Un câble sous-marin entre l'Allemagne et la Norvège pour échanger de l’énergie propre

Quelques étapes de l'installation du câble de 623 kilomètres, dont 516 sous la mer, du projet Nordlink. (Photo, TenneT)
Quelques étapes de l'installation du câble de 623 kilomètres, dont 516 sous la mer, du projet Nordlink. (Photo, TenneT)
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Publié le Vendredi 28 mai 2021

Un câble sous-marin entre l'Allemagne et la Norvège pour échanger de l’énergie propre

  • Baptisé le « câble vert », Nordlink permet d'échanger de l'énergie éolienne ou solaire produite en Allemagne contre de l'énergie hydroélectrique produite en Norvège
  • Les renouvelables représentent la moitié de la production d'électricité en Allemagne en 2020, mais le pays est encore loin de la neutralité climatique prévue pour 2045

BERLIN : Echange énergie éolienne contre production hydroélectrique: l'Allemagne et la Norvège ont inauguré jeudi un câble sous-marin connectant leurs réseaux pour renforcer l'alimentation des deux pays en électricité verte et organiser la transition énergétique à l'échelle européenne.

La mer du Nord sépare la commune allemande de Wilster, près de l'embouchure de l'Elbe, de la bourgade de Tonstad, au sud de la Norvège.

Entre les deux rives court désormais Nordlink, l'un des câbles électriques sous-marins les plus longs au monde, promesse d'une énergie moins polluante pour la première puissance économique européenne, engagée dans une course à la réduction des émissions de CO2.

Entrée en fonction en avril, la ligne de 623 kilomètres, dont 516 sous la mer, a été saluée jeudi comme « une avancée réellement importante (...) vers un approvisionnement énergétique durable », par la chancelière Angela Merkel.

« Grâce à cet échange, nous pouvons désormais mieux utiliser notre infrastructure électrique », a souligné, lors de cette cérémonie d'inauguration en ligne, la Première ministre norvégienne Erna Solberg.

Sécurité d'approvisionnement

Les renouvelables ont pour la première fois représenté la moitié de la production d'électricité en Allemagne en 2020, contre 25% il y a moins de dix ans, selon l'institut de recherche Fraunhofer.

Mais le pays est encore loin du compte pour atteindre son objectif de neutralité climatique en 2045. Son économie gourmande en énergie devra également composer avec la fermeture des dernières centrales nucléaires du pays en 2022 et la sortie du charbon d'ici 2038.

Baptisé le « câble vert », Nordlink apporte sa pierre à l'édifice en permettant d'échanger de l'énergie éolienne ou solaire produite en Allemagne contre de l'énergie hydroélectrique produite en Norvège.

Ce procédé permet de compenser les fluctuations de l'offre en énergies renouvelables tributaires du vent, du soleil ou de la pluie, sans recourir à l'énergie fossile ou nucléaire.

L'intermittence de ces ressources est l'une des principales difficultés à gérer pour les opérateurs.

Nordlink sert aussi de soupape pour les surplus d'énergie éolienne allemande.

« Avec la croissance de l'énergie éolienne et solaire, il y aura à certains moments des excédents de renouvelables en Allemagne et grâce au câble, nous pourrons les envoyer en Norvège », où ils seront stockés, explique à l'AFP Thorsten Lenck, du centre de réflexion Agora Energiewende, qui étudie la transition énergétique allemande.

Déjà, des centaines d'éoliennes doivent être régulièrement être arrêtées lorsque l'offre d'électricité verte est supérieure à la demande.

Surplus

« L'hydroélectricité norvégienne et l'énergie éolienne allemande se complètent de manière optimale dans ce système », explique à l'AFP Mathias Fischer, porte-parole de Tennet, l'un des quatre gestionnaires de réseaux de transport d'électricité en Allemagne, et opérateur de Nordlink.

Pourtant, le projet n'est pas sans soulever de débat en Norvège, pays qui aime se présenter comme » la batterie verte de l'Europe ».

Selon leurs détracteurs, ces infrastructures contribuent à renchérir le prix de l'électricité sur le marché domestique.

La capacité de la ligne peut atteindre 1 400 mégawatts, soit à peu près la production d'une très grande centrale nucléaire, assez pour environ 3,6 millions de foyers.

L'Union européenne a fait de l'interconnexion des systèmes électriques l'un des piliers de sa stratégie vers une énergie décarbonée. De nombreux projets transfrontaliers existent déjà comme le câble reliant la Norvège aux Pays-Bas, lui aussi sous-marin, celui entre les Pays-Bas et la Grande-Bretagne, ou entre le Danemark et les Pays-Bas. D'autres sont en projet.

