A Tel-Aviv, de la mousse et des drapeaux pour fêter le départ de Netanyahou

Sur l'emblématique place Rabin, où l'ancien Premier ministre travailliste a été assassiné en 1995 par un extrémiste juif, un canon envoie de la mousse sur une foule noyée sous une nuée de drapeaux israéliens. (Photo, AFP)
Sur l'emblématique place Rabin, où l'ancien Premier ministre travailliste a été assassiné en 1995 par un extrémiste juif, un canon envoie de la mousse sur une foule noyée sous une nuée de drapeaux israéliens. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 14 juin 2021

A Tel-Aviv, de la mousse et des drapeaux pour fêter le départ de Netanyahou

  • À Tel-Aviv la libérale, le départ de Benjamin Netanyahou est vécu comme un moment «historique»
  • «Bennett n'est pas mon rêve le plus doux mais pour gagner la guerre parfois il faut savoir perdre de petites batailles, et pour remplacer Bibi, nous avions besoin de ça»

TEL-AVIV : Les yeux vissés sur un écran de télévision dans une rue de Tel-Aviv, Ossie peine à parler. "C'est un rêve qui se réalise", lâche du bout des lèvres la sexagénaire qui voit partir dimanche le Premier ministre de droite Benjamin Netanyahu, après 12 ans au pouvoir.

En train de promener son chien, elle s'est arrêtée sur la terrasse d'un bar pour regarder en direct à la télévision la secrétaire du Parlement égrainer les noms des députés ayant voté pour ou contre le "gouvernement du changement". 

Les dizaines de clients du bar ont retenu leur souffle, jusqu'à ce que le résultat soit annoncé: 60 pour, 59 contre. 

Ossie elle s'est assise. "J'ai la chaire de poule, je ne peux pas parler. J'espère juste que ça va durer, au moins un an", glisse-t-elle.

En remportant le vote de la Knesset, le gouvernement hétéroclite mené par l'ultra-droitier Naftali Bennett met fin à 15 ans de pouvoir de Benjamin Netanyahu ainsi qu'à une crise politique de plus de deux ans, qui a amené quatre fois les Israéliens aux urnes.

Sur l'emblématique place Rabin, où les adversaires de M. Netanyahu ont inlassablement appelé à sa démission tous les samedis depuis plus d'un an, la musique est à plein volume.

Sur cette même place, où l'ancien Premier ministre travailliste a été assassiné en 1995 par un extrémiste juif, un canon envoie de la mousse sur une foule noyée sous une nuée de drapeaux israéliens.

"Bibi à la maison", harangue un homme depuis le podium.

À Tel-Aviv la libérale, le départ de Benjamin Netanyahu est vécu comme un moment "historique", dit Chen Nevo, qui travaille dans le marketing.

"Je suis un peu sous le choc", confesse celle qui est venue sur la place avec ses enfants en bas âge, malgré l'heure tardive. "Ils sont supposés dormir, mais nous avons attendu ce moment si longtemps!".

«Dégage»

Mais dans les célébrations des habitants de Tel-Aviv, ville où est concentrée la jeunesse libérale et de gauche du pays, pointe déjà aussi la crainte d'un lendemain qui déchante. 

Le nouveau Premier ministre Naftali Bennett est le héraut de la droite radicale, proche des religieux, des colons et le nouveau gouvernement, qui inclue deux partis de gauche, met en bonne place des partis de droite.  

"C'est un gouvernement étrange mais je crois en ces gens, ils veulent rassembler Israël", estime Mme Nevo. "Je ne sais pas si ça durera, mais c'est un changement et nous en avions besoin", dit-elle alors que résonne la chanson "Imagine" de John Lennon en hébreu et en anglais.

Rubi Sofer, 48 ans, est également venu en famille depuis Rishon Letzion, en banlieue de Tel-Aviv. Lui, son épouse et ses deux filles: tous arborent un tee-shirt noir sur lequel est inscrit les deux lettres blanches du mouvement de contestation anti-Netanyahu qui a rythmé la vie israélienne chaque samedi pendant plus d'un an, "Lekh", ou "Dégage".

"Ce soir est un soir incroyable pour nous. Ces dix derniers mois, nous avons été à Balfour (la résidence du Premier ministre à Jérusalem ndlr) tous les samedis, même pendant la pandémie", raconte cet employé du secteur BTP.

"Nous n'aimons pas Bibi du tout, il a détruit la société israélienne", dit l'homme au piercing dans le nez, qui lui reconnait des bienfaits sur le plan sécuritaire mais lui reproche d'avoir négligé les problèmes sociaux. "La société israélienne a besoin de guérir".

"Bennett n'est pas mon rêve le plus doux mais pour gagner la guerre parfois il faut savoir perdre de petites batailles, et pour remplacer Bibi, nous avions besoin de ça".


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".