"Ça suffit": à Washington, les manifestants antiracistes exigent l'égalité

Letetra Widman, sœur de Jacob Blake, prenant la parole lors de la manifestation du 28 août à Washington DC (Photo, AFP)
Letetra Widman, sœur de Jacob Blake, prenant la parole lors de la manifestation du 28 août à Washington DC (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 29 août 2020

"Ça suffit": à Washington, les manifestants antiracistes exigent l'égalité

  • 57 ans jour pour jour après l'emblématique discours du leader de la lutte pour les droits civiques Martin Luther King, "I have a dream", des dizaines de milliers de personnes ont marché à nouveau sur la capitale fédérale
  • "Techniquement, nous avons construit ce pays et nous sommes toujours traités de manière injuste"

WASHINGTON: Entre écœurement et détermination, une foule de manifestants antiracistes s'est retrouvée vendredi au coeur de Washington pour réclamer la fin des violences policières contre la minorité noire après une série de bavures qui ont rouvert les plaies raciales de l'Amérique.

57 ans jour pour jour après l'emblématique discours du leader de la lutte pour les droits civiques Martin Luther King, "I have a dream", des dizaines de milliers de personnes ont marché à nouveau sur la capitale fédérale pour réclamer l'égalité entre tous.

"Nous sommes fatigués des promesses non tenues", a lancé le révérend Al Sharpton devant le mémorial érigé en l'honneur du président Abraham Lincoln qui a aboli l'esclavage il y a un siècle et demi. "Les vies noires comptent et nous ne nous arrêterons pas avant qu'elles comptent pour tout le monde!", a-t-il ajouté.

Dans la foule, très diverse, Don Carlisle, un quinquagénaire noir laissait filtrer la même amertume. "Cela fait 300 ans qu'on attend l'égalité", a-t-il dit. "Techniquement, nous avons construit ce pays et nous sommes toujours traités de manière injuste."

Intitulée "Enlevez votre genou de nos cous", le mot d'ordre de la manifestation faisait référence à la mort de George Floyd, un quadragénaire noir asphyxié par un policier blanc le 25 mai à Minneapolis, dont le calvaire a déclenché un mouvement de protestation inédit depuis des décennies aux Etats-Unis.

"Submergé" par l'émotion, son frère Philonise a remercié les manifestants pour leur mobilisation. "J'aimerais tellement que George soit là pour vous voir...", a-t-il dit en pleurs, avant d'ajouter: "le changement est en train d'arriver parce que nous l'exigeons (...) nos leaders doivent nous suivre."

"Justice, paix"

Le père de Jacob Blake, grièvement blessé dimanche à Kenosha, dans le nord du pays, a lui fait scander "pas de justice, pas de paix", alors que l'agent qui a tiré sept balles dans le dos du père de famille n'a toujours pas été arrêté, ni inculpé.

Dernier outrage, selon son père: le jeune homme de 29 ans est menotté à son lit d'hôpital alors qu'il a perdu l'usage de ses jambes.

Ce drame, le plus récent d'une longue série, a rallumé les braises de la contestation, et entraîné des manifestations émaillées de violences pendant trois nuits à Kenosha, où deux personnes ont été abattues apparemment par un jeune de 17 ans qui, armé d'un fusil d'assaut, s'était joint à des milices censées défendre les commerces locaux.

Les blessures infligées à Jacob Blake ont aussi déclenché un mouvement de protestation sans précédent dans le monde du sport. Après la décision des joueurs de basket-ball des Milwaukee Bucks de boycotter un match, la NBA a dû reporter plusieurs rencontres mercredi et jeudi. Les compétitions reprendront toutefois samedi.

Les orateurs ont salué les athlètes et déploré en revanche le discours du président Donald Trump qui, depuis des semaines, insiste sur les violences commises en marge des manifestations sans un mot sur le fond des revendications des Afro-Américains.

En campagne pour sa réélection, il se pose en défenseur de "la loi et de l'ordre" face à son rival démocrate Joe Biden, qu'il accuse de vouloir livrer les Etats-Unis au chaos.

"Pas en sécurité"

"Si le parti démocrate veut se ranger du côté des anarchistes, des agitateurs, des émeutiers, des pilleurs et des brûleurs de drapeau, c'est leur problème, mais en tant que président, je m'y refuse", a-t-il encore lancé jeudi soir en acceptant la nomination du parti républicain comme candidat. "Toutes les familles ont dénoncé les pillages mais nous ne vous avons pas entendu dénoncer les balles tirées", a rétorqué le révérend Sharpton.

"Nous ne sommes pas en sécurité aujourd'hui avec lui au pouvoir", a ajouté Tracy Williams, une militaire noire à la retraite venue manifester avec toute sa famille.

Sur une ligne tout aussi politique, plusieurs orateurs ont appelé les manifestants à voter massivement le 3 novembre. "Nous devons marcher vers les urnes pour défendre les libertés pour lesquelles les générations précédentes se sont durement battues", a notamment déclaré le fils de Martin Luther King, dont le père a été assassiné quand il n'avait que dix ans.

Appelant les manifestants à ne pas idolâtrer son père, il leur a lancé: "si vous cherchez un sauveur, levez-vous et mettez-vous devant un miroir."


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.