PARIS : Une dizaine de véhicules, 20 membres du Raid, des enquêteurs de Loire-Atlantique: durant une semaine jour et nuit, ce dispositif hors norme a permis l'interception d'un « go fast » lundi dernier dans la Somme et la saisie de près de 60 kg d'héroïne, évalués à près de 2 millions d'euros, a-t-on appris vendredi de source policière.
L'enquête menée par la brigade des stupéfiants de la sûreté départementale de Loire-Atlantique avait débuté en janvier dernier. Il s'agissait de démanteler un réseau de trafiquants d'héroïne entre les Pays-Bas notamment et Nantes, là où la « tête » du trafic a pu être localisée puis interpellée mercredi dans le Morbihan après une course poursuite.
En mars, les enquêteurs nantais demandent le concours de l'antenne du Raid de Lille qui couvre le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme, l'Aisne et les Ardennes, pour intercepter les « go fast » (véhicules transportant la drogue, ndlr) de ce réseau.
« Nous sommes un service transversal et nous avons des moyens, une méthode dans ce genre de dossiers », explique à l'AFP le commandant de cette antenne.
« Nous intervenons dans les 5 derniers pourcents de l'opération de police quand le service d'enquête a réalisé 95% de celle-ci », ajoute-t-il.
Après moult investigations, études des parcours empruntés par les malfaiteurs, il est décidé que l'interception aurait lieu dans la Somme, au péage Jules Verne d'Amiens sur l'A29.
« Une dizaine de véhicules, une vingtaine d'hommes du Raid sont mobilisés ainsi que les enquêteurs de Nantes. C'était un dispositif hors norme », raconte le chef de l'antenne Lilloise du Raid.
Durant une semaine « en continu, jour et nuit », ils planquent. Jusqu'au lundi de la Pentecôte, où le « go fast » est tracé, et sera intercepté, en plein après-midi, au péage. « Il n'y avait aucun moyen pour lui de s'échapper, à moins de s'envoler », poursuit le policier.
Aucun coup de feu n'a été tiré, le malfaiteur seul à bord n'a pas tenté de franchir la herse déployée, ni de tirer sur les policiers lourdement armés. « Il était stupéfait ».
A l'intérieur du véhicule, 20 kg d'héroïne en paquets compressés sont découverts. Le même jour, l'antenne du Raid de Rennes procèdent à des interpellations à Nantes.
38 kg d'héroïne en poudre seront saisis lors des perquisitions à Nantes. Au total ces près de 60kg d'héroïne représentent, selon le policier, 2 millions d'euros à la revente.
Cinq personnes seront ce lundi-là interpellées. La tête du réseau sera finalement arrêtée, deux jours plus tard, dans le Morbihan, au terme d'une traque rocambolesque. Selon Ouest-France, il s'agirait d'un homme de 35 ans.
Vendredi, cinq suspects devaient être déférés au parquet de Nantes.