La foule de retour pour un concert test anti-Covid à Paris

L'enjeu était important pour le secteur français du spectacle (Photo, AFP).
L'enjeu était important pour le secteur français du spectacle (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 30 mai 2021

La foule de retour pour un concert test anti-Covid à Paris

  • «Nous on veut vivre... encore plus fort». Samedi soir, les paroles de la chanson «Marilyn» avaient une résonance particulière pour la foule
  • Lors de ce concert pour l'instant exceptionnel, car il s'agit d'une expérimentation scientifique, le groupe Indochine, formé en 1981, a déroulé ses classiques

PARIS: « Ça fait si longtemps » : 5 000 spectateurs ont dansé samedi sur les tubes du groupe français Indochine, avec masque mais serrés dans l'arène parisienne de Bercy, lors d'un concert doublé d'une étude scientifique très attendu par un secteur durement éprouvé par la Covid-19.

« Nous on veut vivre... encore plus fort ». Samedi soir, les paroles de la chanson « Marilyn » avaient une résonance particulière pour la foule, privée de live depuis des mois, à qui le chanteur Nicola Sirkis a demandé de « faire du bruit » pour les soignants, les chercheurs. Et pour rendre hommage « à tous les morts du Covid »

Lors de ce concert pour l'instant exceptionnel, car il s'agit d'une expérimentation scientifique, le groupe vétéran, formé en 1981, a déroulé ses classiques, enchaînant les tubes qui ont traversé les générations : « 3e sexe », « J'ai demandé à la lune », « Tes yeux noirs »... Une nuée de bras levés a répondu à « Trois nuits par semaine », puis la clameur a envahi Bercy quand ont surgi les premières notes de « L'aventurier ».

Tests

« Ça fait des mois qu'on n'a pas de concert. Revoir la foule, ça fait du bien, on reprend goût à la vie », a témoigné Loïs, une technicienne de laboratoire de 30 ans, postée au plus près de la scène.

« Ça fait si longtemps qu'on attend (...) Donc là, retrouver un concert, en plus Indochine, c'est assez formidable », s'est aussi enthousiasmée Camille, 26 ans, une fan qui habite la région parisienne.

Avant d'entrer dans l'arène, la jeune femme a dû remettre l'enveloppe contenant un test salivaire effectué samedi, après un premier test antigénique réalisé ces trois derniers jours et qui s'est avéré négatif au virus de la Covid-19, l'une des conditions pour participer à l'étude.

Cette expérimentation, déjà réalisée ailleurs en Europe, est devenue un serpent de mer en France, où elle a été reportée plusieurs fois. Elle a finalement lieu sur fond de nette amélioration de la situation sanitaire, à deux jours de l'ouverture de la vaccination pour tous les adultes.

Mais l'enjeu reste important pour le secteur du spectacle, qui voit la reprise en pointillés, malgré la reprise des concerts assis avec distanciation.

L'attente des festivals

Pour l'instant, les festivals debout ont été autorisés cet été, mais avec une limite d'une personne tous les 4 m2. Rien à voir avec la promiscuité qui régnait samedi à Bercy.

Nombre de festivals ont déjà jeté l'éponge (Solidays, Eurockéennes), seuls de rares événements se tenant, le plus souvent en format assis et avec jauge (Francofolies, Printemps de Bourges, Vieilles Charrues).

Un festivalier pour 4 m2, « pour un secteur qui vit de la billetterie, c'est intenable », juge Malika Séguineau, la directrice générale du Syndicat du spectacle musical et de variété (Prodiss), qui porte le projet avec l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris pour le volet scientifique et avec le soutien du gouvernement.

Plusieurs politiques avaient fait le déplacement, dont les ministres de la Santé et de la Culture Olivier Véran et Roselyne Bachelot.

L'étude doit démontrer que s'ils sont testés négatifs à la Covid-19 en amont, les spectateurs ne courent pas plus de risque de se contaminer au concert qu'en temps normal.

L'expérimentation, dont de premiers résultats sont attendus fin juin, n'est ouverte qu'aux 18-45 ans qui ne présentent pas de risques de formes graves en cas de contamination. 

