LE CAIRE: L'Égypte a envoyé une lettre au président du Conseil de sécurité des Nations unies dans laquelle elle expose l'évolution du différend au sujet du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (Gerd), au moment où l'Égypte et le Soudan préparent un projet de résolution qu’ils doivent présenter aux ministres arabes des Affaires étrangères la semaine prochaine.
En effet, c’est en 2011 que l’Éthiopie a lancé les travaux du barrage. Si l'Égypte craint que le Gerd ne menace son approvisionnement en eau à partir du Nil, le Soudan, pour sa part, se soucie de la sécurité du barrage et de son débit d'eau.
Dans sa lettre adressée au Conseil de sécurité des Nations unies, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, fait part de la réticence de son pays à l'égard de la volonté de l'Éthiopie de poursuivre le remplissage du barrage pendant la prochaine saison des inondations. La missive exprime également le refus du gouvernement égyptien de voir l'Éthiopie mettre les pays riverains devant le fait accompli en prenant des mesures unilatérales.
Selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ahmed Hafez, cette lettre entend faire la lumière sur la position intransigeante de l'Éthiopie, qui freine les efforts déployés au cours de ces derniers mois sur ce dossier en faveur d'un accord juste, équilibré et juridiquement contraignant.
En Bref
Le Conseil de la Ligue arabe, représenté par les ministres des Affaires étrangères, tiendra une session extraordinaire à Doha mardi prochain à la demande de l'Égypte et du Soudan pour évoquer l'évolution de la problématique du barrage.
M. Hafez précise en outre qu'un dossier intégral a été remis au Conseil de sécurité des Nations unies afin que la communauté internationale s'y réfère et pour documenter les positions constructives et responsables de l'Égypte.
Le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Hossam Zaki, annonce que les pays arabes soutiennent à l'unanimité les droits de l'Égypte et du Soudan sur les eaux du Nil et qu'aucun pays ne faisait exception à ce consensus.
D'après lui, la tentative éthiopienne qui consiste à vouloir «creuser un fossé» entre les pays arabes et africains au sujet du Grand barrage de la Renaissance est vouée à l'échec.
Le Conseil de la Ligue arabe, représenté par les ministres des Affaires étrangères, tiendra une session extraordinaire à Doha mardi prochain à la demande de l'Égypte et du Soudan pour évoquer l'évolution de la problématique du barrage, ajoute Hossam Zaki.
M. Zaki fait savoir que cette session se tiendra en marge de la réunion de consultation réunissant les ministres arabes des Affaires étrangères, qui s'est tenue à Doha.
Pour leur part, l'Égypte et le Soudan préconisent un accord contraignant et exhaustif propre à garantir les droits et les intérêts des trois pays.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.