De nombreux défis attendent le nouveau Procureur général de la CPI

Des dossiers volumineux et des affaires complexes attendent le successeur de Fatou Bensouda. (Photo, AFP)
Des dossiers volumineux et des affaires complexes attendent le successeur de Fatou Bensouda. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 16 juin 2021

De nombreux défis attendent le nouveau Procureur général de la CPI

  • Karim Khan, 51 ans, a été élu procureur de la CPI en février à New York par les États parties au Statut de Rome
  • Avocat, spécialiste des droits humains, il occupait avant sa prise de fonction à la CPI le poste de sous-secrétaire général des Nations unies

LA HAYE: L'avocat britannique Karim Khan prend ses fonctions mercredi en tant que Procureur général de la Cour pénale internationale (CPI), démarrant une mission complexe comprenant l'enquête controversée sur le conflit israélo-palestinien.

Il succède à la Gambienne Fatou Bensouda, arrivée au terme de son mandat de neuf ans, qui a été saluée pour avoir élargi l'étendue du travail de la CPI mais qui a également essuyé plusieurs échecs cuisants comme l'acquittement de l'ancien président de Côte d'Ivoire Laurent Gbagbo.

Karim Khan, 51 ans, a été élu procureur de la CPI en février à New York par les États parties au Statut de Rome. Il doit prêter serment publiquement mercredi à 11H00 (09H00 GMT) au siège de la seule cour permanente pour les crimes de guerre au monde dont il deviendra le troisième procureur général.

Avocat, spécialiste des droits humains, M. Khan occupait avant sa prise de fonction à la CPI le poste de sous-secrétaire général des Nations unies, où il a été chargé de diriger l'enquête spéciale de l'ONU sur les crimes du groupe jihadiste État islamique.

M. Khan est également intervenu du côté de la défense dans de nombreux procès devant la CPI, notamment pour Seif al-Islam, un fils de l'ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.

Des dossiers volumineux et des affaires complexes attendent le successeur de Fatou Bensouda, notamment la demande d'autorisation d'enquête sur la guerre antidrogue aux Philippines annoncée lundi, l'enquête sur les crimes de guerre en Afghanistan et l'enquête sur le conflit israélo-palestinien.

Une phase «cruciale»

Le nouveau procureur devra également faire face à l'opposition de grandes puissances ayant refusé de rejoindre la CPI comme les États-Unis, Israël et la Chine. 

"La CPI est dans une phase cruciale" après avoir essuyé de nombreuses critiques pour ne pas avoir été "aussi efficace que les États parties le souhaitaient", a estimé Carsten Stahn, professeur de droit pénal international à l'université de Leyde aux Pays-Bas.

M. Stahn a également déclaré que l'arrivée de M. Kahn pourrait représenter une "occasion de réformer le tribunal", régulièrement critiqué pour les salaires élevés de ses juges et pour la lenteur de ses procédures.

L'enquête sur le dossier israélo-palestinien est particulièrement "chargée politiquement", selon lui. 

Le Royaume-Uni, membre de la CPI, s'est par exemple opposé à l'enquête sur ce dossier.

"La CPI pourrait être vue comme un acteur qui n'est pas totalement impartial, et les États parties ont également des priorités différentes par rapport à ce que la CPI doit faire dans ce contexte. Il sera très difficile de gérer les différentes attentes", a-t-il expliqué.

"Il sera sous pression et nous espérons qu'il agira comme Fatou Bensouda en toute indépendance, sans crainte, ni faveur", a déclaré Matthew Cannock, directeur du Centre pour la justice internationale d'Amnesty.

Direction «très courageuse»

Karim Khan pourrait en revanche bénéficier d'une administration américaine moins conflictuelle, alors que Fatou Bensouda a été visée par des sanctions décidées sous Donald Trump.

Mme Bensouda laisse derrière elle un bilan mitigé, même en ayant élargi le travail de la Cour.

Sous son mandat, Laurent Gbagbo a été acquitté de crimes de guerre en Côte d'Ivoire, l'ancien président congolais Jean-Pierre Bemba a été acquitté en appel et les poursuites contre le président kényan Uhuru Kenyatta ont été abandonnées. 

Mais elle a également enregistré des succès notables comme la condamnation de Dominic Ongwen, enfant-soldat ougandais devenu un commandant de la brutale rébellion de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), ainsi que la condamnation de l'ex-chef de guerre congolais Bosco Ntaganda.

"On se souviendra finalement d'elle comme de quelqu'un qui a commencé à faire avancer la CPI dans une direction très courageuse", a salué Matthew Cannock. 


«Tout est sur la table »: le Canada se prépare à répondre aux menaces économiques de Trump

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis
  • Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade

OTTAWA: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis, tout en gardant l'espoir d'éviter une guerre commerciale.

Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade.

"Si l'administration américaine choisit de mettre en œuvre son augmentation des droits de douane, nous réagirons de manière ciblée, énergique et résolue", a expliqué Justin Trudeau.

"Tout est sur la table", a-t-il ajouté.

