Accord de libre-échange entre le Royaume Uni et trois pays européens

Un fleuriste dans l'est de Belfast, le 19 mai 2021, où des problèmes sont survenus depuis le « protocole » post-Brexit avec des graines et des plantes du Royaume-Uni qui s'avèrent plus difficiles à obtenir. (Paul Foi/AFP)
Un fleuriste dans l'est de Belfast, le 19 mai 2021, où des problèmes sont survenus depuis le « protocole » post-Brexit avec des graines et des plantes du Royaume-Uni qui s'avèrent plus difficiles à obtenir. (Paul Foi/AFP)
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Publié le Vendredi 04 juin 2021

Accord de libre-échange entre le Royaume Uni et trois pays européens

Un fleuriste dans l'est de Belfast, le 19 mai 2021, où des problèmes sont survenus depuis le « protocole » post-Brexit avec des graines et des plantes du Royaume-Uni qui s'avèrent plus difficiles à obtenir. (Paul Foi/AFP)
  • Depuis la sortie du Royaume-Uni de l'UE, le gouvernement de Boris Johnson a pour projet, qualifié de "Global Britain", de négocier des accords commerciaux dans le monde, qui seront selon lui plus avantageux que ceux négociés par l'UE
  • Londres a déjà obtenu des accords avec l'UE, Singapour et le Japon, et est en discussions avec l'Australie, les États-Unis, l'Inde et la Nouvelle-Zélande. Des négociations vont aussi débuter avec le Canada et le Mexique

LONDRES : Le Royaume-Uni a annoncé vendredi un accord de libre-échange avec trois pays européens --la Norvège, l'Islande et le Liechtenstein--, qui constitue une nouvelle étape dans son ambition de renforcer son rayonnement commercial après le Brexit.

L'accord conclu avec ces trois pays qui ne sont pas membres de l'Union européenne mais y sont étroitement liés via leur appartenance à l'Espace économique européen (EEE) porte sur un volume d'échanges de 21,6 milliards de livres en 2020.

Il va entraîner "un essor majeur de notre commerce" avec les trois autres États, a affirmé la ministre britannique du Commerce, Liz Truss, dans un communiqué.

Depuis la sortie du Royaume-Uni de l'UE, le gouvernement de Boris Johnson a pour projet, qualifié de "Global Britain", de négocier des accords commerciaux dans le monde, qui seront selon lui plus avantageux que ceux négociés par l'UE.

Londres a déjà obtenu des accords avec l'UE, Singapour et le Japon, et est en discussions avec l'Australie, les Etats-Unis, l'Inde et la Nouvelle-Zélande. Des négociations vont aussi débuter avec le Canada et le Mexique.

Celui dévoilé vendredi va "dynamiser des secteurs importants comme le numérique, faire baisser les droits de douane sur des produits alimentaires et denrées agricoles britanniques de haute qualité et soutenir les emplois partout dans le pays", s'est félicité le ministère du Commerce.

Couvrant pour l'essentiel les échanges avec la Norvège, l'accord prévoit notamment une réduction des droits de douane, qui peuvent aujourd'hui atteindre 277%, pour les exportateurs de certains fromages cheddar vers le pays nordique.

Il comprend aussi des réductions des taux dans le porc, les volailles, certains poissons et crustacés et "aide à préserver 18.000 emplois" dans la pisciculture.

La Norvège de son côté a souligné que l'accord n'entraînerait pas une augmentation des quotas de bœuf et de fromages britanniques, apaisant ainsi a priori les peurs des producteurs nationaux alors que le gouvernement de centre droit fait face à des élections législatives qui se présentent mal en septembre.

Le pays nordique sécurise ainsi l'accès à son premier marché, hors UE, le Royaume-Uni absorbant 22% de ses exportations, y compris beaucoup de gaz naturel et de poisson.

Parmi les autres avancées, le texte prévoit des procédures électroniques plutôt que formulaires papier pour les échanges commerciaux, un plafonnement des frais d'itinérance téléphonique ("roaming") ou encore une reconnaissance mutuelle des formations de certains emplois qualifiés (infirmier, vétérinaire, avocat...).

La deuxième meilleure option

En prévision du Brexit, le Royaume-Uni, la Norvège, l'Islande et le Liechtenstein avaient signé un accord temporaire leur permettant de continuer à échanger leurs marchandises librement.

