Un camp abritant 500 migrants démantelé à Calais

Les migrants évacués vendredi ont été orientés dans des structures d'accueil, dans les Hauts-de-France ou ailleurs en France (Photo,AFP)
Les migrants évacués vendredi ont été orientés dans des structures d'accueil, dans les Hauts-de-France ou ailleurs en France (Photo,AFP)
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Publié le Samedi 05 juin 2021

Un camp abritant 500 migrants démantelé à Calais

  • Selon les autorités, «une trentaine d'enfants» vivaient dans le camp, où la population a «considérablement augmenté ces dernières semaines»
  • Les migrants évacués vendredi ont été orientés dans des structures d'accueil, dans les Hauts-de-France ou ailleurs en France

LILLE : Opération de "tranquillité publique" pour les autorités, coup d'épée dans l'eau pour les associations : les forces de l'ordre ont mené vendredi un nouveau démantèlement à Calais, celui d'un camp abritant quelque 500 migrants, installés dans les hangars d'une ancienne friche.

Ordonnée par le ministre de l'Intérieur après une décision de justice, l'opération de "mise à l'abri" a débuté à 06H00 et s'est terminée en fin de matinée. Environ 500 migrants qui s'étaient installés dans plusieurs hangars de la friche Magnesia -- notamment Soudanais et Iraniens-- ont été évacués à bord de 25 bus, a indiqué la préfecture. 

Selon les autorités, "une trentaine d'enfants" vivaient dans le camp, où la population a "considérablement augmenté ces dernières semaines".

"Ces occupations ont généré des troubles graves à l’ordre public, à la tranquillité publique, en particulier pour les 50 familles riveraines", a expliqué la préfecture, évoquant un "problème croissant de salubrité publique".

Selon une source policière, 300 policiers ont été mobilisés pour cette opération. Dix étrangers en situation irrégulière, susceptibles d’être des passeurs, ont été placés en garde à vue, a indiqué à l'AFP l’entourage du ministre de l’Intérieur.

Multiplication des traversées

Mercredi, le président ex-LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand, candidat à sa propre succession et candidat déclaré pour la présidentielle, ainsi que la maire LR de Calais Natacha Bouchart, avaient demandé au ministre de l'Intérieur le démantèlement de ce camp.

Ils mettaient en avant le risque de "reconstitution d'une jungle", en référence au bidonville démantelé à Calais en 2016, après avoir accueilli jusqu'à 9 000 migrants. 

La zone désaffectée visée vendredi, dans le sud-est de la ville, avait été le théâtre de rixes dans la nuit de mardi à mercredi, impliquant une trentaine de personnes et mobilisant une cinquantaine de policiers et CRS. Plusieurs responsables politiques, dont Marine Le Pen, avaient alors apporté leur soutien aux forces de l'ordre.

Les migrants évacués vendredi ont été orientés dans des structures d'accueil, dans les Hauts-de-France ou ailleurs en France. 

Ce type d'opérations, visant des regroupements plus ou moins importants, est régulier à Calais, où les migrants continuent d'affluer dans l'espoir de rejoindre l'Angleterre. La préfecture recense quelque 700 personnes dans le Calaisis, les associations plus d'un millier. 

En 2020, plus de 9 500 traversées ou tentatives de traversée de la Manche par la mer ont été recensées par les autorités françaises, quatre fois plus qu'en 2019.

Vendredi encore, 55 migrants sur deux embarcations ont été secourus au large du littoral, portant à plus d'un millier le nombre de migrants récupérés en mer par les autorités françaises dans cette zone depuis début 2021, selon un décompte de l'AFP. 

Le 26 mai, Xavier Bertrand avait fustigé "l'hypocrisie des Britanniques" et "l'inaction du gouvernement français" face à ce trafic migratoire, et appelé à la renégociation des accords du Touquet de 2003, qui ont transféré à Calais les contrôles de la frontière franco-britannique. 

Lors d'un débat électoral régional mercredi, le double candidat avait aussi demandé pour la sécurité du Calaisis que "l’Etat applique la loi" en expulsant les migrants interpellés sans titre de séjour. 

On «tourne en rond»

Mais les associations dénoncent une  politique "incohérente", et le manque de solution pérenne. Début mai, elles s'étaient aussi émues d'une "inversion des valeurs" sur place, diabolisant les actions de solidarité comme les distributions de repas quotidiennes.  

Auparavant, la Défenseure des droits avait dénoncé "la volonté d'invisibiliser" les migrants, et la Commission consultative des droits de l'Homme pointé une violation de leurs "droits fondamentaux".

"De toute façon les personnes se déplacent, elles vont ailleurs. C'est un parcours sans fin. On ne comprend pas pourquoi cette politique continue, tout le monde tourne en rond : les exilés, les autorités et les associations", a réagi vendredi auprès de l'AFP François Guennoc, président de l'Auberge des migrants.

"Ce qui est plus grave, c'est qu'à chaque fois les personnes perdent des affaires personnelles - une tente, une couverture - et on doit travailler d'autant plus pour leur offrir le minimum", a-t-il regretté.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.