PARIS: Emmanuel Macron souhaite réengager « un dialogue positif » avec la Turquie, mais avec des « préalables », a-t-il déclaré vendredi soir devant l'association de la presse présidentielle à Paris.
« Il est clair qu'il y a une série de préalables pour réengager un dialogue de confiance », a-t-il déclaré, soulignant que « ces dernières années, la stratégie qui a été celle de la Turquie n'est pas la stratégie d'un allié de l'Otan ».
« J'assume complètement ce que nous avons fait cet été, qui a été simplement d'avoir des actes proportionnés derrière les mots », a expliqué Emmanuel Macron. Paris a déployé mi-août deux navires de guerre et deux avions Rafale pour soutenir la Grèce qui dénonce des recherches turques d'hydrocarbures « illégales » dans ses eaux.
« Nous n'avons pas déployé une armada en Méditerranée orientale mais nous avons simplement dit que nous considérons que les déploiements faits (par la Turquie, ndlr) sont une provocation », justifie le chef de l'Etat. « Ce qu'a fait la France était important, c'est la politique de la ligne rouge que j'ai toujours eue (...) quand on parle de la souveraineté en Méditerranée, je suis obligé d'être cohérent en actes et en mots (...) les Turcs ne considèrent et ne respectent que cela. (..) »
« Nous avons eu un rôle utile (...) L'Allemagne et nos partenaires sont en train de nous rejoindre pour voir que l'agenda turc aujourd'hui pose problème. J'ai eu une longue discussion avec la chancelière Merkel cet été, (...) tout le monde est en train de voir qu'il y a un problème. »
Le représentant de l'UE pour la diplomatie Josep Borrell a menacé vendredi Ankara de nouvelles sanctions s'il n'y a pas de progrès dans le dialogue avec Athènes sur la crise en Méditerranée orientale.
« La stratégie qui est la nôtre, a souligné M. Macron, c'est d'avoir une position commune, qui permette de réengager une relation possible avec la Turquie sur la base d'exigences préalables de respect de la souveraineté de nos états membres, et derrière aussi le réengagement d'un dialogue positif: la Turquie est un partenaire sur les sujets migratoires, la Turquie doit être un partenaire sur les sujets énergétiques, un partenaire pacifique et pacifié, et la Turquie est aujourd'hui dans un projet d'union douanière avec nous ».