Biden et Poutine: six mois d'échanges mordants

Le 15 avril, Joe Biden signe des sanctions contre la Russie «si elle continue d'interférer dans notre démocratie», en référence à la gigantesque cyberattaque de 2020. (Photo, AFP)
Le 15 avril, Joe Biden signe des sanctions contre la Russie «si elle continue d'interférer dans notre démocratie», en référence à la gigantesque cyberattaque de 2020. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 15 juin 2021

Biden et Poutine: six mois d'échanges mordants

  • Interrogé samedi sur l'épithète de «tueur», Vladmir Poutine a eu un petit rire
  • Du 22 au 30 mai 1972, l'ombre de la guerre du Vietnam plane sur le sommet réunissant à Moscou Richard Nixon et le dirigeant soviétique Leonid Brejnev

PARIS: Joe Biden, qui rencontrera pour la première fois Vladimir Poutine mercredi, affiche depuis son élection une grande fermeté vis-à-vis de son homologue russe, donnant lieu à des échanges mordants.

«Rhétorique très agressive»

"J'ai clairement dit au président Poutine, d'une façon très différente de mon prédécesseur (Donald Trump, ndlr), que le temps où les Etats-Unis se soumettaient aux actes agressifs de la Russie (...) était révolu", avertit Joe Biden le 5 février.

Il cite l'interférence russe dans les élections américaines, les cyberattaques ou encore "l'empoisonnement de citoyens", en référence à l'opposant politique Alexeï Navalny.

"Nous n'hésiterons pas à faire payer à la Russie un coût plus élevé et à défendre nos intérêts". 

Le lendemain, le porte-parole de la présidence russe réplique: "C'est une rhétorique très agressive et pas constructive, nous le regrettons". 

Entre présidents américains et maîtres du Kremlin, des sommets et des bas

PARIS: Du face-à-face polaire au "nouveau départ", retour sur quelques sommets illustrant quatre décennies de relations parfois tumultueuses entre présidents américains et maîtres du Kremlin.

Eisenhower-Khrouchtchev: un Soviétique chez les Américains

En septembre 1959, Nikita Khrouchtchev effectue, à l'invitation du président américain Dwight Eisenhower, la première visite aux Etats-Unis d'un secrétaire général du Parti communiste soviétique.

Venu en famille, "Monsieur K" enchaîne les déplacements, sautant des champs de maïs de l'Iowa au soleil de la Californie où le tout-Hollywood - Marylin Monroe et Elizabeth Taylor en tête - se presse au déjeuner de 400 couverts donné en son honneur. Devant micros et caméras, le bouillant dirigeant s'offusquera de s'être vu refuser l'entrée de... Disneyland.

A l'issue des entretiens à Camp David, résidence de campagne des présidents américains, les deux super-grands affirment leur volonté d'oeuvrer pour un désarmement général et annoncent la reprise des négociations sur le statut de Berlin que la Guerre froide a séparé en deux camps.

Kennedy-Khrouchtchev: face à la Guerre froide

Les 3 et 4 juin 1961 à Vienne, John Fitzgerald Kennedy, jeune président à peine élu, est confronté au roué Nikita Khrouchtchev.

Le locataire de la Maison Blanche se présente affaibli par l'échec retentissant en avril d'une tentative d'invasion à Cuba, dans la Baie des cochons, soutenue par la CIA.

Deux mois après, le Mur de Berlin est érigé et, en octobre 1962, éclate la crise des missiles déployés par l'URSS à Cuba. Le monde frôle alors la guerre nucléaire. L'épisode, clos par un retrait des missiles soviétiques, débouche sur l'installation en 1963, d'un "téléphone rouge" (à l'époque un simple télex), pour permettre aux dirigeants des deux superpuissances de communiquer directement.

Brejnev-Nixon: une ère de détente

Du 22 au 30 mai 1972, l'ombre de la guerre du Vietnam plane sur le sommet réunissant à Moscou Richard Nixon et le dirigeant soviétique Leonid Brejnev. Quelques jours avant ce voyage, le premier d'un président américain en URSS, Nixon a ordonné des bombardements massifs sur Hanoï.

Cette rencontre a néanmoins inauguré une ère de "détente" entre les États-Unis et l'URSS avec la signature des traités ABM de défense antimissiles et SALT-1 limitant les armements stratégiques. Les deux dirigeants affirmeront notamment qu'"à l'âge nucléaire, la coexistence pacifique est la seule base pour le développement des relations mutuelles". 

Nixon et Brejnev se sont rencontrés à deux autres reprises, en 1973 à Washington et 1974 à Moscou, pour consolider la détente. Une période qui s'achève en 1979, avec l'entrée des chars soviétiques en Afghanistan.

