Biden veut relancer le partenariat avec l'UE, face à la Chine

Même si le Vieux continent n'est plus la priorité des Américains depuis leur basculement vers l'Indo-Pacifique sous Barack Obama, Joe Biden veut montrer à la Chine et à Vladimir Poutine, qu'il verra mercredi, «que les Etats-Unis et l'Europe sont soudés». (Photo, AFP)
Même si le Vieux continent n'est plus la priorité des Américains depuis leur basculement vers l'Indo-Pacifique sous Barack Obama, Joe Biden veut montrer à la Chine et à Vladimir Poutine, qu'il verra mercredi, «que les Etats-Unis et l'Europe sont soudés». (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 15 juin 2021

Biden veut relancer le partenariat avec l'UE, face à la Chine

  • Les premiers dossiers sur la table sont les contentieux commerciaux avec des taxes punitives de part et d'autre
  • Si l'Europe s'efforce de protéger son grand marché de la concurrence déloyale des entreprises chinoises, elle doit aussi ménager une puissance devenue son premier partenaire commercial

BRUXELLES: Joe Biden retrouve mardi les chefs de l'UE à Bruxelles pour relancer un partenariat malmené par les années Trump et mesurer leur soutien face à la Chine, Paris et Berlin refusant de s'aligner totalement sur Washington.

Le sommet permettra de voir ce qu'il y a derrière le slogan "America is back", après l'euphorie suscitée par l'élection de Joe Biden.

Après la crise de la relation sous Donald Trump, qui avait qualifié  l'UE d'"ennemi" et ne cachait pas son peu de goût pour le projet européen, Joe Biden arrive avec un discours radicalement différent.

"Je pense que l'Union européenne est une entité extraordinairement forte et dynamique", a-t-il lancé lors du G7 en Cornouailles, une formule totalement inimaginable durant le mandat de son tempétueux prédécesseur.

Cinq contentieux qui empoisonnent la relation entre Bruxelles et Washington

BRUXELLES: Le sommet UE/Etats-Unis qui réunit mardi à Bruxelles le président américain Joe Biden et les deux têtes des institutions européennes, Charles Michel et Ursula von der Leyen, doit favoriser la résolution des différends bilatéraux.

Tour d'horizon des principaux points de friction.

Airbus/Boeing

C'est un des plus vieux conflits opposant Bruxelles et Washington. Depuis 17 ans, l'Union européenne et les Etats-Unis s'affrontent devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sur les subventions illégales accordées aux avionneurs Airbus et Boeing.

Les deux blocs avaient annoncé une trêve début mars et suspendu pour quatre mois les droits de douane qu'ils s'infligent mutuellement. Ils espèrent décrocher un accord d'ici au 11 juillet.

Sous l'administration Trump, Washington avait été autorisé à imposer des taxes sur près de 7,5 milliards de dollars de biens et services européens importés chaque année, à hauteur de 25% pour les vins et spiritueux et de 15% pour les avions Airbus.

Un an plus tard, l'OMC avait autorisé Bruxelles à taxer 4 milliards de dollars d'importations américaines.

Acier et aluminium

L'Union européenne tente d'obtenir un engagement des Etats-Unis à régler avant le 1er décembre le conflit commercial sur l'acier et l'aluminium qui empoisonne leur relation bilatérale depuis trois ans.

Depuis une décision de Donald Trump en juin 2018, les Américains imposent des taxes de 25% sur les importations européennes d'acier et de 10% sur celles d'aluminium.

L'UE a répliqué en taxant les motos Harley-Davidson, les jeans Levi's, ou encore le tabac, le maïs et le riz américains.

Un dialogue s'est ouvert depuis mai pour résoudre le conflit. L'UE a renoncé à relever au 1er juin ses taxes punitives. "C'est maintenant aux États-Unis de passer de la parole aux actes", estime la Commission.

Fiscalité du numérique

Les géants américains du numérique Google, Apple, Facebook ou Amazon, sont accusés de profiter de leur activité immatérielle pour échapper à l'impôt. La situation choque d'autant plus que ces groupes accumulent des milliards de bénéfices et sont les grands profiteurs de la crise du Covid.

La France, suivie par d'autres pays, a engagé un bras de fer en introduisant une taxe mettant ces groupes à contribution. Elle avait provoqué la colère de l'administration Trump. Alors que le différend menaçait de dégénérer en nouvelle guerre commerciale, un accord avait été trouvé pour chercher une solution dans le cadre de négociations à l'OCDE sur une imposition des activités numériques. Le sujet est en passe d'aboutir après l'engagement du G7 à soutenir un impôt mondial minimal sur les grandes multinationales.

