Macron: « Si nous lâchons le Liban, ce sera la guerre civile »

La visite aura aussi une dimension symbolique des relations historiques franco-libanaises. (AFP)
La visite aura aussi une dimension symbolique des relations historiques franco-libanaises. (AFP)
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Publié le Vendredi 28 août 2020

Macron: « Si nous lâchons le Liban, ce sera la guerre civile »

  • Le président français est attendu lundi soir à Beyrouth pour une visite qui s'annonce extrêmement dense et potentiellement tendue ; « il ne lâchera pas », a affirmé l'Elysée
  • Le président rencontrera lundi soir une icône libanaise: la diva Fairouz qui, à 85 ans, est considérée comme la plus grande chanteuse arabe vivante depuis la disparition d'Oum Kalthoum

PARIS: Comme il l'avait promis, Emmanuel Macron retourne la semaine prochaine au Liban pour tenter de débloquer l'impasse politique qui empêche la formation d'un « gouvernement de mission » capable de relever le pays après l'explosion dévastatrice du 4 août.

Le président français est attendu lundi soir à Beyrouth pour une visite qui s'annonce extrêmement dense et potentiellement tendue.

« Il ne lâchera pas », a affirmé vendredi l'Elysée, en rappelant l'engagement de soutenir le Liban qu'avait pris Emmanuel Macron le 6 août lors de sa visite éclair à Beyrouth, deux jours après l'explosion dans le port de plusieurs milliers de tonnes de nitrate d'ammonium, qui a fait environ 180 morts.

« Si nous lâchons le Liban dans la région, si en quelque sorte nous le laissons aux mains des turpitudes des puissances régionales, ce sera la guerre civile et la défaite de ce qui est l'identité même du Liban », a déclaré le chef de l’État français vendredi, devant l'Association de la presse présidentielle à Paris.

Le président français a évoqué les « contraintes d'un système confessionnel » qui, « ajoutées - pour parler pudiquement - aux intérêts liés », ont conduit « à une situation où il n'y a quasiment plus de renouvellement (politique) et où il y a quasiment une impossibilité de mener des réformes ».

Suivant une ligne d' « exigence sans ingérence », il a cité les réformes à conduire: « passer la loi anti corruption, réformer les marchés publics, réformer le secteur de l'énergie » et le système bancaire. « Si on ne fait pas cela, l'économie libanaise va s'effondrer » et « la seule victime sera le peuple libanais (...) qui ne peut pas s'exiler », a-t-il mis en garde.

Or le Liban « est peut-être l'une des dernières formes existantes de ce dans quoi nous croyons dans cette région: c'est-à-dire la coexistence la plus pacifique possible des religions, d'un modèle pluraliste qui repose sur l'éducation, la culture, la capacité à commercer en paix », a fait valoir le président français.

Le chef de l'Etat retournera mardi matin dans les quartiers ravagés, où il fera le point sur les opérations de déblaiement et la distribution de l'aide. 

Il rencontrera des ONG et les agences de l'ONU, mais aussi une partie des 400 militaires français déployés ces dernières semaines pour aider à débarquer les quelque 1 000 tonnes d'aide médicale, alimentaire ou de reconstruction acheminées depuis la France.  

La visite aura aussi une dimension symbolique des relations historiques franco-libanaises: Emmanuel Macron plantera un cèdre avec des enfants libanais dans la forêt de Jaj, au nord-est de Beyrouth, où prospère l'arbre emblématique du pays. Cette « cérémonie simple » célébrera le centenaire de la création de l'Etat du Grand Liban le 1er septembre 1920 par le général français Henri Gouraud. Pour l'occasion, la Patrouille de France survolera le site en colorant le ciel avec les couleurs du drapeau libanais.

Le président rencontrera également lundi soir une icône libanaise: la diva Fairouz qui, à 85 ans, est considérée comme la plus grande chanteuse arabe vivante depuis la disparition d'Oum Kalthoum.

