A Marseille, un immeuble de bureaux devenu cité éphémère pour artistes

En attendant d'être abattu, en juin 2022, par son propriétaire, le groupe immobilier Icade, puis remplacé par des barres de logements sociaux, cet ex-immeuble de bureaux situé dans la cité phocéenne a retrouvé des occupants. (Photo, AFP)
En attendant d'être abattu, en juin 2022, par son propriétaire, le groupe immobilier Icade, puis remplacé par des barres de logements sociaux, cet ex-immeuble de bureaux situé dans la cité phocéenne a retrouvé des occupants. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 05 juin 2021

A Marseille, un immeuble de bureaux devenu cité éphémère pour artistes

  • «Un gros bâtiment avec des artistes dedans»: voilà le pari résumé en quelques mots par Raphaël Haziot
  • «Dans un coworking, c'est chacun chez soi. Ici, c'est comme une petite ville, on partage tout»

MARSEILLE: Neuf étages, 10 000 m2: voué à la démolition dans un an, un immeuble de bureaux à Marseille, dans le Sud de la France, est devenu une cité éphémère pour artistes, dans le cadre du projet "Buropolis".

"Un gros bâtiment avec des artistes dedans": voilà le pari résumé en quelques mots par Raphaël Haziot, de Yes We Camp, association spécialisée dans l'occupation temporaire d'espaces urbains, à l'origine de cette opération.

En attendant d'être abattu, en juin 2022, par son propriétaire, le groupe immobilier Icade, puis remplacé par des barres de logements sociaux, cet ex-immeuble de bureaux situé dans la cité phocéenne a retrouvé des occupants: peintres, architectes, sculpteurs, artisans, photographes, designers, tous les métiers se croisent, au fil des étages, comme dans une ruche.

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"Marseille, c'est là où il faut être pour se faire un réseau". (Photo, AFP)

Vendredi, jour de l'inauguration officielle de "Buropolis", 230 artistes avaient trouvé refuge dans le bâtiment, au coeur d'une ville capitale européenne de la culture en 2013 certes, mais où les espaces manquent pourtant pour les créateurs, avec seulement 13 ateliers mis à disposition par la municipalité.

"Dans un coworking, c'est chacun chez soi. Ici, c'est comme une petite ville, on partage tout", explique Silvia Romanelli, costumière.

Avec d'autres membres d'un collectif, elle occupe un grand espace, au 7e étage de l'immeuble. Loyer: 3 euros le m2. Une aubaine pour cette Italienne de 35 ans qui avait dû quitter son atelier de la ville de Marseille, dans le quartier du Panier, son bail étant arrivé à échéance.

"La seule solution pour les artistes, ce serait les baux précaires, de 12 à 18 mois", regrette Sarah Netter, 28 ans, du collectif Crocs, occupante d'un autre plateau au 3e étage, avec sept camarades. "L'idéal ce serait des ateliers-logements, sur 3 à 5 ans", plaide la jeune femme, à genoux, en train de coudre une gigantesque robe pour une performance théâtrale.

A quelques mètres, Manon Delmas travaille sur des feuilles de lierre dont elle dégage le squelette après avoir enlevé la peau et la pulpe avec une pince à épiler puis un pinceau. Résultat, après des heures de travail minutieux et de séchage: un voile translucide fin comme une aile de papillon.

«Une forme d'émulation»

A un autre niveau de l'immeuble, c'est l'antenne marseillaise du collectif Kourtrajmé qui a posé ses caméras.

Au 9e étage, 1 000 m2 ont été réservés comme espace d'exposition. Parmi les premiers artistes à s'exprimer, Morgane Hofner, des Beaux Arts de Marseille, et ses saisissantes figures au crayon de couleur sur tissu. 

Au rez-de-chaussée, la buvette et la cantine. A côté, une bibliothèque et un coin lecture à destination des jeunes du quartier. 

Mais Buropolis, c'est aussi des dizaines d'ateliers individuels. Ici le loyer frôle les 10 euros le mètre carré: "On peut rester dans sa bulle mais aussi profiter de la collectivité pour recharger. Cela créé une forme d'émulation", explique Franck Conte, street-artist et peintre, connu pour avoir dessiné les portraits de joueurs de l'OM sur les murs de la ville.