Selon une source gouvernementale à l'AFP, Ottawa réfléchit notamment à imposer des droits de douane plus élevés sur certains produits en acier, sur les céramiques telles que des toilettes et des éviers, de la verrerie et du jus d'orange de Floride.

Les dirigeants des provinces et de l'opposition ont également évoqué la possibilité de bloquer les exportations de pétrole, d'électricité et de minéraux critiques du Canada.

Mais la Première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, s'est désolidarisée de ses collègues sur ce point, refusant mercredi de signer le communiqué final de la réunion. Elle s'oppose à toute perturbation en matière d'exportations pétrolières: plus de trois millions de barils de pétrole sont expédiés quotidiennement depuis sa province vers les États-Unis.

"L'Alberta n'acceptera tout simplement pas de droits de douane sur l'exportation de notre énergie ou d'autres produits, et nous ne soutenons pas non plus une interdiction des exportations de ces mêmes produits", a-t-elle posté sur X.

A l'inverse, son homologue de l'Ontario, moteur économique du pays, préconise une réponse forte. "Je suis désolé mais lorsque quelqu'un attaque votre pays et tente de priver des gens de leurs moyens de subsistance, il faut se battre comme on ne l'a jamais fait auparavant", a déclaré Doug Ford.

Ce dernier a expliqué que 500.000 emplois seraient en danger dans sa province si Donald Trump augmentait les droits de douane à 25%.

Cette mesure serait catastrophique pour le Canada selon les experts. Les Etats-Unis en sont en effet le premier partenaire commercial et la destination de 75% de ses exportations. Près de 2 millions de personnes au Canada en dépendent, sur une population de 41 millions d'habitants.


Le secrétaire d'État désigné par Trump appelle à une « diplomatie audacieuse » pour mettre fin à la guerre en Ukraine

Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
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  • L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».
  • « La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

WASHINGTON : Marco Rubio, désigné secrétaire d'État par Donald Trump, a appelé mercredi à une « diplomatie audacieuse » des États-Unis pour mettre un terme à la guerre menée en Ukraine par la Russie.

« Cette guerre doit cesser, et cela devrait être la politique officielle des États-Unis que nous voulons qu'elle cesse », a déclaré le probable futur chef de la diplomatie américaine lors de son audition de confirmation au Sénat.

L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».

« La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

Mais « il est également irréaliste de croire qu'une nation de la taille de l'Ukraine, aussi compétente soit-elle (...), puisse repousser ces gens jusqu'à l'endroit où ils se trouvaient la veille de l'invasion » en 2022, a ajouté Marco Rubio.

Le 20 janvier, dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de résoudre le conflit en « 24 heures », ce qui fait craindre à l'Ukraine d'être forcée à faire des concessions majeures en échange de la paix. Or, Moscou a gagné du terrain ces derniers mois, tandis que l'armée ukrainienne, épuisée, manque de moyens.

Mercredi, Marco Rubio a également affirmé que « le rôle des États-Unis et de l'OTAN au XXI^e siècle » devait être remis en question.

Tout en reconnaissant l'importance de l'Alliance atlantique pendant la Guerre froide, le sénateur a affirmé qu'il était important pour les États-Unis d'avoir « non seulement des alliés de défense », mais aussi « des alliés de défense compétents, capables de défendre leur région ».

Début janvier, Donald Trump avait déclaré que les pays de l'Otan devaient accroître leur budget de défense pour le porter à 5 % de leur PIB.

Le président élu ne cache pas son mépris pour l'Alliance atlantique, pilier de la sécurité en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il avait notamment semé la panique durant la campagne électorale en menaçant de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie tant que ceux-ci ne consacreraient pas un budget suffisant à leur défense.


L'UE appelle les 27 à scruter les investissements des entreprises à l'étranger pour endiguer les fuites de technologies

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  • La Commission européenne a recommandé aux États membres de l'UEd'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies
  • Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers »

BRUXELLES : La Commission européenne a recommandé mercredi aux États membres de l'UE d'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies dans trois secteurs clés : les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle et le quantique.

Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers » dans ces trois domaines.

La Commission ne mentionne pas l'invasion russe en Ukraine, la concurrence de la Chine ou l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, mais le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, évoque le contexte « géopolitique » et les « risques potentiels » qu'il peut entraîner.

« L'objectif est d'empêcher les investissements sortants de l'UE d'avoir une incidence négative sur la sécurité économique de l'Union en veillant à ce que des technologies et un savoir-faire essentiels ne tombent pas entre de mauvaises mains », a expliqué la Commission.

Le réexamen demandé par Bruxelles « doit durer 15 mois et couvrir les transactions en cours et passées, en remontant jusqu'au 1^(er) janvier 2021 ».

Les États membres sont invités à fournir un premier rapport d'avancement pour le 15 juillet, puis un rapport complet sur les risques identifiés pour le 31 mars 2026.

La souveraineté industrielle est au cœur du nouveau mandat de l'exécutif européen, dans le sillage du rapport de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) et ancien Premier ministre italien, qui doit être publié en 2024.

L'Europe accuse un retard économique par rapport aux États-Unis et accroît sa dépendance envers la Chine, a-t-il mis en garde.