Le Liban appelle l'ONU à trouver des sources de financement pour le Tribunal spécial

Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) soutenu par l'ONU à Leidschendam le 18 août 2020, après le verdict attendu sur le meurtre en 2005 de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. (Koen Van WEEL / ANP / AFP)
Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) soutenu par l'ONU à Leidschendam le 18 août 2020, après le verdict attendu sur le meurtre en 2005 de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. (Koen Van WEEL / ANP / AFP)
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Publié le Vendredi 04 juin 2021

Le Liban appelle l'ONU à trouver des sources de financement pour le Tribunal spécial

Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) soutenu par l'ONU à Leidschendam le 18 août 2020, après le verdict attendu sur le meurtre en 2005 de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. (Koen Van WEEL / ANP / AFP)
  • Mis en place en 2009, ce tribunal, qui siège à La Haye est chargé de juger les accusés de l'attentat à Beyrouth qui a coûté la vie au Premier ministre, Rafic Hariri, et à 21 autres personnes en 2005
  • Le TSL est tributaire des contributions volontaires des pays donateurs à hauteur de 51% de son budget; les 49% restants sont financés par le Liban

BEYROUTH : Le Premier ministre libanais sortant a appelé vendredi les Nations unies à trouver d'urgence d'autres sources de financement pour le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), menacé de disparition faute de fonds en raison de l'effondrement économique du pays.

Mis en place en 2009 après une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, ce tribunal, qui siège dans la banlieue de La Haye (Pays-Bas), est chargé de juger les personnes accusées de l'attentat à Beyrouth qui avait coûté la vie à l'ancien Premier ministre, Rafic Hariri, et à 21 autres personnes en 2005.

"Tenant compte de la crise aiguë dont souffre actuellement le Liban", Hassan Diab a appelé dans une lettre le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à "rechercher d'urgence d'autres sources de financement" pour le TSL.

Mercredi, ce tribunal avait dit qu'il risquait de disparaître d'ici fin juillet sans pouvoir mener à bien son mandat, en raison de graves difficultés financières liées à la pandémie et à la crise économique au Liban.

Le TSL est tributaire des contributions volontaires des pays donateurs à hauteur de 51% de son budget. Les 49% restants sont financés par le Liban, qui connaît sa pire crise économique depuis la guerre civile (1975-1990).

La Banque mondiale a affirmé mardi que l'effondrement économique du Liban risquait d'être classé parmi les pires crises financières du monde depuis le milieu du XIXe siècle.

Avec des coûts estimés à entre 600 millions et un milliard de dollars (entre 493 millions et 822 millions d'euros), le tribunal a rendu une condamnation et effectué trois procès.

Dans sa lettre, M. Diab affirme espérer que le tribunal continue d'exister, soutenant qu'une disparition du TSL aurait une "conséquence des plus douloureuses", car elle renverrait l'image "d'une justice fragmentée et incomplète".

"Tués deux fois"

Sa missive intervient au lendemain de l'annonce par le TSL de l'annulation de l'ouverture du procès de Salim Ayyash, déjà reconnu coupable de l'attentat qui avait tué Rafic Hariri, le tribunal évoquant un "manque de fonds".

Rafic Hariri, qui fut le Premier ministre libanais jusqu'à sa démission en octobre 2004, a été tué en février 2005, lorsqu'un kamikaze a fait sauter une camionnette remplie d'explosifs au passage de son convoi blindé à Beyrouth, provoquant la mort de 21 autres personnes et faisant 226 blessés.

Salim Ayyash, membre présumé du mouvement chiite libanais Hezbollah, a été condamné par contumace à la perpétuité l'année dernière pour cet "homicide intentionnel". Les trois autres accusés dans l'affaire ont été acquittés.

Un nouveau procès de M. Ayyash devait s'ouvrir la semaine prochaine, cette fois concernant trois attentats ayant visé l'ancien chef du Parti Communiste libanais, Georges Haoui, tué le 21 juin 2005, l'ex-ministre Marwan Hamadé, blessé le 1er octobre 2004, et l'ex-ministre de la Défense Elias Murr, blessé le 12 juillet 2005.