"Marseille, c'est là où il faut être pour se faire un réseau", explique Violaine Barrois, 37 ans, designer graphique. Elle vit au nord de la localité voisine d'Aix-en-Provence mais rejoint chaque jour ses 12 m2 à Buropolis: "Je n'ai pas les moyens de m'acheter un atelier. 100 euros par mois, c'est au-delà de toute attente !"

Si Yes We Camp a eu les clefs du bâtiment en janvier, les premiers artistes ne sont arrivés qu'en février. Et ce fut d'abord un mois de chantier collectif. L'immeuble étant presque désossé, "il a fallu monter les cloisons, poser des placos, installer des toilettes", explique Raphaël Haziot, contraint de jongler avec un budget global de 1,2 million d'euros, dont 80% couverts par les loyers versés par les artistes.

Mais dans 12 mois, la parenthèse se refermera.

"Il y a comme un sentiment d'urgence, c'est pour ça que nous travaillons sur des projets à la chaîne", explique Violaine Barrois: "C'est comme dans une résidence, il faudra laisser une trace de notre passage".


Le Louvre Abu Dhabi exposera des œuvres de Van Gogh

L’œuvre « Chambre à Arles » représente la chambre de van Gogh dans sa maison jaune à Arles (Photo, Fournie).
L’œuvre « Chambre à Arles » représente la chambre de van Gogh dans sa maison jaune à Arles (Photo, Fournie).
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  • L’exposition abordera la période dite de post-impressionnisme, en se concentrant spécifiquement sur les années 1886 à 1905
  • Les pièces phares du monde arabe incluent deux chefs-d’œuvre de l’artiste franco-égyptien Georges Hanna Sabbagh: L’artiste et sa famille à La Clarté (1920) et Les Sabbagh à Paris (1921)

DUBAÏ: Le Louvre Abu Dhabi s’apprête à exposer une œuvre du peintre néerlandais Vincent van Gogh lors de l’exposition Post-impressionnisme: au-delà des apparences, qui se tiendra du 16 octobre au 9 février de l’année prochaine.

L’œuvre Chambre à Arles représente la chambre de Van Gogh dans sa maison jaune à Arles, où il installa son atelier et vécut à partir de septembre 1888.

L’exposition sera organisée par Jean-Rémi Touzet, conservateur des peintures au musée d’Orsay, et Jérôme Farigoule, conservateur en chef du Louvre Abu Dhabi, avec le soutien d’Aisha Alahmadi, assistante de conservation au Louvre Abu Dhabi.

1886 à 1905

Elle abordera la période dite de post-impressionnisme, en se concentrant spécifiquement sur les années 1886 à 1905. «Ces deux décennies furent une période d’immense innovation et expérimentation artistique, marquant la transition de l’impressionnisme à l’émergence explosive des ‘Fauves’ au Salon d’Automne», peut-on lire dans un communiqué.

Les pièces phares du monde arabe incluent deux chefs-d’œuvre de l’artiste franco-égyptien Georges Hanna Sabbagh: L’artiste et sa famille à La Clarté (1920) et Les Sabbagh à Paris (1921).

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Des aurores boréales spectaculaires après une tempête solaire «extrême»

Les aurores australes, également connues sous le nom d'aurores australes, brillent à l'horizon, vues d'Ushuaia, Terre de Feu, Argentine, le 10 mai 2024 (Photo, AFP).
Les aurores australes, également connues sous le nom d'aurores australes, brillent à l'horizon, vues d'Ushuaia, Terre de Feu, Argentine, le 10 mai 2024 (Photo, AFP).
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  • Ce phénomène est causé par des éjections de particules en provenance du Soleil, qui déclenchent des tempêtes géomagnétiques lorsqu'elles atteignent la Terre
  • Cet événement rare a permis aux habitants de nombreux pays d'observer de superbes aurores boréales dans la nuit de vendredi à samedi

WASHINGTON: Pour la deuxième nuit consécutive, des curieux du monde entier ont tenté de voir de magnifiques aurores boréales embrasant le ciel samedi, provoquées par une tempête solaire qualifiée d'"historique" et qui devrait perdurer dimanche.

Ce phénomène est causé par des éjections de particules en provenance du Soleil, qui déclenchent des tempêtes géomagnétiques lorsqu'elles atteignent la Terre.

Des conditions liées à une tempête géomagnétique de niveau 5, soit le niveau maximum sur l'échelle utilisée, ont été observées vendredi soir puis de nouveau samedi matin, selon l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA). Une première depuis 20 ans.