Pression

Mais Emmanuel Macron est surtout attendu sur sa capacité à débloquer l'inextricable crise politique, près de trois semaines après la démission du gouvernement de Hassan Diab.  

« Le but de sa visite est clair: faire pression pour que les conditions soient réunies pour la formation d'un gouvernement de mission capable de mener la reconstruction et des réformes », explique-t-on à Paris. Avec, en contrepartie, l'assurance que la communauté internationale soutiendra le Liban, exsangue financièrement.

Pour cela, Emmanuel Macron aura trois séquences de discussion avec les responsables politiques: le lundi soir à la résidence des Pins, celle de l'ambassadeur de France à Beyrouth, le mardi lors d'un déjeuner au palais présidentiel, puis le soir lors d'un tour de table avec les représentants des neuf forces politiques.  

Tout en restant très prudent, l'Elysée « a bon espoir » de faire avancer les discussions après l'annonce, vendredi, de la tenue lundi des consultations parlementaires qui doivent décider du nom du futur chef du gouvernement.

Jusqu'à présent, aucun consensus n'a émergé en raison des profondes divergences entre les forces politiques traditionnelles.

Au cours de sa visite, Emmanuel Macron devra limiter ses contacts avec la population, de nouveau confinée depuis le 21 août à la suite du rebond de l'épidémie de Covid-19. Une décision qui assène un coup supplémentaire à la capitale, déjà meurtrie par la crise économique et par l'explosion du 4 août.


L’Arabie saoudite met Israël en garde contre le ciblage de Rafah à Gaza

De la fumée s’élève après des frappes israéliennes à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mai 2024. (Reuters)
De la fumée s’élève après des frappes israéliennes à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mai 2024. (Reuters)
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  • Cet avertissement intervient après que l’armée israélienne a ordonné à des dizaines de milliers de personnes dans la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, de commencer à évacuer les lieux plus tôt dans la journée de lundi
  • Le ministère des Affaires étrangères a réaffirmé le rejet catégorique par le Royaume des violations continues du droit international par l’armée israélienne

RIYAD: Lundi, l’Arabie saoudite a mis en garde contre les dangers d’un ciblage de la ville de Rafah par Israël dans le cadre de sa campagne «sanglante et systématique visant à envahir toutes les zones de la bande de Gaza et à déplacer ses habitants».

Cet avertissement intervient après que l’armée israélienne a ordonné à des dizaines de milliers de personnes dans la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, de commencer à évacuer les lieux plus tôt dans la journée de lundi, signalant qu’une invasion terrestre, promise depuis longtemps, pourrait être imminente.

Le ministère des Affaires étrangères a réaffirmé le rejet catégorique par le Royaume des violations continues du droit international par l’armée israélienne, qui exacerbent la crise humanitaire dans le territoire et entravent les efforts de paix internationaux.

Le ministère a réitéré l’appel du Royaume à la communauté internationale pour qu’elle intervienne immédiatement afin d’arrêter le génocide israélien en cours dans les territoires palestiniens occupés.

Lundi, Volker Turk, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, a déclaré que les ordres israéliens de déplacer les Palestiniens de Rafah étaient inhumains et risquaient de les exposer à davantage de dangers et de souffrances. Il a averti que de telles actions peuvent parfois constituer des crimes de guerre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Netanyahu annonce fermer la chaîne Al-Jazeera en Israël

Netanyahu a annoncé la décision sur X (Photo, AFP).
Netanyahu a annoncé la décision sur X (Photo, AFP).
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JERUSALEM: Le gouvernement israélien a "décidé à l'unanimité" de "fermer en Israël" la chaîne qatarie Al-Jazeera, a annoncé le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un message sur X, sans autre détail sur les mesures prises.

Le ministre israélien de la Communication Shlomo Karhi a affirmé sur X avoir "aussitôt signé l'injonction contre Al-Jazeera" qui "entre en vigueur immédiatement".