Mais un accord permanent et plus étendu, incluant notamment les services et les marchés publics, restait à conclure.

Lors d'une conférence de presse à Oslo, la Première ministre norvégienne, Erna Solberg, a salué "l'accord de libre échange le plus vaste que nous ayons jamais conclu".

Europhile dans un pays qui a rejeté à deux reprises d'adhérer à l'UE, Mme Solberg a toutefois souligné qu'"un accord de libre échange ne sera pas aussi satisfaisant que l'accord EEE".

Avec le Brexit, le Royaume-Uni a aussi quitté cet espace qui garantit la libre circulation des personnes, des marchandises, des services et des capitaux entre l'UE et la Norvège, l'Islande et le Liechtenstein.

"Un accord de libre échange veut dire plus de bureaucratie et des coûts accrus pour les entreprises et les citoyens, et est moins dynamique par rapport à ce qu'on a via l'EEE", a fait valoir Mme Solberg.

"L'accord ne supprime pas tous les obstacles au commerce non plus. Certains ne sont pas résolus", a-t-elle ajouté.

Le texte doit encore être approuvé par le Parlement norvégien, où le gouvernement de Mme Solberg est minoritaire.

A Reykjavik, le ministre islandais des Affaires étrangères, Guðlaugur Thór Thórdarson, s'est quant à lui félicité "d'un accord historique qui marque un tournant dans les relations entre les pays".

"Le Royaume-Uni est l'un des marchés d'exportation les plus importants de l'Islande et, en raison des liens étroits entre les deux pays, il a été jugé extrêmement important de conclure un futur accord avec le Royaume-Uni à ce stade", a-t-il dit dans un communiqué.


Droits de douane: l'UE veut négocier mais s'impatiente face à Trump

La décision du président américain, annoncée dans une lettre rendue publique samedi, a jeté un froid alors que les négociations commerciales étaient toujours en cours entre Bruxelles et Washington, avant la date butoir du 1er août. (AFP)
La décision du président américain, annoncée dans une lettre rendue publique samedi, a jeté un froid alors que les négociations commerciales étaient toujours en cours entre Bruxelles et Washington, avant la date butoir du 1er août. (AFP)
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  • "J'ai l'intention de m'entretenir à nouveau avec mes homologues américains dans le courant de la journée, car je ne peux pas m'imaginer en rester là sans effort véritable"
  • "Nous devons nous préparer à toutes les éventualités, y compris, si nécessaire, à des contre-mesures proportionnées et bien calibrées pour rétablir l'équilibre de notre relation transatlantique" a dit Maros Sefcovic

BRUXELLES: L'Union européenne espère toujours obtenir un accord avec les Etats-Unis après les nouvelles menaces de Donald Trump d'imposer le 1er août des droits de douane de 30%, mais la patience s'amenuise, ont indiqué lundi le négociateur en chef de l'UE et des ministres européens du Commerce.

"J'ai l'intention de m'entretenir à nouveau avec mes homologues américains dans le courant de la journée, car je ne peux pas m'imaginer en rester là sans effort véritable", a déclaré le commissaire européen chargé du Commerce Maros Sefcovic.

Mais, a-t-il ajouté, "nous devons nous préparer à toutes les éventualités, y compris, si nécessaire, à des contre-mesures proportionnées et bien calibrées pour rétablir l'équilibre de notre relation transatlantique".

La décision du président américain, annoncée dans une lettre rendue publique samedi, a jeté un froid alors que les négociations commerciales étaient toujours en cours entre Bruxelles et Washington, avant la date butoir du 1er août.

"Changer de méthode" 

"L'incertitude actuelle causée par des droits de douane injustifiés ne peut pas durer indéfiniment", a souligné M. Sefcovic.

"Évidemment, la situation depuis samedi doit nous amener à changer de méthode", a renchéri lundi à Bruxelles le ministre français chargé du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin, avant une réunion des ministres de l'UE. Et il ne faut avoir "aucun tabou", a-t-il martelé, y compris en annonçant dès lundi de premières représailles.

"Nous voulons un accord, mais il y a un vieux dicton qui dit: +si tu veux la paix, tu dois te préparer à la guerre+", a déclaré de son côté le ministre danois des Affaires étrangères, Lars Lokke Rasmussen, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l'UE.