Les familles des trois victimes ont déploré l'annonce de l'annulation du procès.

"Nous sommes tués deux fois: d'abord par l'assassinat (...) et ensuite par l'assassinat délibéré du procès", a asséné vendredi une femme prenant la parole au nom de la famille Haoui lors d'une conférence de presse.

"Si le tribunal ferme ses portes, la famille du martyr Georges Haoui poursuivra tous les responsables, au tribunal ou aux Nations unies, qui ont causé des retards dans notre affaire", a-t-elle affirmé.


Les Houthis font état de quatre morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis

Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
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  • Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida
  • Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain.

"Le bilan de l'agression américaine qui a visé mardi soir le bâtiment de la gestion de l'eau dans le district d'al-Mansouriyah, dans le gouvernorat de Hodeida, est monté à quatre morts et trois blessés", a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anis Alasbahi.

Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida.

Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen. Les Etats-Unis n'ont pas confirmé avoir mené ces frappes.

Le 15 mars, Washington a annoncé une nouvelle offensive militaire, promettant de recourir à une force écrasante tant que les rebelles continueront de viser des navires circulant sur les routes maritimes clefs de la mer Rouge et du golfe d'Aden.

"Les frappes contre les Houthis ont été incroyablement efficaces", a déclaré mardi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, précisant qu'il y avait eu "plus de 200 frappes réussies contre les Houthis".

Les frappes américaines visent à neutraliser les menaces des Houthis en mer Rouge, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, où les rebelles yéménites ont mené de nombreuses attaques depuis fin 2023 affirmant s'en prendre à des navires liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens.

Les Houthis ciblent également les navires de guerre américains au large du Yémen. Ils ont affirmé tôt mercredi avoir mené une attaque contre le porte-avions Harry S. Truman, "la troisième en 24 heures", selon leur porte-parole militaire, Yahya Saree.

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé mardi l'envoi d'un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, le Carl Vinson, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région".

Le Pentagone n'a pas précisé de date ni la zone où navigueront les deux groupes aéronavals.

Le président Donald Trump a assuré lundi sur son réseau Truth Social que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran". "Nos attaques continueront jusqu'à ce qu'ils ne soient plus une menace pour la liberté de navigation", a encore écrit le président américain.

 


Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient 

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
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  • Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge
  • Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques

WASHINGTON: Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, a annoncé mardi le porte-parole du ministère de la Défense Sean Parnell, évoquant la protection des flux commerciaux.

Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge. Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques.

Les Houthis visent la navigation commerciale en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué.

Le ministère n'a pas précisé où exactement navigueraient les deux groupes aéronavals.

Parallèlement, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ordonné le déploiement dans la région "d'escadrons additionnels et d'autres actifs aériens qui renforceront nos capacités défensives de soutien aérien", selon M. Parnell.

La marine américaine compte une dizaine de porte-avions.

 


Trump s'entretient avec Sissi des Houthis et de Gaza

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
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  • Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen
  • Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé"

WASHINGTON: Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé".

"Nous avons abordé de nombreux sujets, notamment les progrès militaires considérables que nous avons réalisés contre les Houthis au Yémen qui détruisent les navires", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Il n'a pas précisé quand cet appel a eu lieu.

Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen.

Rapidement après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran et affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ont mené des dizaines d'attaques de missiles contre Israël et en mer Rouge - zone essentielle pour le commerce mondial - contre des navires auxquels ils reprochent des liens divers avec Israël.

Le président américain a également dit avoir discuté avec le dirigeant égyptien de "Gaza et des solutions possibles, de l'état de préparation militaire, etc".

Israël a repris sa campagne militaire le 18 mars avec d'intenses bombardements et une nouvelle offensive au sol, rompant deux mois de trêve avec le Hamas, entrée en vigueur le 19 janvier.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien.

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient".