Au Bélarus, entre les visas et les dépenses quotidiennes, Hussein Khodr a déboursé plus de 10 000 dollars. Sans jamais réussir à rallier l'Europe occidentale
A la frontière, la famille a campé une vingtaine de jours dans la forêt humide. «On avait faim, on avait soif, on avait froid», résume Hussein, 36 ans
Loin des caméras braquées sur l'Europe, les traversées de la Méditerranée et les milliers de réfugiés actuellement massés aux frontières polonaises, cette autre route connaît un regain de fréquentation
Le voyage est périlleux, parfois fatal, à travers les déserts et certaines régions chaotiques de la Corne de l'Afrique, les eaux tumultueuses du golfe d'Aden, jusqu'au Yémen en guerre
Toutes ces personnes ont payé un «pack» de 6 000 euros pour rejoindre la Grande-Bretagne et les trafiquants ont accumulé environ 3 millions euros de bénéfices
Selon l'enquête débutée en octobre 2020, le réseau faisait passer «a minima 250 personnes par mois»
L'Occident accuse le Bélarus d'avoir créé artificiellement la crise en faisant venir des candidats à l'immigration - principalement du Moyen-Orient - et en les amenant à la frontière en leur promettant un passage facile dans l'Union européenne
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a déclaré vendredi à la BBC qu'il était «absolument possible» que ses forces aient aidé des personnes à passer dans l'UE, mais il a nié avoir orchestré l'opération
Loukachenko indique qu'il «était absolument possible» que ses soldats ont aidé des migrants de passer dans l'UE, niant cependant les avoir invité dans son pays
La commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatovic, a exigé la fin des refoulements de migrants de la Pologne vers le Bélarus
«82 personnes, dont des femmes et des enfants, en train de se préparer pour aller en Europe en traversant la mer de manière illégale pour le coût de 5 000 dollars par personne», selon le texte
Les départs de ce genre s'étaient multipliés au début de l'année souvent à destination de la République de Chypre, membre de l'Union européenne
Les autorités ukrainiennes craignent que les migrants bloqués aux frontières polonaises et des pays baltes, ne tentent de rallier l'UE en passant par l'Ukraine
Les Européens accusent le régime du président bélarusse Alexandre Loukachenko d'avoir orchestré cet afflux de migrants pour se venger de sanctions occidentales