Cet événement rare a permis aux habitants de nombreux pays d'observer de superbes aurores boréales dans la nuit de vendredi à samedi, dont les photos illuminées de bleu, d'orange ou de rose ont inondé les réseaux sociaux.

"J'ai la sensation de vivre une nuit historique en France (…) C'était vraiment chargé de particules solaires et d'émotions", a écrit Eric Lagadec, astrophysicien à l'Observatoire de Côte d'Azur, sur le réseau social X. Et "puisqu'on me le demande: oui, il y a des chances d'aurores cette nuit encore. Trouvez de bons spots, loin des lumières, avec une vue dégagée vers le nord!"

"Pas sûr que le phénomène se répète cette nuit, c'est beaucoup plus difficile à prévoir que la météo", a lui écrit l'astronaute français Thomas Pesquet. Mais cela "ne coûte rien de regarder le ciel au cas où."

Selon le Centre de prévision de la météo spatiale (SWPC) américain, rattaché à NOAA, des aurores boréales pourraient être de nouveau visibles "sur une large portion des Etats-Unis" dans la nuit de samedi à dimanche.

Peu de perturbations rapportées

Un avis de vigilance à une tempête de niveau 4 ou supérieur est émis pour dimanche, et des conditions de niveau 3 sont possibles jusqu'à lundi, selon le SWPC, qui a qualifié l'épisode d'"historique".

Alors que les autorités s'étaient inquiétées de possibles conséquences sur les réseaux électriques et de communications, aucune perturbation majeure ne semble pour le moment être observée.

Seules des informations "préliminaires" sur des "irrégularités sur le réseau électrique" ainsi qu'une "dégradation des communications haute fréquence, GPS et possiblement de la navigation satellite" ont été rapportées, selon le SWPC.

Le milliardaire Elon Musk, dont le réseau internet Starlink dispose de milliers de satellites en orbite basse, a assuré sur X que ceux-ci "subissent beaucoup de pression, mais jusqu'à présent ils tiennent".

En ce qui concerne le trafic aérien, l'Agence américaine de l'aviation civile (FAA) avait dit vendredi "ne pas s'attendre à des conséquences importantes", tout en ayant conseillé aux compagnies aériennes et aux pilotes d'"anticiper" les perturbations éventuelles, les tempêtes géomagnétiques pouvant perturber les outils de navigation.

Le centre national pour la météo spatiale chinois a également émis une alerte rouge samedi, avertissant que la tempête solaire devrait se poursuivre tout ce week-end et impacter les communications et les systèmes de navigation, selon l'agence d'Etat Chine Nouvelle.

Des aurores boréales ont été observées dans la moitié nord du pays, a-t-elle rapporté.

Pic d'activité solaire 

Aux Etats-Unis, des aurores boréales ont été visibles dans quasiment tout le pays dans la nuit de vendredi à samedi. Elles ont pu être admirées jusqu'aux Bahamas, selon la Nasa.

Des tempêtes solaires puissantes peuvent "pousser les aurores à des latitudes plus au sud", a expliqué l'agence spatiale.

Le Soleil est actuellement proche de son pic d'activité, un cycle qui revient tous les 11 ans.

Des éruptions solaires appelées éjections de masse coronale, qui peuvent mettre plusieurs jours à atteindre la Terre, sont à l'origine de l'événement actuel, créant des aurores boréales lorsqu'elles entrent en contact avec le champ magnétique de la Terre.

La dernière tempête géomagnétique de niveau 5 observée remontait à octobre 2003, un épisode surnommé "les tempêtes d'Halloween".

La plus importante tempête solaire jamais enregistrée est survenue en 1859, selon la Nasa. Aussi connue sous le nom d'événement de Carrington, elle avait très fortement perturbé les communications par télégraphe.