Bruxelles et Washington veulent aussi coopérer sur la régulation du secteur numérique et notamment le respect de la vie privée afin de garantir la libre circulation des données personnelles de l'UE vers les Etats-Unis, remise en cause l'an dernier par une décision de la Cour de justice européenne.

Le gazoduc Nord Stream 2

La construction du gazoduc Nord Stream 2, portée par l'Allemagne, doit doubler les capacités de livraison de gaz naturel russe vers l'Europe en passant par la mer Baltique. Washington et certains pays européens --Pologne, pays baltes et Ukraine-- accusent le projet d'augmenter la dépendance de l'Europe envers le gaz russe. Les hydrocarbures apportent à Moscou un outil de pression politique et de précieuses recettes pour financer son complexe militaro-industriel.

La mise en service était initialement prévue début 2020 mais a été retardée par les menaces de sanctions américaines. Dans un geste de détente vis-à-vis de Berlin, les Etats-Unis ont annoncé fin mai qu'ils renonçaient à sanctionner la principale entreprise impliquée, Nord Stream 2 AG, filiale du géant russe Gazprom qui a son siège en Suisse, ainsi que son PDG allemand Matthias Warnig.

La relation avec la Chine

L'UE et la Chine ont annoncé fin décembre la conclusion "de principe" d'un accord controversé sur les investissements qui doit offrir aux firmes européennes un accès renforcé au marché chinois. Mais, cet accord, en négociation depuis fin 2013 et annoncé sans attendre l'arrivée au pouvoir de Joe Biden début janvier, a froissé Washington qui compte sur un soutien européen face au rival systémique qu'est devenu Pékin. Il est actuellement gelé en raison du contexte politique. L'UE a imposé récemment des sanctions contre la Chine, accusée de violations des droits humains dans la région du Xinjiang. Pékin a répliqué en sanctionnant plusieurs personnalités et organismes en Europe.

Le président américain rencontrera à la mi-journée le chef du Conseil européen Charles Michel, représentant des Vingt-Sept, et la présidente de la Commission Ursula von der Leyen. 

Cette première rencontre UE/Etats-Unis à Bruxelles depuis 2017 "ne va pas tout régler mais la diplomatie est de retour", a souligné lundi un haut responsable européen.

Les premiers dossiers sur la table sont les contentieux commerciaux avec des taxes punitives de part et d'autre.

Une trêve a été décrétée dans le conflit vieux de 17 ans sur Airbus et Boeing mais celle-ci prendra fin le 11 juillet. Sur celui des exportations d'acier et d'aluminium européens, l'UE souhaite un règlement d'ici décembre. Après avoir renoncé à relever les taxes imposées aux produits américains, elle estime que la balle est dans le camp de Washington.

Cent-treize organisations américaines et européennes représentant les secteurs du vin, des spiritueux, des motos ou de l'habillement ont appelé à supprimer "de façon définitive" les surtaxes sur leurs produits.

Joe Biden veut "désamorcer les contentieux afin de se concentrer sur sa priorité, la Chine", souligne Eric Maurice de la fondation Schuman.

Quant aux Européens, "ils vont chercher à savoir quelle est leur marge de manœuvre dans cette alliance contre Pékin. Il y a un accord entre eux pour ne pas s'aligner totalement, pour des raisons géopolitiques côté français et économiques côté allemand", ajoute-t-il.

Si l'Europe s'efforce de protéger son grand marché de la concurrence déloyale des entreprises chinoises, elle doit aussi ménager une puissance devenue son premier partenaire commercial.

Bruxelles n'a pas renoncé à l'accord controversé conclu en décembre avec Pékin visant à ouvrir aux investisseurs européens des secteurs dont l'accès est fermé ou restreint.  Il est actuellement gelé après des sanctions de l'UE contre les violations des droits des Ouïghours, suivies de contre-sanctions de Pékin.

«Premier reset»

Même si le Vieux continent n'est plus la priorité des Américains depuis leur basculement vers l'Indo-Pacifique sous Barack Obama, Joe Biden veut montrer à la Chine et à Vladimir Poutine, qu'il verra mercredi, "que les Etats-Unis et l'Europe sont soudés".

"L'unité transatlantique est essentielle pour que la pression soit maximale" sur Moscou, a reconnu le responsable européen, alors que l'UE s'inquiète des tentatives de déstabilisation russes en Ukraine et en Géorgie, deux pays de son voisinage, tentés par un rapprochement avec les Européens.