Plus décentralisées, moins proches des centres urbains et industriels, les énergies renouvelables bouleversent la carte des réseaux de transport de courant.

Ainsi l'un des plus gros défis de la transition allemande porte sur l'installation de milliers de kilomètres de nouvelles lignes pour acheminer l'électricité depuis le Nord, où le vent souffle en abondance, vers les régions du sud du pays, poumon économique très peuplé.

Mais ce chantier, et notamment l'axe nord-sud, a pris beaucoup de retard en raison des lourdeurs administratives et de la pression d'associations locales qui contestent les tracés.

Angela Merkel s'en est inquiétée jeudi, appelant à avancer « plus vite » sur la construction de ces infrastructures essentielles.


Climat: l'UE face aux pays pétroliers et émergents, la COP30 dans l'impasse

Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
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  • Les négociations de la COP30 à Belém sont dans l’impasse, l’Union européenne se retrouvant isolée face aux pays pétroliers et émergents qui refusent d’inscrire la sortie des énergies fossiles dans l’accord final
  • Les pays en développement exigent davantage de financements pour la transition et l’adaptation, tandis que les Européens menacent de quitter la conférence sans accord

BELEM: La conférence de l'ONU sur le climat à Belém (Brésil) est entrée en prolongation samedi, avec un face-à-face entre Union européenne d'un côté et des pays pétroliers et émergents de l'autre, en désaccord frontal.

Les négociations se sont poursuivies dans la nuit de vendredi à samedi, alors que la COP30 devait s'achever vendredi soir, après deux semaines de travaux. Où en est-on au petit matin?

"Nulle part", répond la ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, en arrivant à une réunion avec les Vingt-Sept tôt samedi. De nombreux négociateurs n'ont pas dormi de la nuit, alors que des parties du site à Belem commencent à être démontées.

Que doit dire la déclaration finale de cette COP30? La question divise les délégations venues jusqu'en Amazonie.

Une séance de clôture est programmée à 10h00 (13h00 GMT), mais l'horaire pourrait changer.

Pour les Européens, l'avenir passe obligatoirement par un message pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les énergies fossiles. Celles-ci sont responsables de la grande majorité du réchauffement.

Des pays comme la Chine, la Russie, l'Arabie saoudite ou l'Inde sont désignés par la France comme menant le camp du refus.

Mais une partie du monde en développement ne soutient pas non plus la bataille contre les fossiles.

Ils expliquent que de nombreuses économies, pauvres ou émergentes, n'ont pas à l'heure actuelle les moyens d'une transition vers une consommation et une croissance moins denses en carbone, ou tout simplement de s'adapter à un climat déréglé. Ils réclament des pays les plus riches des engagements financiers supplémentaires pour aider les nations qui le sont moins.

- Européens "isolés" -

La présidence brésilienne de la conférence a consulté tout le monde vendredi sur une proposition d'accord qui ne contient plus le mot "fossiles". Et encore moins la création d'une "feuille de route" sur la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, réclamée par au moins 80 pays européens, latino-américains ou insulaires, et soutenue par le président brésilien Lula lui-même.

L'Union européenne a évoqué vendredi la perspective de partir "sans accord". Ce serait un échec retentissant pour l'hôte, le Brésil, et pour une conférence organisée dans l'une des régions emblématiques des questions environnementales posées à la planète, l'Amazonie.

Mais cela pose un dilemme. Les Européens se retrouvent "isolés" dans leur refus du texte, selon une délégation d'un des 27. Ils hésitent sur l'attitude à adopter: claquer la porte pour marquer la gravité de la situation, ou chercher encore une conciliation par "peur (...) d'endosser la responsabilité" de l'échec du sommet.

Le projet d'accord de la présidence brésilienne demande des "efforts" pour tripler les financements pour l'adaptation des pays pauvres au changement climatique. Or les État appelés à contribuer appelés sont réticents, un an après une COP29, à Bakou, qui les a déjà engagés sur dix ans.

"Concentrons-nous sur l'essentiel: l'accès à l'énergie pour les plus pauvres, la sécurité énergétique pour tous et la durabilité énergétique pour la planète", dit à l'AFP l'Indien Arunabha Ghosh, émissaire de la COP30 pour l'Asie du Sud.

- "Nous mettre d'accord" -

Selon plusieurs observateurs et délégués interrogés par l'AFP, les débats se concentrent sur des modifications à la marge des trois principaux points de friction: l'ambition de réduction des énergies fossiles, l'aide financière due par les pays développés, et les tensions commerciales sur les taxes carbone aux frontières.

