FALMOUTH : Masqués ou revêtus de rouge, des milliers de militants écologistes se sont rassemblés pour une manifestation bruyante et colorée samedi en Cornouailles, dans le sud-ouest de l'Angleterre, afin d'exhorter les dirigeants du G7 à plus d'efforts contre le changement climatique.
A grand renfort de tambours, une marche organisée par le groupe Extinction Rebellion a traversé la ville portuaire de Falmouth, située à 35km du lieu du sommet international organisé à Carbis Bay, mais qui accueille le centre de presse.
« Des actes, pas des mots », ou encore « Si la mer meurt, nous mourrons »: les slogans ne manquent pas sur les pancartes, et pourtant « nous n'arrivons tout simplement pas à nous faire entendre » par les dirigeants mondiaux, s'est plainte Sas Joyce, habitante de Falmouth venue avec ses deux enfants.
« J'ai un petit-enfant d'un an, et je ne veux pas que sa vie soit affectée par le changement climatique et la pollution », explique David Oliver. Ce retraité de 62 ans, qui a fait le voyage depuis le nord-ouest de l'Angleterre, estime que les dirigeants du G7 ne semblent pas disposés à faire les sacrifices « radicaux » nécessaires pour éviter un changement climatique catastrophique.
Des dizaines de personnes entièrement vêtues de rouge, pour représenter l'accélération du rythme d'extinction des espèces, ont mené le cortège à travers Falmouth, derrière une large bannière où on pouvait lire « G pour Greenwashing ».
Seringue géante
De leur côté, portant des masques figurant les dirigeants mondiaux et vêtus de maillots de bain d'un autre siècle, des militants d'Oxfam, une ONG qui lutte contre la pauvreté, se sont prélassés sur les chaises longues d'une plage de Falmouth, pour moquer l'inaction de ces responsables devant le climat.
Ils ont aussi simulé au bord de l'eau une bataille autour d'une seringue géante, Oxfam plaidant pour la suspension des brevets qui permettrait une production en masse des vaccins anti-Covid-19.
Le G7 doit discuter dimanche de la lutte contre le changement climatique et de la sauvegarde de la biodiversité, préparant ainsi le terrain pour la conférence internationale sur le climat COP26, qui se tiendra à Glasgow (Écosse) en novembre.
Les dirigeants ont débattu hier d'un engagement à protéger au moins 30% des terres et océans de la planète d'ici 2030. Mais les militants souhaitent que des plans plus détaillés soient mis en œuvre rapidement, parallèlement à une aide accrue aux nations les plus pauvres.
« Nous devons faire pression sur le G7, ici en Cornouailles, pour qu'il fasse bien plus pour réduire ses émissions carbone », affirme Max Lawson, militant d'Oxfam, « mais aussi pour qu'il aide les pays pauvres à lutter contre le changement climatique ».