L'ONU prolonge sa mission de paix au Liban d’un an, en réduisant son format

Le Conseil de sécurité demande à Antonio Guterres de lui présenter les premiers éléments de son plan dans les 60 jours. (Mahmoud ZAYYAT/AFP)
Le Conseil de sécurité demande à Antonio Guterres de lui présenter les premiers éléments de son plan dans les 60 jours. (Mahmoud ZAYYAT/AFP)
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Publié le Vendredi 28 août 2020

L'ONU prolonge sa mission de paix au Liban d’un an, en réduisant son format

  • Le Conseil « décide une réduction du plafond des effectifs de 15 000 militaires à 13 000 »
  • Le texte « appelle le gouvernement du Liban à faciliter un accès rapide et complet de la Finul aux sites sur lesquels la force veut enquêter, y compris tous les endroits au nord de la Ligne bleue liés à la découverte de tunnels »

NEW YORK: L'ONU a renouvelé vendredi pour un an sa mission de paix au Liban (Finul), en réduisant ses effectifs autorisés et en réclamant à Beyrouth un accès aux tunnels sous la Ligne bleue séparant ce pays d'Israël.

Une résolution en ce sens, rédigée par la France, a été adoptée par le Conseil de sécurité à l'unanimité de ses 15 membres, selon des diplomates.

« Reconnaissant que la Finul a appliqué avec succès son mandat depuis 2006, permettant un maintien de la paix et de la sécurité depuis lors », le Conseil « décide une réduction du plafond des effectifs de 15 000 militaires à 13 000 », indique la résolution.

Dans les faits, cette décision ne change pas grand-chose car les effectifs actuels de la Finul avoisinent les 10 500 Casques bleus, indique à l'AFP un diplomate sous couvert d'anonymat. Dans la négociation, Washington avait réclamé un plafond limité à 11.000 Casques bleus.

Par ailleurs, le texte « appelle le gouvernement du Liban à faciliter un accès rapide et complet de la Finul aux sites sur lesquels la force veut enquêter, y compris tous les endroits au nord de la Ligne bleue liés à la découverte de tunnels » en 2019 permettant des incursions armées en territoire israélien.

Soutenant Israël qui a accusé la Finul de « partialité » et « d'inefficacité », les Etats-Unis militaient depuis le début de l'été en faveur d'une réduction de ses effectifs et d'un accès aux tunnels dont la construction est attribuée au mouvement chiite pro-iranien Hezbollah, très influent dans le sud du Liban.

L'ONU n'a pas obtenu d'accès à l'entrée de ces tunnels côté libanais, a récemment dénoncé Washington.

En pleine crise économique et politique, les autorités libanaises, s'alignant sur la position du Hezbollah, avaient réclamé récemment de leur côté que la mission onusienne soit prolongée sans aucun changement.

La résolution demande aussi au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, « d'élaborer un plan détaillé, avec des échéances et des modalités spécifiques », en coordination avec le Liban et les pays contributeurs de troupes, pour mettre en œuvre ses recommandations de juin visant à améliorer les performances de la Finul.

Dans un rapport, le chef de l'ONU avait alors préconisé une force « plus agile et plus mobile ».

« Les véhicules blindés de transport de troupes ne conviennent pas vraiment à des secteurs congestionnés, des ruelles étroites et un terrain montagneux. Il faudrait des véhicules plus petits comme des véhicules tactiques légers à haute mobilité », avait-il estimé.

Il réclamait aussi que la Finul soit dotée d'une « capacité de surveillance améliorée, en remplaçant les fonctions d’infanterie lourde, qui servent aux activités quotidiennes, par des fonctions de reconnaissance ». 

Outre la construction de miradors, l'installation de vidéosurveillance et autres capteurs, le chef de l'ONU souhaite des caméras thermiques, des jumelles de haute technologie et des drones qui pourraient renforcer la surveillance de la Ligne bleue.

Le Conseil de sécurité demande à Antonio Guterres de lui présenter les premiers éléments de son plan dans les 60 jours.

Présente au Liban depuis 1978, la Finul, composée en grande partie de contingents européens, surveille depuis la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah la frontière libano-israélienne en veillant à prévenir un nouveau conflit entre ces deux parties.

Dans sa résolution, le Conseil de sécurité « condamne toutes les violations de la Ligne bleue, par air ou sur terre » et appelle « toutes les parties à respecter la cessation des hostilités ».

La résolution demande au secrétaire général des rapports rapides et détaillés sur les violations de la souveraineté du Liban et sur les restrictions imposées aux mouvements de la Finul.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.