STRASBOURG: Le Bélarus doit de manière urgente mettre en place un dialogue national incluant la société civile pour sortir pacifiquement de la crise actuelle, ont exhorté mercredi les responsables du Conseil de l'Europe, jugeant que "la légitimité ne peut provenir de la répression".
Dans un communiqué commun, la secrétaire générale de l'organisation paneuropéenne de défense des droits de l'Homme, Marija Pejčinović Burić, le président de son assemblée parlementaire, Rik Daems, et le ministre grec Miltiadis Varvitsiotis, dont le pays préside actuellement le Conseil de l'Europe, appellent les autorités bélarusses "à engager d'urgence un dialogue national large et inclusif".
Celui-ci "doit permettre de garantir une sortie pacifique de la crise actuelle et d'ouvrir la porte à des réformes nécessaires bénéficiant à tous les citoyens bélarusses", ajoutent les trois responsables de l'organisation basée à Strasbourg.
Ils réclament "la libération immédiate de tous les manifestants détenus, l'arrêt de tout mauvais traitement et l'ouverture d'une enquête rapide et transparente sur les actes de brutalité des forces de l'ordre".
Dans une autre déclaration commune, le vice-président de l'Union européenne Josep Borrell et le ministre canadien des Affaires étrangères François-Philippe Champagne ont souligné les "obligations internationales" du Bélarus. "En tant qu'État participant de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), le Bélarus s'est engagé à organiser des élections véritablement démocratiques et à défendre les droits de la personne et les libertés fondamentales", ont-ils estimé.
Borrell et Champagne ont ajouté qu'ils appuyaient la proposition de médiation de la présidence de l'OSCE, offrant une visite au gouvernement du Bélarus. "Nous appelons les autorités bélarussiennes à accepter cette proposition sans tarder", ont-ils indiqué.
Le Bélarus, qui connaît un mouvement inédit de contestation du président Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, n'est "pas encore" membre à part entière du Conseil de l'Europe, qui compte 47 membres dont la Russie et l'Ukraine, mais Minsk a signé et ratifié au cours des ans douze traités et protocoles de l'organisation.
"Nous souhaitons tous qu'un jour le Bélarus rejoigne notre famille européenne de valeurs communes en devenant un membre à part entière du Conseil de l'Europe", qui se tient "prêt à travailler" avec le pays pour "contribuer à rapprocher la législation bélarusse des normes démocratiques européennes", lancent les responsables de l'organisation.