Il a ajouté avoir fait en sorte qu'Al-Jazeera "ne puisse plus opérer depuis Israël" et accusé la chaîne de "menacer la sécurité" du pays.

Un ordre de saisie du matériel de la chaîne, signé par M. Karhi, a été publié dans la foulée.

Selon ce document, instruction est donnée de saisir "les équipements servant à diffuser les contenus de la chaîne", détaillés dans une liste dans laquelle figurent notamment les caméras, microphones, tables de montage, serveurs informatiques, ordinateurs, équipements de transmission et téléphones portables.


Le Hamas dit vouloir continuer à négocier une trêve avec Israël

Des Palestiniens déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, emballent leurs affaires suite à un ordre d'évacuation de l'armée israélienne, le 6 mai 2024, dans le cadre du conflit entre Israël et le mouvement palestinien Hamas. (Photo par AFP)
Des Palestiniens déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, emballent leurs affaires suite à un ordre d'évacuation de l'armée israélienne, le 6 mai 2024, dans le cadre du conflit entre Israël et le mouvement palestinien Hamas. (Photo par AFP)
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  • «Après le dernier cycle de négociations au Caire, la direction du mouvement mène des consultations internes et avec d'autres groupes» palestiniens, a déclaré un porte-parole du mouvement islamiste palestinien, Abdel Latif Al-Qanou
  • L'armée israélienne a enjoint lundi les habitants à évacuer de plusieurs quartiers de l'est de Rafah, avertissant que l'armée s'apprêtait à y mener une opération militaire

TERRITOIRES PALESTINIENS : Le Hamas a indiqué lundi avoir l'intention de continuer à négocier une trêve dans la bande de Gaza, alors même qu'Israël a demandé aux habitants d'évacuer certains quartiers de Rafah, ville du sud du territoire palestinien, avant une possible opération militaire.

«Après le dernier cycle de négociations au Caire, la direction du mouvement mène des consultations internes et avec d'autres groupes» palestiniens, a déclaré à l'AFP un porte-parole du mouvement islamiste palestinien, Abdel Latif Al-Qanou. «Nous allons continuer les négociations de façon positive et ouverte pour parvenir à un accord (...) qui prévoie un cessez-le-feu illimité».

L'armée israélienne a enjoint lundi les habitants à évacuer de plusieurs quartiers de l'est de Rafah, avertissant que l'armée s'apprêtait à y mener une opération militaire.

Une médiation Egypte-Qatar-Etats-Unis tente depuis plusieurs mois d'arracher une trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, censée notamment prévoir une pause dans les combats et la libération de détenus palestiniens des prisons israéliennes contre celle d'otages israéliens enlevés par le mouvement palestinien lors de son attaque sans précédent dans le sud d'Israël le 7 octobre, qui a déclenché la guerre.

Un cycle de négociations indirectes a pris fin dimanche au Caire, sans avancée. Le Hamas réclame que l'accord de trêve prévoie la fin de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, ce que refuse Israël qui se dit déterminé à anéantir le Hamas. Le Hamas et le gouvernement israélien se renvoient mutuellement la responsabilité de l'absence de percée dans ces négociations.

Faisant fi des appels internationaux à la retenue, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, répète à l'envi sa détermination à mener une offensive terrestre d'ampleur sur Rafah, où se terrent selon lui les derniers bataillons du Hamas.

Les Nations unies ainsi que de nombreuses capitales et ONG redoutent qu'une telle attaque se solde par un bain de sang. Selon l'ONU, 1,2 million de civils sont massés, à Rafah.

L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort, côté israélien, de plus de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Durant l'attaque, plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 35 sont mortes, selon l'armée.

Depuis le 7 octobre, l'offensive militaire israélienne sur la bande de Gaza a fait près de 34.700 morts, majoritairement des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, tenu par le Hamas.