La présidente de la Commission européenne - qui négocie au nom des Etats membres de l'UE -, Ursula von der Leyen, a choisi pour le moment de temporiser, sous pression notamment de pays, comme l'Allemagne, dont les ventes vers les Etats-Unis représentent la part la plus importante du total des exportations de l'UE.

Elle a annoncé dimanche que l'Union européenne n'allait pas riposter pour l'instant aux droits de douane américains sur l'acier et l'aluminium, dans l'espoir d'obtenir un accord qui s'avérerait moins douloureux.

"Nous avons toujours été très clairs sur le fait que nous préférons une solution négociée. Cela reste le cas et nous utiliserons le temps dont nous disposons maintenant jusqu'au 1er août", a déclaré Mme von der Leyen.

Des diplomates ont néanmoins souligné qu'un paquet de mesures de représailles supplémentaires serait présenté aux ministres lundi, mesures qui pourraient être mises en oeuvre si Donald Trump optait effectivement pour des taxes de 30% sur les importations en provenance de l'Union européenne.

100 milliards d'euros

L'UE a déjà menacé en mai d'imposer des droits de douane sur des produits américains d'une valeur d'environ 100 milliards d'euros comprenant des automobiles et des avions, si les négociations échouaient - quand bien même un diplomate a laissé entendre que la liste finale avait été réduite à une valeur de 72 milliards.

Les pays européens essayent de rester unis dans cette affaire, bien que leurs économies ne soient pas exposées de la même façon aux foudres douanières du président américain.

Emmanuel Macron a exhorté samedi la Commission européenne à "défendre résolument les intérêts européens" et à "accélérer la préparation de contre-mesures crédibles".

Le chancelier allemand Friedrich Merz s'est dit dimanche d'accord avec le président français, précisant avoir discuté avec lui, avec Mme von der Leyen et Donald Trump ces derniers jours. Il assure vouloir s'impliquer "intensivement" pour tenter d'arriver à une solution.

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a quant à elle mis en garde dimanche contre la perspective d'une "guerre commerciale" au sein du monde occidental.

"L'Europe dispose de la puissance économique et financière nécessaire pour affirmer sa position et parvenir à un accord équitable et de bon sens. L'Italie fera sa part. Comme toujours", a-t-elle dit dans un communiqué, tandis que son opposition l'accuse de manquer de fermeté face à Washington.

Depuis son retour à la présidence des Etats-Unis en janvier, Donald Trump a imposé des droits de douane fluctuants et généralisés à ses alliés et ses concurrents, perturbant les marchés financiers et alimentant les craintes d'un ralentissement économique mondial.


Les expatriés du CCG peuvent désormais investir directement sur le marché principal saoudien

Les mises à jour devraient renforcer l'attrait du marché des capitaux saoudien pour les investisseurs locaux et internationaux. Fichier/Reuters
Les mises à jour devraient renforcer l'attrait du marché des capitaux saoudien pour les investisseurs locaux et internationaux. Fichier/Reuters
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  • Cette mesure favorise l'ouverture du marché à l'échelle internationale.
  • Le projet a été soumis à la consultation publique pendant 30 jours.

RIYADH : Les résidents des pays du Conseil de coopération du Golfe, y compris les expatriés, peuvent désormais, pour la première fois, investir directement sur le principal marché boursier d'Arabie saoudite, en vertu d'une nouvelle réglementation annoncée par l'Autorité du marché des capitaux.

La réforme, dévoilée par le président de la CMA, Mohammed El-Kuwaiz, supprime les restrictions antérieures qui limitaient l'accès aux accords de swap ou obligeaient les investisseurs à passer par des intermédiaires agréés. Elle s'applique aux résidents actuels et anciens d'Arabie saoudite ou d'autres États du CCG, selon une annonce officielle.

Ces initiatives s'alignent sur les objectifs de diversification économique du Royaume dans le cadre de Vision 2030, qui vise à approfondir les marchés de capitaux et à attirer les capitaux mondiaux. En rationalisant les ouvertures de compte et en élargissant l'accès, la CMA vise à améliorer la liquidité, la transparence et la confiance des investisseurs.  

Dans un message publié sur X, M. El-Kuwaiz a déclaré que cette mesure "favorise l'ouverture du marché à l'échelle internationale, tout en établissant une relation d'investissement à long terme avec des segments plus larges d'investisseurs dans le monde entier, dans le cadre d'un environnement réglementaire plus souple et plus attrayant".

