Un tribunal égyptien ajourne le procès du blocage par l’Ever Given du canal de Suez pour de nouvelles négociations sur les compensations

L’Ever Given, l’un des plus grands porte-conteneurs du monde, après avoir été entièrement mis à flot dans le canal de Suez, en Égypte, le 29 mars 2021 (Reuters)
L’Ever Given, l’un des plus grands porte-conteneurs du monde, après avoir été entièrement mis à flot dans le canal de Suez, en Égypte, le 29 mars 2021 (Reuters)
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Publié le Lundi 31 mai 2021

Un tribunal égyptien ajourne le procès du blocage par l’Ever Given du canal de Suez pour de nouvelles négociations sur les compensations

  • La prochaine audience a été ajournée au 20 juin à la demande des avocats représentant l’Autorité du canal de Suez et du propriétaire du porte-conteneurs géant qui a bloqué la voie maritime pendant six jours
  • Les deux parties se sont accusées mutuellement de l’échouement de l’Ever Given et le différend porte sur le montant de l’indemnisation que l’Autorité réclame pour le sauvetage du navire

LE CAIRE : Un tribunal égyptien a ajourné un procès en indemnisation pour le blocage du canal de Suez par le porte-conteneurs Ever Given, afin de laisser plus de temps aux négociateurs pour trouver un accord. 

La prochaine audience dans cette affaire a été ajournée au 20 juin à la demande des avocats représentant l’Autorité du canal de Suez et du propriétaire du porte-conteneurs géant qui a bloqué la voie maritime pendant six jours en mars après s’être échoué. 

Les deux parties se sont accusées mutuellement de l’échouement de l’Ever Given et le différend porte sur le montant de l’indemnisation que l’Autorité réclame pour le sauvetage du navire. 

Initialement, l’Autorité du canal de Suez avait réclamé 916 millions de dollars, un montant qui a ensuite été réduit à 550 millions de dollars, a déclaré dimanche, lors d’une intervention télévisée, le chef de l’Autorité, l’amiral Ossama Rabie. Cette somme couvrirait l’opération de sauvetage, les coûts liés au blocage de la circulation sur le canal et les frais de transit perdus pendant la semaine où l’Ever Given bloquait le canal. 

Le propriétaire japonais du navire, Shoei Kisen Kaisha Ltd., et les assureurs ont contesté la réclamation, l’Autorité ayant précédemment rejeté une offre d’indemnisation de 150 millions de dollars. 

Le tribunal économique d’Ismaïlia a ajourné l’audience après que le propriétaire du navire a soumis une nouvelle offre de règlement à l’amiable, a indiqué l’Autorité du canal de Suez dans un communiqué. 

Depuis qu’il a été libéré, le navire battant pavillon panaméen, qui transporte des marchandises entre l’Asie et l’Europe, a reçu l’ordre des autorités de rester dans un lac d’attente au milieu du canal en attendant que les parties conviennent d’une indemnisation. 

Le blocage du canal a perturbé le transport maritime mondial. En effet, des centaines de navires ont été retardés et d’autres ont été contraints d’emprunter la route beaucoup plus longue du cap de Bonne-Espérance, à l’extrémité sud de l’Afrique, ce qui a entraîné des dépenses supplémentaires en carburant et en argent. 

Environ 10% du commerce mondial passe par le canal, qui est une source essentielle de devises étrangères pour l’Égypte. Selon les chiffres officiels, 19 000 navires ont emprunté le canal l’année dernière. 

Annonçant l’ajournement de l’affaire par le tribunal, Khaled Abou Bakr, conseiller de l’Autorité auprès du comité de négociation, a mentionné que le propriétaire d’Ever Given avait reconnu la gestion professionnelle de la crise par l’Autorité et que les négociations sur les dommages étaient toujours en cours. 

Il a précisé que les détails des négociations et le montant de l’indemnisation resteraient privés afin de préserver les relations entre la société et les agents commerciaux. 

Mohammed Al-Sayed, membre du comité de négociation, a souligné que l’Autorité avait réussi à remettre l’Ever Given à flot sans causer de dommages au navire ou à sa cargaison. 

Cependant, il a noté que l’Autorité avait subi des pertes au cours de l’opération de sauvetage, notamment un bateau qui a coulé, entraînant la mort d’un membre de son équipage. 

Nabil Zeidan, représentant légal de l’Autorité du canal de Suez, a indiqué que les données de la boîte noire du navire avaient confirmé que le capitaine de l’Ever Given était responsable de l’accident car il avait dépassé les limites de vitesse du canal en naviguant à 22 nœuds (40,7 kilomètres par heure). 

Il a rejeté les accusations selon lesquelles l’Autorité était responsable de l’incident du fait qu’elle avait autorisé le navire à naviguer dans des conditions météorologiques défavorables. 

