Le Suisse a tout vécu sur le gazon anglais: son premier succès en Grand Chelem (2003), ses plus belles victoires (les cinq à la suite de 2003 à 2007), sa plus cruelle (et homérique) défaite (contre Rafael Nadal en 2008) et ses finales les plus acharnées
La surface convenait parfaitement à son jeu, en particulier à ses services extraordinairement précis, travaillés et variés qui glissaient sur l'herbe plus que sur les autres surfaces
«Merci papa, je sais que tu regardes, merci maman (qui était présente en tribunes), merci à tous les gens qui m'ont soutenue tout ce temps, mon Dieu ça fait des dizaines d'années», a-t-elle égrené
Depuis sa première rencontre professionnelle à Québec en 1995 (non classée, elle avait perdu dès le premier tour des qualifications), Serena Williams a bousculé les barrières de son sport dont elle est devenue en 27 saisons la reine incontestée
Depuis qu'on lui a mis dans les mains sa première raquette, peu après son quatrième anniversaire, seule sa sœur Venus a, par moments, contesté sa supériorité
Serena étendait sa domination sur toutes les surfaces grâce à une tactique simple: profiter de son incomparable puissance pour frapper le plus tôt et le plus fort possible et gagner par KO
Sa prodigieuse carrière à laquelle elle pourrait mettre un terme à 40 ans après l'US Open aura ouvert d'innombrables portes, repoussant en bien des domaines le champ des possibles
Elle partage son formidable destin avec sa soeur aîné Venus, poussées par un père, Richard, qui voyait en elles «les deux prochains Michael Jordan du tennis féminin»