ALGER: La campagne électorale pour les législatives du 12 juin en Algérie a pris fin mardi, un scrutin dont le principal enjeu sera la participation puisqu'il est rejeté par une partie de l'opposition et le mouvement contestataire du Hirak.
Quelque 24 millions d'électeurs seront appelés à élire samedi les 407 nouveaux députés de l'Assemblée populaire nationale (APN, chambre basse du Parlement) pour un mandat de cinq ans.
Ils doivent choisir parmi près de 1 500 listes -- dont plus de la moitié s'affichent comme « indépendantes » --, soit plus de 13 000 candidats.
C'est la première fois qu'un nombre aussi élevé de candidats indépendants se présentent face à des prétendants endossés par des partis politiques, largement discrédités et jugés responsables de la grave crise politique.
Ces nouveaux venus, à l'affiliation floue, pourraient s'imposer comme une nouvelle force, avec l'aval du pouvoir, en quête de légitimité dans un pays en crise, sur fond de tensions socio-économiques.
Les vainqueurs des dernières législatives (2017) -- le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND), partenaires au sein d'une Alliance présidentielle ayant soutenu l'ex-président déchu Abdelaziz Bouteflika -- sont aujourd'hui déconsidérés.
Jusqu'au bout, les partis pro-gouvernementaux et les médias officiels ont appelé « à participer en force à ce scrutin crucial pour la stabilité du pays ».
La campagne électorale, démarrée le 20 mai, a « mobilisé dans l'espace virtuel » mais « était plutôt timide dans l'espace public », résumait mardi le quotidien El Watan.
Elle s'est déroulée sans accroc majeur mais sans passion, et n'a pas drainé les foules, dans un climat de répression accrue à l'encontre de toute voix dissidente.
Au moins 214 prisonniers d'opinion sont actuellement derrière les barreaux, selon le le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).