LA HAYE: Le tribunal des Nations unies mis en place pour poursuivre les personnes responsables de l'attentat du 14 février 2005 qui a entraîné la mort du Premier ministre libanais, Rafic Hariri, ainsi que des affaires connexes a déclaré mercredi qu'il devra fermer après juillet s'il n'est pas en mesure de résoudre un grave problème de financement.
«Le Tribunal spécial pour le Liban [TSL] a le regret d'annoncer qu'il est confronté à une crise financière sans précédent. Sans financement immédiat, le Tribunal ne pourra plus fonctionner au-delà de juillet 2021», est-il annoncé dans un communiqué.
Une information exclusive de Reuters la semaine dernière a révélé que le tribunal, qui est financé à 51% par des contributions volontaires et à 49% par le gouvernement libanais, est à court d'argent.
L'année dernière, le tribunal a condamné par contumace l'ancien membre du Hezbollah Salim Jamil Ayyach pour l'attentat à la bombe qui a tué Hariri et 21 autres personnes dans une décision qui fait l'objet d'un appel.
Créé par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies en 2007, le budget 2020 du tribunal était de 55 millions d'euros (67 millions de dollars).
Le communiqué de mercredi mentionne que si le budget 2021 avait été réduit de 37% et qu'une contribution de 15,5 millions de dollars avait été reçue des Nations unies au nom du Liban en mars, d'autres contributions ne s'étaient pas concrétisées.
La fermeture laisserait «des affaires importantes inachevées, au détriment des victimes», a déclaré le greffier David Tolbert dans un communiqué.
Les responsables du tribunal ont informé le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, de la situation, et les juges et autres membres du personnel préparent des mesures pour préserver les archives judiciaires et d'autres mesures «liées à la protection des témoins», selon le communiqué.
La décision serait un coup dur pour les familles des victimes du meurtre de Hariri et des affaires connexes perpétrées à peu près à la même époque qui sont toujours en cours d'examen.
Cela saperait également les appels à la création d'un nouveau tribunal des Nations unies pour traduire en justice les responsables de l'explosion du port de Beyrouth en août dernier, qui a fait plus de 200 morts et 6 500 blessés.