaient actuellement normalement ».

Des explosions de cette magnitude sont rares en Iran, mais le pays a connu des incidents meurtriers ces derniers mois.

En septembre dernier, une explosion dans une mine de charbon avait ainsi fait plus de 50 morts.


Ukraine: Zelensky dit espérer "des résultats" après sa rencontre avec Trump

 Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
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  • « Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré samedi espérer « des résultats » après sa rencontre « symbolique » avec son homologue américain, Donald Trump, qui pousse fortement pour une cessation des hostilités entre Ukrainiens et Russes, après plus de trois ans d'invasion russe de l'Ukraine.

« Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux, réitérant sa demande d'un cessez-le-feu total et inconditionnel. « Cette réunion était très symbolique et pourrait devenir historique si nous parvenons à des résultats communs », a ajouté M. Zelensky.