Dans une déclaration séparée, la CMA a déclaré que les mises à jour "amélioreraient l'attractivité du marché des capitaux saoudien pour les investisseurs locaux et internationaux, augmenteraient le niveau de protection des investisseurs et renforceraient la confiance des participants au marché".

Les amendements ont été approuvés suite à la publication par la CMA du projet le 20 novembre 2024, intitulé "Faciliter les procédures d'ouverture et de fonctionnement des comptes d'investissement pour diverses catégories d'investisseurs".

Le projet a été ouvert à la consultation publique pendant 30 jours calendaires via la Plateforme électronique unifiée pour la consultation du public et des entités gouvernementales, affiliée au Centre national de la compétitivité, et le site web de la CMA.

L'expansion des investisseurs du CCG fait partie d'une révision réglementaire plus large dévoilée par la CMA la semaine dernière pour moderniser le paysage des fonds d'investissement en Arabie saoudite.

Les réformes clés comprennent l'élargissement des canaux de distribution, permettant aux unités de fonds d'investissement d'être distribuées par le biais de plateformes numériques agréées et d'entreprises fintech approuvées par la Banque centrale saoudienne.

Des mesures de gouvernance plus strictes ont également été introduites, y compris de nouvelles garanties pour les transitions des gestionnaires de fonds, qui nécessitent l'approbation de la CMA et une période de transfert de 60 jours pour protéger les investisseurs.

Les FPI cotées sur le marché parallèle disposent désormais d'une plus grande flexibilité, puisqu'elles peuvent investir dans des projets de développement sans limites strictes d'allocation d'actifs, ce qui peut potentiellement améliorer les rendements.

Les derniers changements réglementaires représentent une autre étape stratégique pour accroître la liquidité, attirer les capitaux étrangers et positionner la bourse saoudienne comme un marché monétaire de premier plan dans la région.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Medef appelle les Européens à faire front commun face aux droits de douane américains

Le président du Mouvement des entreprises de France (MEDEF), Patrick Martin, répond aux questions des journalistes après une réunion avec le Premier ministre français à l'Hôtel de Matignon à Paris, le 24 juin 2025, à la suite de l'échec de la conférence sur les retraites. (Photo : Alain JOCARD / AFP)
Le président du Mouvement des entreprises de France (MEDEF), Patrick Martin, répond aux questions des journalistes après une réunion avec le Premier ministre français à l'Hôtel de Matignon à Paris, le 24 juin 2025, à la suite de l'échec de la conférence sur les retraites. (Photo : Alain JOCARD / AFP)
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  • Le patronat français appelle à l'unité de l'Europe face à l'annonce par le président américain Donald Trump de droits de douane de 30 % sur les produits issus de l'Union européenne,
  • Le locataire de la Maison Blanche a annoncé l'imposition de droits de douane de 30 % pour les produits de l'UE et du Mexique importés aux États-Unis, une nouvelle surenchère en pleine négociation qui sème l'inquiétude en Europe.

PARIS : Le patronat français appelle à l'unité de l'Europe face à l'annonce par le président américain Donald Trump de droits de douane de 30 % sur les produits issus de l'Union européenne, qui entreront en vigueur dès le 1er août.

« Dans cette période, l'unité de l'Europe est plus que jamais essentielle », a réagi samedi soir le président du premier syndicat patronal dans une déclaration à l'AFP, soulignant que « le Medef s'y emploie avec ses homologues européens ».

Samedi, le locataire de la Maison Blanche a annoncé l'imposition de droits de douane de 30 % pour les produits de l'UE et du Mexique importés aux États-Unis, une nouvelle surenchère en pleine négociation qui sème l'inquiétude en Europe.

Cette annonce a aussitôt suscité de vives réactions en Europe, où des secteurs essentiels de l'économie du continent pourraient être touchés, comme l'automobile, l'industrie pharmaceutique, l'aéronautique ou encore le secteur viticole.

« Nous avons encore trois semaines pour négocier et éviter que nos économies, de part et d'autre de l'Atlantique, subissent les contrecoups d'une décision irrationnelle », a estimé Patrick Martin.

« Une absence d'accord conduirait inévitablement à des mesures de rétorsion légitimes de la part de l'Europe », a-t-il ajouté, précisant que le Medef serait « extrêmement » vigilant « pour la sauvegarde de nos intérêts économiques et la pérennité de nos filières les plus exposées au marché américain ».