PARIS : Plus de 500 migrants vivant à la rue ont bénéficié jeudi matin d'une opération de mise à l'abri vers un centre d'accueil, après quatre nuits d'occupation d'un jardin parisien avec le soutien d'un collectif militant, ont indiqué les autorités et les associations.
Ces exilés, pour beaucoup des hommes afghans, avaient trouvé refuge dans le jardin Villemin (Xe arrondissement de Paris) dimanche soir, dans la foulée d'une manifestation sur la place de la République à l'issue de laquelle tous les migrants sans-abri n'avaient pu bénéficier d'une prise en charge.
Jeudi matin, 546 migrants ont été pris en charge -dont 530 hommes seuls -, qui « bénéficieront très prochainement d'un accompagnement social, sanitaire et administratif afin d'être orientés vers des hébergements adaptés à leur situation », a indiqué dans un communiqué la préfecture de la région Ile-de-France.
Cette « mise à l'abri rapide et dans le calme » constitue une « petite victoire pour le respect de leurs droits fondamentaux », s'est félicitée pour sa part l'association Utopia56, membre du Collectif réquisitions, qui mène depuis le début de l'année des actions coup de poing de visibilisation des migrants à la rue.
Il s'agissait de la sixième action menée à Paris par ce collectif, après les occupations successives d'une école maternelle désaffectée du XVIe arrondissement, de l'Hôtel-Dieu, de la place de la République, du gymnase Japy dans le XIe arrondissement et, à nouveau, une manifestation place de la République dimanche.
Au total, ces actions ont permis la prise en charge de 2.733 personnes, apprécie Philippe Caro, un responsable associatif également membre du Collectif réquisitions.
Les exilés pris en charge jeudi matin ont été emmenés vers un centre d'accueil de la porte de la Villette, dans le nord de Paris, où leurs situations administratives seront étudiées.
« L'hébergement inconditionnel ne doit plus être synonyme d'hébergement anonyme », explique Didier Leschi, patron de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii), en charge de l'accueil des demandeurs d'asile et dont les équipes iront procéder à un « recensement ».
Les demandeurs d'asile seront « orientés en régions », a-t-il encore précisé, tandis que les « étrangers en situation irrégulière ne relèvent pas » d'une prise en charge.