RAMALLAH/GAZA : Les Palestiniens de Cisjordanie occupée et de Gaza ont majoritairement rejeté jeudi un changement de gouvernement israélien, affirmant que le dirigeant nationaliste, qui devrait remplacer le Premier ministre Benjamin Netanyahou, poursuivrait probablement le même programme de droite.
Naftali Bennett, ancien responsable de la principale organisation de colons en Cisjordanie, deviendrait le nouveau dirigeant d’Israël dans le cadre d’une coalition disparate formée mercredi.
« Il n’y a aucune différence entre un dirigeant israélien et un autre », estime Ahmed Rezik, 29 ans, fonctionnaire à Gaza.
« Ils peuvent être bons ou mauvais pour leur pays. Mais quand il s’agit de nous, ils sont toujours mauvais et refusent tous de rendre aux Palestiniens leurs droits et leurs terres ».
Pour Bassem Al-Salhi, représentant de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), M. Bennett n’est pas moins extrême que Netanyahou, ajoutant : « Il fera en sorte d’exprimer à quel point il est extrême au sein du gouvernement ».
Le Hamas, groupe islamiste qui contrôle la bande de Gaza, a déclaré qu’il n’y avait aucune différence entre les dirigeants d’Israël.
« Les Palestiniens ont connu des dizaines de gouvernements israéliens de droite, de gauche et du centre, au fil de l’histoire. Cependant, ils ont tous été hostiles aux droits de notre peuple et ont tous adopté des politiques hostiles d’expansionnisme », indique leur porte-parole, Hazem Qassem.
Pour la première fois en Israël, une coalition gouvernementale comprendrait un parti islamiste élu par des membres de la minorité arabe d’Israël (21%), qui sont de culture et d’héritage palestiniens mais de nationalité israélienne.
Son chef, Mansour Abbas, a précisé que l’accord de coalition apporterait plus de 53 milliards de shekels (16 milliards de dollars) pour améliorer les infrastructures et lutter contre les crimes violents dans les villes arabes.
Toutefois, il a été critiqué en Cisjordanie et à Gaza pour avoir pris le parti de ceux qu’ils considèrent comme l’ennemi.
« C’est un traître. Que fera-t-il lorsqu’ils lui demanderont de voter sur le déclenchement d’une nouvelle guerre contre Gaza ? » s’est demandé Badri Karam, 21 ans, de Gaza. « Acceptera-t-il de participer à l’assassinat de Palestiniens ? »
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com