George Safwat, porte-parole officiel de l’Autorité du canal de Suez, a précisé que l’opération de sauvetage avait mobilisé plus de 600 membres de l’Autorité, mais que la personne décédée appartenait à l’équipe de sauvetage d’un fournisseur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com 


Manipulation médiatique et instrumentalisation de Forbes France au service de la propagande royale du Maroc

Le bâtiment des galeries du magazine Forbes. 62, 5th avenue, Manhattan, New York, NYC, USA. (Photo par : -/VW Pics/Universal Images Group via Getty Images)
Le bâtiment des galeries du magazine Forbes. 62, 5th avenue, Manhattan, New York, NYC, USA. (Photo par : -/VW Pics/Universal Images Group via Getty Images)
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  • Les chiffres sont accablants : sur 49 articles publiés par Forbes France sur le Maroc, près de la moitié sont des contenus payants étiquetés « Brandvoice », financés directement ou indirectement par des proches du régime marocain.
  • Dominique Busso, le PDG de l’édition française, ne cache pas que ces transactions douteuses sont monnaie courante.

RIYAD : L’enquête explosive menée par Marianne, complétée par les révélations incisives d’Africa Intelligence, lève le voile sur un système d’influence sophistiqué dans lequel le Maroc, sous couvert de soft power, orchestre une propagande méthodique via des relais médiatiques internationaux.

Forbes France, autrefois symbole d’excellence journalistique, apparaît aujourd’hui comme un instrument docile entre les mains des autorités marocaines.

Les chiffres sont accablants : sur 49 articles publiés par Forbes France sur le Maroc, près de la moitié sont des contenus payants étiquetés « Brandvoice », financés directement ou indirectement par des proches du régime de Mohammed VI.

Ces textes déguisés en journalisme peignent un portrait idyllique du royaume, occultant sciemment la répression des libertés individuelles, les inégalités criantes et les réalités économiques sombres du pays. Il s'agit d'une véritable mascarade qui sape l’intégrité journalistique et trompe délibérément les lecteurs.

Forbes France : un média au service de la propagande royale

Plus qu’un simple complice passif, le magazine semble s’être vendu au plus offrant, troquant son indépendance contre des millions d’euros provenant des cercles de pouvoir marocains.

Dominique Busso, le PDG de l’édition française, ne cache pas que ces transactions douteuses sont monnaie courante. Pire, selon des sources internes, le Maroc achète régulièrement des articles pour redorer l’image de son régime monarchique, tout en évitant toute transparence sur les financements réels.

Abdelmalek Alaoui, présenté comme un analyste ou un économiste, mais qui n'est en réalité qu'un agent de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), est identifié comme un rouage clé de cette machinerie propagandiste.

Des courriels internes obtenus par Marianne montrent comment Alaoui et d’autres agents influencent directement la ligne éditoriale de ces articles en faveur de la monarchie marocaine. Forbes France ne serait rien d’autre qu’un outil au service de cette désinformation orchestrée depuis Rabat.

Un documentaire sous influence : glorification du règne de Mohammed VI

Les tentacules de cette stratégie de manipulation s’étendent bien au-delà de la presse écrite. Africa Intelligence révèle qu’un documentaire diffusé sur Public Sénat à l’approche d’une visite officielle d’Emmanuel Macron au Maroc a été conçu comme une véritable opération de communication. 

Réalisé par des proches de l’élite politique marocaine et française, ce film, présenté comme un travail journalistique, n’est rien d’autre qu’une glorification du roi Mohammed VI.

Tout en vantant les prétendus succès du roi, notamment en matière de condition féminine et de développement économique, le documentaire escamote les critiques concernant les inégalités sociales et la répression des libertés. Il s'agit là d'une manipulation éhontée, à peine voilée, où les consignes éditoriales semblent avoir été dictées par Rabat pour protéger l’image royale.

Le Maroc : un État stratège du mensonge médiatique

Ce qui se dévoile ici est bien plus qu’un simple scandale médiatique. Il s’agit d’une stratégie délibérée et agressive de soft power, dans laquelle le Maroc utilise des moyens financiers considérables pour infiltrer et manipuler les récits médiatiques internationaux.

En contrôlant la narration sur des plateformes influentes telles que Forbes France, le royaume impose une version réécrite et aseptisée de la réalité, tout en muselant les voix dissidentes.

Ces pratiques immorales révèlent la complicité choquante de médias qui, en échange d'avantages financiers, renoncent à leur devoir d'informer honnêtement. Ce brouillage systématique de la frontière entre journalisme et propagande constitue une attaque directe contre l’intégrité de l’information.

Un appel urgent à l’éthique journalistique

Les révélations de Marianne et d’Africa Intelligence mettent en lumière le manque de diligence de la part d'acteurs tels que Forbes France.

Il est désormais impératif de mener une enquête indépendante sur ces pratiques. En effet, tant que des médias accepteront de se vendre au plus offrant, les citoyens continueront à être trompés par des récits soigneusement fabriqués pour servir des intérêts politiques. 

L’intégrité de la presse n’est pas à vendre, il est temps de le rappeler.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).