Américains et Européens se disent "prêts à répondre fermement à la répétition de comportements négatifs et d'activités nocives" de Moscou, selon le projet de déclaration commune.

Concernant la Chine, ils s'engagent à "coopérer étroitement" tout en respectant "leurs approches respectives" et expriment leurs "inquiétudes communes" sur les violations des droits, notamment au Xinjiang, les atteintes à la démocratie à Hong Kong et les ambitions de Pékin en mer de Chine.

Etats-Unis et UE souhaitent faire front commun sur les technologies et le commerce. Face au géant asiatique qui menace la suprématie américaine dans l'économie numérique et les normes éthiques des Occidentaux (surveillance, confidentialité des données...), ils veulent des nouvelles technologies basées sur leurs "valeurs démocratiques partagées".

Un Conseil commun du commerce et de la technologie sera créé pour travailler à des normes communes, pour, selon la Maison Blanche, ne "pas laisser la main aux autocraties".

Sur le front de la pandémie, une "task force" conjointe sera officialisée pour augmenter la production mondiale de vaccins, notamment par des transferts de technologie. Bruxelles et Washington, critiqué pour son retard à partager ses vaccins, espèrent qu'"au moins deux tiers de la population mondiale soient vaccinés d'ici fin 2022".

La réunion d'une durée de deux heures et sans conférence de presse commune, est "un premier reset de la relation", estime Ricardo Borges de Castro de l'EPC (European policy centre). 

Mais "les Européens doivent profiter de cette opportunité car personne ne sait ce qui se passera à l'élection américaine de 2024", avertit l'expert.


Le ministre russe des Affaires étrangères effectue une visite en Turquie lundi

Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
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  • La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.
  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

ISTAMBUL : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en Turquie lundi, jour du troisième anniversaire du déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, ont annoncé dimanche des sources diplomatiques turques.

M. Lavrov doit s'entretenir à Ankara avec son homologue turc Hakan Fidan, ont indiqué ces mêmes sources, précisant que les deux hommes discuteraient notamment d'une solution au conflit ukrainien.

Dimanche, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé à l'agence Tass qu'une délégation menée par Sergueï Lavrov devait se rendre prochainement en Turquie pour y discuter d'« un large éventail de sujets ».

La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.

Mardi, en recevant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

Toutefois, ces dernières semaines, Moscou et Washington ont entamé un dialogue direct, alors que les relations se réchauffent entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Mardi, Russes et Américains se sont rencontrés en Arabie saoudite pour entamer le rétablissement de leurs relations, une réunion dénoncée par Volodymyr Zelensky qui redoute un accord sur l'Ukraine à leur insu.

M. Lavrov, dont la dernière visite en Turquie remonte à octobre, doit se rendre dans la foulée en Iran, un allié de la Russie.

La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev, fournit des drones de combat aux Ukrainiens mais n'a pas participé aux sanctions occidentales contre la Russie.

Ankara défend parallèlement l'intégrité territoriale de l'Ukraine et réclame la restitution de la Crimée du Sud, occupée par la Russie depuis 2014, au nom de la protection de la minorité tatare turcophone de cette péninsule.


Selon une source ukrainienne , Zelensky ne serait pas prêt à signer un accord sur les minerais avec Washington

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky n'est « pas prêt » à signer un accord avec les États-Unis qui leur offrirait un accès préférentiel aux minerais du pays, a affirmé samedi à l'AFP une source ukrainienne proche du dossier, alors que les deux pays sont en pleines tensions.

Donald Trump réclame depuis plusieurs semaines l'équivalent de 500 milliards de dollars de terres rares, en guise de dédommagement, selon lui, du soutien américain à Kiev face à l'invasion russe, une condition qu'Ukraine ne peut accepter pour l'instant.

« Le président ukrainien n'est pas prêt à accepter le projet dans sa forme actuelle. Nous essayons toujours de faire des changements de manière constructive », a expliqué cette source ukrainienne qui a requis l'anonymat.

« Ils veulent nous soutirer 500 milliards de dollars », a-t-elle accusé.

« Quel genre de partenariat est-ce là ? (...) Et pourquoi devons-nous donner 500 milliards, il n'y a pas de réponse », a-t-elle encore dit, affirmant que Kiev avait « proposé des amendements. Ils ont été soumis ».

Depuis l'appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 12 février, Moscou et Washington ont exprimé leur volonté de repartir sur de nouvelles bases, et le président américain a complètement renversé la position de son pays concernant la guerre en Ukraine, en reprenant la rhétorique du Kremlin sur la responsabilité de Kiev.