Reagan-Gorbatchev: un «nouveau départ»

Du 19 au 21 novembre 1985, Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev renouent à Genève le dialogue soviéto-américain après six ans de gel et trois crises - Afghanistan, Pologne et euromissiles de l'OTAN. 

Le nouveau chef réformateur du Kremlin promeut la détente. Le conservateur américain met en sourdine ses sorties sur l'Union soviétique "Empire du Mal". En dépit de l'opposition soviétique au programme de défense antimissiles américain "guerre des étoiles", le sommet est salué par "les deux grands communicateurs" comme "un nouveau départ".

En décembre 1987, la troisième des quatre rencontres Reagan-Gorbatchev aboutit à la signature à Washington du traité historique sur l'élimination des forces nucléaires à portée intermédiaire (INF).

Bush-Eltsine: un duo d'«amis»

Les 1er et 2 février 1992, c'est en "ami" que le président russe Boris Eltsine est accueilli par son homologue américain George Bush, lors de sa première visite aux Etats-Unis depuis la dissolution de l'URSS, fin 1991.

Le sommet, largement informel, se tient à Camp David. Juste avant, le Conseil de sécurité de l'ONU a consacré la Russie comme successeur de l'Union soviétique dans cette instance.

En juin, les deux chefs d'Etat scelleront leur rapprochement en mettant sur les rails un accord de désarmement nucléaire stratégique destiné à approfondir le traité START I signé par Bush et Gorbatchev en 1991. La guerre froide aux oubliettes, les deux pays se trouvent au "seuil d'un nouveau monde", selon le président américain.

Clinton-Eltsine: un fou-rire mémorable

Entre l'arrivée à la Maison Banche en janvier 1993 du démocrate Bill Clinton et la démission de Boris Eltsine du Kremlin le 31 décembre 1999, les deux présidents auront, au delà de multiples désaccords, tissé d'étroites relations au fil de huit sommets américano-russes.

En témoigne une scène complice le 23 octobre 1995, en clôture du sommet de Hyde Park, près de New York. Les discussions n'ont permis aucune percée sur les points de tension du moment - guerre en Tchétchénie ou bombardements de l'OTAN en Bosnie - mais Eltsine veut assurer que ce sommet a déjoué les pronostics les plus sombres. 

D'une voix tonitruante, il lance aux journalistes: "vous aviez dit que notre rencontre serait un désastre, mais je vous dis que le désastre, c'est vous qui l'avez subi". Bill Clinton est alors secoué par un fou rire monumental, sous le regard goguenard de son homologue russe, visiblement très content de l'effet produit.

Poutine est un «tueur»

Lors d'un entretien télévisé, Joe Biden provoque la première crise diplomatique de son mandat.  

- "Pensez-vous que (Vladimir Poutine) est un tueur?, lui demande le journaliste.  

- Oui, je le pense", répond-il, sans préciser s'il fait référence à Alexeï Navalny. "Vous verrez bientôt le prix qu'il va payer". 

Interrogé sur les ingérences électorales de Moscou en 2016 et en 2020, il répète que Vladimir Poutine "en paierait les conséquences".

"Nous avons eu une longue conversation lui et moi, je le connais assez bien, explique le dirigeant démocrate. (...) Je lui ai dit: +Je vous connais et vous me connaissez, si j'en viens à la conclusion que vous avez fait cela, soyez prêt" pour les conséquences.

Moscou rappelle son ambassadeur aux Etats-Unis.

«Celui qui le dit qui l'est»

Le lendemain, Vladimir Poutine rétorque par la moquerie: "C'est celui qui le dit qui l'est! Ce n'est pas juste une expression enfantine, une blague (...), nous voyons toujours en l'autre nos propres caractéristiques".

"Nous défendrons nos propres intérêts et nous travaillerons avec (les Américains) aux conditions qui nous seront avantageuses".  

Il propose une "discussion" diffusée en direct: "cela serait intéressant pour le peuple russe, le peuple américain et pour beaucoup d'autres pays". 

Silence américain.  

"C'est encore une occasion gâchée pour sortir de l'impasse des relations russo-américaines qui existe par la faute de Washington", déplore Moscou.

«Le moment de la désescalade est venu»

Le 15 avril, Joe Biden signe des sanctions contre la Russie "si elle continue d'interférer dans notre démocratie", en référence à la gigantesque cyberattaque de 2020. 

Ces sanctions, les plus dures depuis Barack Obama, s'ajoutent à des mesures prises en mars après l'affaire Navalny.

"Le moment de la désescalade est venu", lance-t-il en proposant un sommet bilatéral "cet été en Europe" pour "lancer un dialogue stratégique sur la stabilité" en matière de désarmement et de sécurité.