Sur 20 000 volontaires, un groupe de 7 500 a été sélectionné après un premier test antigénique négatif entre mercredi et vendredi.

Parmi eux, 5 000 personnes ont pu danser à Bercy, tandis que 2 500 devaient rester chez elles. Tous les participants étaient invités à se soumettre à un test salivaire samedi, puis un autre sept jours plus tard. « Quel parcours du combattant ! », les a remerciés le chanteur d'Indochine.

Le nombre de cas positifs sera comparé dans les deux groupes.

Les expériences similaires, en Espagne ou au Royaume-Uni, n'ont pas montré de risque élevé de contamination.


Le Liban réforme le secret bancaire, une mesure clé pour ses bailleurs

Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
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  • Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays
  • Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans

BEYROUTH: Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays, plongé dans une grave crise économique, par les bailleurs internationaux, dont le FMI.

Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans, couvrant donc le début de la crise économique lorsque les banquiers ont été accusés d'aider des personnalités à transférer des fonds importants à l'étranger.

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a salué une "étape indispensable vers la réforme financière" que son gouvernement a promis de réaliser et un "pilier essentiel d'un plan de reconstruction".

Cette mesure, a-t-il ajouté, est "fondamentale pour restaurer les droits des déposants et la confiance des citoyens et de la communauté internationale". Il a mis en avant que l'opacité financière, prévalant de longue date au Liban, n'était plus aussi attractive pour les investisseurs qu'elle avait pu l'être.

"Il ne faut pas croire qu'avec cette loi, n'importe qui va entrer dans une banque et demander des détails sur un compte", a tempéré le ministre des Finances, Yassine Jaber, en déplacement à Washington avec son collègue de l'Economie, Amer Bisat, et le nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid.

Ces responsables doivent se rendre à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI).

Le Liban a longtemps été une plaque-tournante financière régionale, dont la législation stricte sur le secret bancaire était perçue comme un atout, jusqu'à la profonde crise économique et financière qui a éclaté en 2019 et terni sa réputation.

Depuis, les autorités sont sous pression, interne et internationale, pour réformer une législation accusée d'avoir permis une fuite de capitaux au déclenchement de la crise, alors que les simples déposants étaient privés de leur épargne et que la valeur de la monnaie locale plongeait.

- Loi rétroactive sur dix ans -

Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les changements votés jeudi autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations sans raison particulière".

Ces organismes pourront avoir accès à des informations comme le nom des clients et les détails de leurs dépôts, et enquêter sur d'éventuelles activités suspectes, selon Legal Agenda.

La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars et aider à la relance de l'économie libanaise, dont les maux sont imputés à la mauvaise gestion et à la corruption.

La récente guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien Hezbollah a aggravé la situation et le pays, à court d'argent, a besoin de fonds pour la reconstruction.

M. Salam a souligné que la réforme "ouvrait une page nouvelle" dans la lutte contre l'évasion fiscale, la corruption et le blanchiment.

Le ministre des Finances a relevé que la Banque centrale aura "plus de marge de manoeuvre" pour accéder à certains comptes.

Selon Alain Aoun, membre de la commission des finances du Parlement, une première réforme en 2022 avait été jugée insuffisante par le FMI. Les organismes de contrôle pourront désormais demander "l'information qu'ils veulent", a-t-il dit à l'AFP.

En avril 2022, le Liban et le FMI avaient conclu un accord sous conditions pour un prêt sur 46 mois de trois milliards de dollars, mais les réformes alors exigées n'ont pour la plupart pas été entreprises.

En février, le FMI s'est dit ouvert à un nouvel accord, et le nouveau gouvernement libanais a promis d'autres réformes. Il doit prochainement soumettre au Parlement un projet de loi pour restructurer le secteur bancaire.

Mercredi, le gouvernement a aussi signé un accord de 250 millions de dollars avec la Banque mondiale pour relancer son secteur électrique en déshérence, qui prive régulièrement les Libanais de courant.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.