LE CAIRE : Toute action entreprise par l'Éthiopie sur le barrage de la Renaissance est un acte unilatéral qui est rejeté, déclare un ministre du gouvernement égyptien.
L'Éthiopie a commencé les travaux sur le barrage de 1,8 km et de plusieurs milliards de dollars en 2011. L'Égypte craint qu'il ne menace son approvisionnement en eau du Nil, tandis que le Soudan est préoccupé par la sécurité du barrage et son propre débit d'eau.
Le ministre égyptien des Ressources en Eau et de l'Irrigation, Mohamed Abdel-Aty, souligne l’insistance de son pays à préserver ses droits sur l'eau et à obtenir des avantages pour toutes les parties impliquées dans tout accord concernant le Grand Barrage de la Renaissance Éthiopienne (GERD).
Il souligne également la quête de l'Égypte d'un accord juridique juste et contraignant répondant aux aspirations de tous les pays en développement et que toute action entreprise sans un tel accord et sans coordination avec les pays en aval, l'Égypte et le Soudan, est un acte unilatéral qui a été rejeté.
Abdel-Aty déclare que l'Égypte soutient le développement dans le bassin du Nil et dans les pays africains, car elle a établi des barrages de récupération des eaux de pluie et des stations d'eau potable souterraines pour fournir de l'eau potable pure dans les zones reculées.
La technologie de l'énergie solaire est utilisée dans un grand nombre de ces puits d'eau souterraine pour permettre leur exploitation durable, ajoute-t-il.
Le ministre évoque des projets d'épuration des cours d'eau et de protection contre les inondations ainsi que l'implantation de fermes piscicoles et de marinas fluviales.
Il souligne la contribution du ministère à la préparation des études nécessaires aux projets de construction de barrages polyvalents qui fournissent de l'électricité et de l'eau potable aux citoyens des pays africains.
L'Egypte fournit également un soutien à la formation et au développement des capacités des travailleurs techniques des pays du bassin du Nil, dit-il.
Le ministre précise que l'Egypte est l'un des pays les plus pauvres en eau au monde, avec ses ressources estimées à environ 60 milliards de mètres cubes par an.
Alors que la majeure partie de cette quantité provient du Nil, il y a aussi des quantités très limitées d'eau de pluie et d'eaux souterraines profondes dans les déserts.
La quantité totale d'eau nécessaire chaque année en Égypte est d'environ 114 milliards de mètres cubes, explique-t-il.
L'écart entre l'offre et la demande de l'Égypte serait compensé par la réutilisation des eaux de drainage agricoles et des eaux souterraines de surface dans la vallée et le delta, correspondant à 34 milliards de mètres cubes d'eau par an, dit-il.
Il évoque également les importations de produits alimentaires pour répondre aux besoins locaux.
Le ministre déclare que l'Égypte travaille à la préparation d'une stratégie pour les ressources en eau jusqu'en 2050 pour un coût de 900 milliards d'EGP (57,42 milliards de dollars) et d'un plan national pour les ressources en eau jusqu'en 2037.
Le plan comprend la sensibilisation à la consommation de l'eau, l'amélioration de la qualité de l'eau, la distribution d'eau supplémentaire et la création d'un climat propice à une gestion optimale de l'eau.
Il déclare qu'au cours des cinq dernières années, de nombreuses mesures avaient été prises pour préparer le pays à faire face aux défis liés à l'eau et à toute urgence à laquelle le système d'eau pourrait être confronté.
Ces défis ont nécessité des efforts acharnés pour y faire face, explique-t-il.
Au niveau social, il faut développer la sensibilisation à l'importance de l'eau et sa préservation des déchets et de la pollution.
Au niveau gouvernemental, il précise que les défis pourraient être relevés avec des projets majeurs ou par le développement législatif.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com