Le 24 février 2022, l'Ukraine a été envahie par la Russie, le Kremlin affirmant agir pour protéger le pays contre la menace de l'OTAN et empêcher un élargissement de l'organisation.

Donald Trump souhaite négocier un accord avec l'Ukraine afin d'obtenir un accès à 50 % de ses minerais stratégiques, en guise de compensation pour l'aide militaire et économique déjà fournie à Kiev.

Le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, Mike Waltz, s'est montré très pressant vendredi.

« Le président Zelensky va signer cet accord, et vous le verrez à très court terme, et c'est bon pour l'Ukraine », a-t-il insisté lors d'un rassemblement de conservateurs près de Washington.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté avec vigueur la première proposition américaine d'accord, arguant qu'il ne pouvait « pas vendre » son pays.

Il a toutefois laissé la porte ouverte à des « investissements » américains en échange de telles garanties.

De son côté, Donald Trump affirme que les États-Unis ont dépensé 350 milliards de dollars pour s'engager dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée. Or, selon l'institut économique IfW Kiel, l'aide américaine globale à l'Ukraine, financière, humanitaire et militaire, a atteint 114,2 milliards d'euros (près de 120 milliards de dollars au cours actuel) entre début 2022 et fin 2024, dont 64 milliards d'euros en assistance militaire.

Le 1er février, M. Zelensky a assuré que l'Ukraine n'avait reçu à ce stade que 75 des 177 milliards de dollars d'aide votée par le Congrès américain.


Les États-Unis proposent à l'ONU une résolution pour « une fin rapide » du conflit en Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine.  (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
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  • Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
  • Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE.

NATIONS-UNIES : Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale du pays, après une nouvelle attaque du président américain Donald Trump contre son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

Dans un communiqué, le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, a exhorté les pays membres de l'ONU à approuver cette nouvelle résolution « simple » et « historique », et « tous les États membres à la soutenir, afin de tracer un chemin vers la paix ».

« Cette résolution est une bonne idée », a rapidement commenté l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassili Nebenzia, déplorant toutefois l'absence de référence « aux racines » du conflit.

Les Européens, désarçonnés par l'ouverture du dialogue américano-russe sur l'Ukraine, n'avaient pas réagi samedi matin à la proposition américaine.

« Nous n'avons pas de commentaire pour l'instant », a simplement indiqué l'ambassadeur français à l'ONU Nicolas de Rivière, alors que l'Assemblée générale doit se réunir lundi.

Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE, mais aussi à un mépris pour les principes fondamentaux du droit international », a déclaré à l'AFP Richard Gowan, de l'International Crisis Group.

L'Assemblée générale de l'ONU se réunit lundi pour marquer le troisième anniversaire de l'invasion russe de l'Ukraine.

À cette occasion, l'Ukraine et les Européens ont préparé un projet de résolution qui souligne la nécessité de « redoubler » d'efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre « cette année », et prend note des initiatives de plusieurs États membres ayant présenté « leur vision pour un accord de paix complet et durable ».

Le texte réitère également les précédentes demandes de l'Assemblée générale, appelant à un retrait immédiat et inconditionnel des troupes russes d'Ukraine ainsi qu'à la cessation des attaques de la Russie contre l'Ukraine.

Ces précédents votes avaient rassemblé plus de 140 voix sur les 193 États membres.

Les nouvelles salves de M. Trump contre M. Zelensky interviennent alors que la visite de l'émissaire du président américain, Keith Kellogg, semblait avoir apaisé la situation. Ces nouvelles attaques de M. Trump contre M. Zelensky font suite à des premières invectives virulentes plus tôt dans la semaine, qui avaient suscité une vive réaction de la part de Kiev et la stupéfaction de ses alliés européens.

M. Zelensky avait déclaré avoir eu des échanges « productifs » avec M. Kellogg, et ce dernier l'avait qualifié de « dirigeant courageux et assiégé d'une nation en guerre ».

Vendredi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a réaffirmé que le président Vladimir Poutine était « ouvert » à des pourparlers de paix.

La Russie exige notamment que l'Ukraine lui cède quatre régions ukrainiennes, en plus de la Crimée qu'elle a annexée en 2014, et qu'elle n'adhère jamais à l'Otan. Des conditions jugées inacceptables par les autorités ukrainiennes qui demandent à leurs alliés des garanties de sécurité solides.

M. Trump et ses collaborateurs ont jugé « irréaliste » l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan et son ambition de reprendre ses territoires perdus à la Russie.

Sur le terrain, la situation reste difficile pour les troupes ukrainiennes. L'armée russe a revendiqué vendredi la prise de deux localités dans l'est de l'Ukraine.