En pleine campagne présidentielle, l'influence des grands groupes de médias suscite des craintes pour la liberté de la presse
Bernard Arnault, l’un des hommes les plus riches du monde, a présenté son groupe de médias (Les Echos, Le Parisien, Radio Classique) comme du "mécénat".
A l'issue d'un long bras de fer, le groupe a acté mercredi sa transformation en société anonyme, entraînant pour son patron la perte de son pouvoir absolu
Le magnat a dû céder face aux puissants actionnaires et l'entrée en force de Vivendi, contrôlé par Vincent Bolloré, au conseil d'administration
Le projet ferait perdre à son patron Arnaud Lagardère le contrôle absolu du groupe propriétaire d'Hachette Livre et de plusieurs médias dont Europe 1 et Paris Match
Le groupe Lagardère fait l'objet d'incessantes rumeurs sur une cession de son pôle média, et notamment la radio Europe 1 pour laquelle Vincent Bolloré ne cache pas son intérêt
Le groupe est surtout victime de l'effondrement de ses activités de distribution dans les lieux de transports (Travel Retail), notamment les boutiques Relay
Le chiffre d'affaires de cette activité censée assurer la croissance du groupe s'effondre de 60% à 1,7 milliard d'euros
Le groupe, dirigé par Arnaud Lagardère et propriétaire de l'éditeur Hachette, des boutiques Relay ou encore des médias Europe 1, Paris Match et Journal du Dimanche, avait enregistré au troisième trimestre un chiffre d'affaires en recul de 38%
Les revenus de la branche de distribution dans les gares et aéroports (le «travel retail» des boutiques Relay et duty free) se sont notamment effondrés de 66% à 393 millions d'euros, après avoir déjà reculé de 55% au premier semestre
L’ancien chef de l’Etat Nicolas Sarkozy est membre du conseil de surveillance du groupe Lagardère depuis février 2020
Amber et le géant français des médias Vivendi, qui sont désormais alliés, représentent à eux deux près de 44% du capital de Lagardère et 30% des droits de vote
L'offensive printanière du fonds Amber Capital a échoué lors de l'assemblée générale du groupe
Retournement d’alliance de Vincent Bolloré qui fraternise avec le fonds d’investissement pour demander quatre sièges sur neuf au conseil de surveillance
Les grandes manœuvres se poursuivent chez Lagardère: ses deux premiers actionnaires, le groupe de médias Vivendi et le fonds activiste Amber Capital, s'allient pour demander une représentation au conseil de surveillance
Officiellement, l'annonce est motivée par "les très mauvais résultats" financiers de Lagardère, durement touché par la pandémie de Covid-19 qui a notamment fait s'effondrer son activité de distribution dans les lieux de transports