LE CAIRE: Les autorités égyptiennes ont arrêté un homme suspecté d'être impliqué dans le viol en réunion d'une jeune femme dans un grand hôtel du Caire, affaire qui a soulevé une vague d'indignation dans le pays le mois dernier, a annoncé jeudi le parquet égyptien.
Dans cette affaire dont les faits remontent à 2014, un groupe d'hommes aisés et influents est soupçonné d'avoir drogué et violé une jeune femme à l'hôtel Fairmont Nile City, dans la capitale égyptienne.
Interpellé mercredi alors qu'il tentait de fuir le pays, le suspect a été placé en détention préventive. Il est également accusé d'avoir participé à une agression similaire, a indiqué le parquet dans un communiqué.
Dès lundi, le parquet avait annoncé avoir « ordonné l'arrestation des personnes ayant commis un acte de mauvaise conduite à l'encontre d'une femme à l'hôtel Fairmont en 2014 », ajoutant que les suspects, dont le nombre n'avait pas été communiqué, avaient été placés sur les listes d'interdiction de voyage des aéroports.
Le ministère public a ensuite annoncé mercredi soir avoir ordonné l'arrestation de neuf suspects dans l'affaire.
L'agression présumée était passée sous les radars des autorités, jusqu'à ce que des allégations surgissent sur les réseaux sociaux en juillet, notamment sur le compte Assault Police (« Police du harcèlement »), provoquant une nouvelle déferlante #MeToo en Egypte, pays très conservateur.
D'après ce compte, suivi par 170 000 abonnés, un groupe de six hommes aurait drogué et violé une jeune femme dans l'hôtel cinq étoiles.
Des noms et des photos des coupables présumés, tous issus de familles aisées, ont largement circulé en ligne.
Le parquet égyptien avait annoncé début août l'ouverture d'une enquête sur ces accusations de viol, indiquant avoir « reçu une lettre du Conseil national des femmes, accompagnée d'une plainte » déposée par une femme « ayant subi des agressions sexuelles de la part de plusieurs personnes au Fairmont Nile City Hotel du Caire en 2014 ».
L'hôtel a déclaré de son côté avoir mené une enquête interne, affirmant qu'il n'avait « jamais été fait état de cet incident auprès de l'hôtel ou de la police touristique ».