La Suisse gagne un concours de l'Eurovision agité par la guerre à Gaza

Le chanteur suisse gagnant Nemo représentant la Suisse avec la chanson "The Code" célèbre après la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (ESC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmo Arena de Malmö, en Suède (Photo, AFP).
Le chanteur suisse gagnant Nemo représentant la Suisse avec la chanson "The Code" célèbre après la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (ESC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmo Arena de Malmö, en Suède (Photo, AFP).
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  • Avec sa veste à plumes roses et rouges et sa jupe satinée rose, Nemo a recueilli 591 points
  • Quelque 5.000 personnes, selon la police, ont par ailleurs défilé dans le calme pour protester contre la participation d'Israël

MALMÖ: Nemo a remporté dimanche pour la Suisse l'Eurovision avec "The Code", devenant le premier artiste non binaire à être sacré dans la compétition, à l'issue d'une édition 2024 marquée par une vive controverse sur la participation d'Israël, en pleine guerre dans la bande de Gaza.

"J'espère que cette compétition pourra continuer à encourager (les efforts pour) la paix et la dignité pour chacun", a déclaré l'artiste de 24 ans en recevant son trophée à la Malmö Arena, dans le sud de la Suède, les yeux embués de larmes.

Avec sa veste à plumes roses et rouges et sa jupe satinée rose, Nemo a recueilli 591 points, dépassant le favori croate, Baby Lasagna et ses 547 points. L'Ukraine a terminé troisième (453 points) et la France quatrième (445 points).

L'Israélienne Eden Golan, sifflée à plusieurs reprises par des opposants à la guerre à Gaza, est arrivée en cinquième position avec 323 points pour sa chanson "Hurricane".

"C'est clairement politique", a déploré à Tel Aviv un fan de la chanteuse, Guy, qui s'était rendu avec des amis dans un bar gay de la ville pour suivre la finale. "Il y a des gens qui nous haïssent. Ils ne voient pas le contexte général", a-t-il ajouté.

Nemo a confié avoir été "attristé" par le contexte tendu dans lequel s'est déroulé cette année le célèbre télécrochet, qui a été encadré par un important dispositif de sécurité dans la crainte de débordements.

"Toute cette expérience a été très intense et pas toujours agréable. Il y a eu beaucoup de choses qui ne semblaient pas relever de l'amour et de l'unité", a confié l'artiste lors d'une conférence de presse à l'issue de la compétition.

«Ni un homme ni une femme»

Nemo donne à la Suisse, chantre de la neutralité, sa troisième couronne dans un concours qui se veut apolitique. La précédente victoire du pays remontait à 1988 avec "Ne partez pas sans moi" interprétée par la Canadienne Céline Dion.

"Nemo, tu es le meilleur", s'est enflammée la ville de Bienne, dans le nord-ouest de la Suisse, où plusieurs centaines de fans s'étaient rassemblés pour célébrer l'enfant du pays.

Sa chanson, "The Code", "raconte le voyage que j'ai commencé en réalisant que je ne suis ni un homme ni une femme", a indiqué Nemo, qui demande à être désigné par des pronoms non-genrés et avait arboré le drapeau non-binaire lors de la parade d'ouverture de la compétition.

L'Union européenne de radio-télévision (UER), qui chapeaute le concours, interdit tout drapeau autre que ceux des pays participants, et notamment toute bannière à message politique.

"J'ai été obligé de passer en douce mon drapeau", a déploré Nemo, qui a estimé que l'"Eurovision a besoin de changer un peu" dans son mode de fonctionnement.

Manifestants dispersés 

A Zagreb, plusieurs centaines de personnes ont suivi le spectacle sur un grand écran. Même s'il a vu la victoire lui échapper, Baby Lasagna "a rassemblé toute la Croatie. Nous pouvons être fiers de lui", a relevé une fan, Nina Plese, 34 ans.

A Malmö, les forces de l'ordre avaient dispersé samedi une centaine de manifestants propalestiniens dont Greta Thunberg, plus connue pour ses prises de positions sur le climat mais qui a récemment multiplié les messages sur la question.

Quelque 5.000 personnes, selon la police, ont par ailleurs défilé dans le calme pour protester contre la participation d'Israël.

Les syndicats de la chaîne de télévision publique flamande VRT ont brièvement interrompu la retransmission samedi soir pour diffuser un message condamnant des "violations des droits de l'homme par l'Etat d'Israël", comme il l'avait fait jeudi lors de la deuxième demi-finale.

La guerre menée par Israël à Gaza contre le Hamas a fait au moins 34.971 morts, essentiellement des civils, selon un bilan du ministère de la Santé de l'organisation islamiste.

Elle a été déclenchée par l'attaque menée le 7 octobre par le Hamas qui a fait plus de 1.170 morts en territoire israéliens, des civils pour la plupart, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.