«Je l'espère et j'y crois»

Le 4 mai, Joe Biden répète espérer rencontrer son homologue. "Je l'espère et j'y crois. Nous y travaillons". 

Mi-avril, il avait proposé une rencontre. Vladimir Poutine avait laissé ses porte-parole répondre, le Kremlin assurant que des "dates concrètes" étaient à l'étude. 

«Ils violent les droits»

"Je vais rencontrer le président Poutine dans deux semaines à Genève, annonce Joe Biden le 30 mai. Et je dirai clairement que nous ne resterons pas les bras croisés pendant qu'ils violent les droits (humains)". 

"Nous ne nous faisons pas d'illusions et nous n'essayons pas de donner l'impression qu'il y aura une percée, des décisions historiques amenant des changements fondamentaux", rétorque le 1er juin, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. 

«Machiste»

Interrogé samedi sur l'épithète de "tueur", Vladmir Poutine a eu un petit rire: "(...) je me suis habitué à des attaques sous tous les angles et de toutes parts sous toutes sortes de prétextes et de raisons, et de différents calibres et violence, et rien de tout cela ne me surprend", ajoutant que "tueur" est un un terme "machiste" propre à Hollywood.

Un tel discours "fait partie de la culture politique américaine où cela est considéré comme normal. Mais pas ici, au fait". 


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.


Lutte contre l'immigration clandestine : plus de 40 pays réunis à Londres

Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
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  • Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale.
  • Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

LONDRES : Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale, un dossier prioritaire pour Londres.

Le dirigeant travailliste, qui a pris ses fonctions en juillet dernier, a promis, comme ses prédécesseurs conservateurs, d'endiguer le phénomène des « small boats » (petits bateaux) en luttant contre les réseaux de passeurs.

Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

Keir Starmer donnera le coup d'envoi de ce « premier grand sommet international organisé au Royaume-Uni pour faire face à l'urgence de l'immigration clandestine », qui se tiendra sous la houlette de la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper.

Le ministre français Bruno Retailleau et son homologue allemande Nancy Faeser sont attendus, de même que des représentants du reste de l'Europe, d'Asie, du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Amérique du Nord, y compris des États-Unis.

Les discussions porteront sur la collaboration entre les États pour démanteler les réseaux de passeurs de migrants, notamment vers le Royaume-Uni et les pays de l'Union européenne.

« Je ne crois tout simplement pas qu'il soit impossible de s'attaquer à la criminalité organisée liée à l'immigration », a déclaré le dirigeant travailliste dans un communiqué diffusé dimanche par le ministère de l'Intérieur.

- « Consensus mondial » -

« Nous devons combiner nos ressources, partager nos renseignements et nos tactiques, et nous attaquer au problème en amont », doit-il ajouter.

Ce sommet s'inscrit dans le prolongement des discussions que Mme Cooper avait eues en décembre avec ses homologues belge, allemand, français et néerlandais.

Les cinq pays avaient alors signé un plan d'action commun destiné à renforcer la coopération pour lutter contre ces réseaux de passeurs de migrants.

Le sommet de cette semaine réunira des représentants de pays de départ de migrants, comme le Vietnam ou l'Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans.

Il réunira également le directeur de la Border Force, l'agence responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni, ainsi que des représentants d'Interpol, d'Europol et d'Afripol.

Selon le ministère britannique de l'Intérieur, les ministres discuteront de l'équipement, de l'infrastructure et des faux papiers que les bandes criminelles utilisent pour faire entrer des personnes illégalement.

Ils examineront également le fonctionnement des filières et chercheront à « établir un consensus mondial sur la lutte » contre le recrutement de migrants en ligne.

Les Britanniques souhaitent également voir avec la Chine comment elle peut cesser d'exporter des moteurs et d'autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.

Keir Starmer est sous pression, face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des élections générales de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d'extrême droite.

Le Premier ministre a comparé les passeurs d'immigrés clandestins à des « terroristes ». En réponse, son gouvernement a introduit un projet de loi conférant aux forces de l'ordre des pouvoirs comparables à ceux dont elles disposent en matière de lutte antiterroriste, afin de combattre ces réseaux.

En février, le gouvernement a durci les règles d'acquisition de la nationalité pour la rendre pratiquement impossible à une personne arrivée illégalement au Royaume-Uni.

Il a aussi annoncé des règles plus strictes en matière de droit du travail.

« Fermer les yeux sur le travail illégal fait le jeu des passeurs qui tentent de vendre des places sur des bateaux peu solides et surchargés en promettant un travail et une vie au Royaume-Uni », a déclaré dimanche Mme Cooper, citée dans un communiqué de son ministère.

Au total, plus de 157 770 migrants sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche à bord de petites embarcations depuis que le gouvernement a commencé à collecter des données en 2018.