"Ceux qui doutent que la coopération soit la meilleure chose à faire pour le climat seront absolument ravis de voir qu'on n'arrive pas à nous mettre d'accord", lançait le président de la COP30, le diplomate André Corrêa do Lago.

L'idée d'une "feuille de route" pour accélérer la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, est née de la frustration face au manque de concrétisation de l'engagement à leur abandon progressif pris à la COP28 il y a deux ans.

Peu comptaient sur le retour de cette question au menu, jusqu'à ce que le président brésilien la remette au centre du jeu au début du sommet.

Premier producteur de pétrole au monde, les États-Unis sont eux-mêmes absents de cette COP30, le président Donald Trump jugeant ces négociations inutiles.


Sept accords technologiques avec les États-Unis pour accélérer l’IA saoudienne

L'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en matière d'intelligence artificielle. (SPA)
L'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en matière d'intelligence artificielle. (SPA)
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  • La cérémonie de signature a été dirigée par le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, en marge du Forum d’investissement saoudo-américain à Washington DC

WASHINGTON : L’Autorité saoudienne des données et de l’intelligence artificielle (SDAIA) a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en intelligence artificielle (IA).

Les accords ont été signés en marge du Forum d’investissement saoudo-américain à Washington DC, qui a rassemblé des hauts responsables, dignitaires, PDG et cadres de grandes entreprises saoudiennes et américaines, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La cérémonie de signature a été dirigée par le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a ajouté la SPA.

Ces accords couvrent un large spectre de collaborations visant à renforcer l’infrastructure des données, développer les compétences nationales et promouvoir l’adoption de l’IA dans des secteurs clés.

Dans le cadre d’un partenariat, Supermicro travaillera avec la SDAIA sur des solutions serveur, la conception de centres de données, des événements centrés sur l’IA, des programmes de formation et des initiatives d’apprentissage en ligne destinées à développer l’expertise locale.

Dell coopérera avec la SDAIA pour accélérer l’adoption des technologies IA grâce à l’amélioration de l’infrastructure, au transfert de connaissances et à des initiatives de renforcement des capacités nationales.

Un accord distinct avec Accenture permettra aux deux parties d’échanger leur expertise pour renforcer les capacités de leadership en IA. Le partenariat comprend le développement des infrastructures de données et d’IA, le soutien à la transformation de la main-d’œuvre et la sensibilisation du public à l’importance de l’adoption de l’IA.

La collaboration de Cisco se concentrera sur l’accélération de la transformation numérique dans le secteur public, la promotion d’initiatives IA et le développement d’environnements de centres de données évolutifs et dotés d’IA.

L’accord-cadre de la SDAIA avec Boomi renforcera l’innovation au sein de l’écosystème IA du Royaume grâce au développement de centres de données IA alimentés par la technologie Boomi, ainsi qu’à des programmes plus larges d’échange de connaissances.

SambaNova soutiendra la SDAIA à travers des événements conjoints, des camps de formation, le partage de connaissances et des campagnes de sensibilisation pour renforcer les capacités nationales en IA et en données.

Par ailleurs, GitLab explorera des opportunités conjointes dans le développement des compétences, les projets d’innovation, les solutions commerciales et l’expansion de la portée mondiale des applications IA développées en Arabie saoudite.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


BNP Paribas rehausse ses objectifs de solidité financière et bondit en Bourse

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
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  • Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués
  • Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%

PARIS: Le groupe bancaire français BNP Paribas gagnait plus de 5% jeudi matin à la Bourse de Paris, après avoir annoncé qu'il visait un ratio de solvabilité supérieur d'ici 2027.

Son titre prenait 5,79% vers 08H15 GMT, à 70,93 euros, en première place d'un CAC 40 en hausse de 1,13%. BNP Paribas table désormais sur un "ratio CET1 fixé à 13% à l'horizon 2027".

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués.

Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués.

Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%.

BNP Paribas vise aussi une amélioration "continue" de son coefficient d'exploitation, un indicateur de rentabilité qui rapporte les coûts fixes au produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires pour les banques).

L'objectif est qu'il atteigne 61% en 2026 et 58% en 2028, "un engagement fort de maîtrise des coûts", selon le communiqué.

BNP Paribas souhaite par ailleurs rester "à l'écoute de [ses] actionnaires grâce à une politique de distribution attractive et disciplinée", a expliqué Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, cité dans un communiqué.

Le groupe a aussi annoncé qu'il lancerait courant novembre son programme de rachat d'actions de 1,15 milliard d'euros, dans le cadre de sa distribution du résultat de 2025.