BRUXELLES: Le procès de quatorze complices présumés des commandos djihadistes qui avaient attaqué Paris le 13 novembre 2015 se tiendra devant le tribunal correctionnel de Bruxelles du 14 mars au 22 avril 2022, a annoncé vendredi le parquet fédéral.
Il s'agit de suspects non retenus dans la procédure judiciaire française, que la Belgique soupçonne d'avoir aidé les auteurs de ces attentats ayant fait 130 morts.
Vendredi, une première audience préparatoire devant le tribunal de Bruxelles a fixé un créneau de six semaines – du lundi 14 mars au vendredi 22 avril – pour la tenue du procès.
Une seconde audience préparatoire est prévue en octobre prochain pour préciser le rythme des audiences chaque semaine, a souligné Eric Van Duyse, porte-parole du parquet fédéral.
Les quatorze prévenus, dont la plupart doivent répondre de "participation aux activités d'un groupe terroriste", sont soupçonnés notamment d'avoir transporté ou hébergé certains assaillants.
Préparées en bonne partie en Belgique, où la cellule djihadiste disposait d'une demi-douzaine de planques, les attaques ont très rapidement conduit à l'ouverture d'une enquête de la justice antiterroriste à Bruxelles.
Dans ce dossier baptisé "Paris Bis", les enquêteurs ont ciblé toutes les formes de soutien apportées aux auteurs. Y compris à Salah Abdeslam, le seul membre encore en vie des commandos ayant frappé Paris, dont la cavale a duré quatre mois jusqu'à son arrestation dans la capitale belge le 18 mars 2016.
L'un des suspects, Abid Aberkane, sera jugé pour avoir caché au domicile de sa mère le djihadiste en fuite les derniers jours ayant précédé l'arrestation.
Les autres prévenus gravitaient aussi dans l'entourage de Salah Abdeslam, de son ami Mohamed Abrini -- "l'homme au chapeau" qui a renoncé à se faire exploser au moment des attentats de Bruxelles (32 morts le 22 mars 2016) --, ou dans l'entourage des frères Ibrahim et Khalid El Bakraoui, deux des kamikazes morts dans cette double attaque perpétrée par la même cellule djihadiste. L'un des frères Abrini compte parmi les prévenus.
Parmi ces 14 suspects, deux devraient être jugés en leur absence car ils n'ont jamais été arrêtés et sont probablement morts en Syrie, même si la justice belge n'en a aucune preuve formelle.
Il s'agit de Sammy Djedou, dont la mort a été annoncée par le Pentagone en décembre 2016, et de Youssef Bazarouj, un autre Belge soupçonné d'avoir été associé en Syrie à la cellule des opérations extérieures de l'EI. Il aurait aussi été tué en zone de guerre.
Dans la procédure française, 20 personnes ont été renvoyées devant la cour d'assises spéciale de Paris, où le procès doit se tenir du 8 septembre 2021 à fin mars 2022.