Le Premier ministre arménien parle de situation «explosive» avec l'Azerbaïdjan

Cette photographie prise et publiée par le service de presse du gouvernement arménien le 27 mai 2021 montre le Premier ministre arménien par intérim Nikol Pashinyan (à gauche) alors qu'il parle avec un militaire dans le village de Gegharkunik. (Photo, AFP)
Cette photographie prise et publiée par le service de presse du gouvernement arménien le 27 mai 2021 montre le Premier ministre arménien par intérim Nikol Pashinyan (à gauche) alors qu'il parle avec un militaire dans le village de Gegharkunik. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 28 mai 2021

Le Premier ministre arménien parle de situation «explosive» avec l'Azerbaïdjan

  • Selon Erevan, six militaires ont été capturés alors qu'ils se trouvaient en territoire arménien et menaient des « travaux de génie »
  • Le 13 mai, l'Arménie a accusé les forces azerbaïdjanaises d'avoir violé la frontière pour prendre le contrôle de territoires au bord du lac Sev

EREVAN : Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a estimé jeudi que la situation était « tendue et explosive » à la frontière avec l'Azerbaïdjan, où six soldats d'Erevan ont été faits prisonniers par les troupes de Bakou.

Selon Erevan, les six militaires ont été capturés alors qu'ils se trouvaient en territoire arménien et menaient des « travaux de génie » tandis que Bakou les accuse de faire partie d'un « groupe de sabotage » entré en Azerbaïdjan pour y poser des mines.

« La situation est tendue et explosive », a déclaré dans une vidéo publiée sur Facebook M. Pachinian, en visite dans le district de Guégarkounik, dans l'est de l'Arménie, où a eu lieu cet incident.

Selon lui, des escarmouches sont régulières entre les troupes arméniennes et des soldats azerbaïdjanais ayant franchi la frontière.

L'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont affrontés à l'automne 2020 dans une courte guerre pour le contrôle de la région séparatiste du Nagorny Karabakh ayant fait 6 000 morts.

Elle s'est terminée par la défaite d'Erevan, contrainte de céder à l'Azerbaïdjan des territoires qu'elle contrôlait depuis trois décennies et qui formaient un glacis sécuritaire autour du Nagorny Karabakh, resté lui essentiellement aux mains d'Erevan.

Ces dernières semaines, de nouvelles tensions ont failli dégénérer, Erevan accusant les forces azerbaïdjanaises de tenter de prendre le contrôle de nouveaux territoires.

Nikol Pachinian a affirmé plus tôt jeudi, au cours d'une réunion gouvernementale, que les soldats capturés « effectuaient des travaux d'aménagement de la frontière », notamment en installant des panneaux d'avertissement près des mines alors que la région a la réputation d'être l'une des plus minées au monde.

Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a lui affirmé qu'il s'agissait d'un « groupe de reconnaissance et de sabotage », qui a tenté vers 03H00 (mercredi 23H00 GMT) de « s'introduire sur notre territoire » avant d'être capturé.

Selon le communiqué, les soldats tentaient de poser des mines sur une route de ravitaillement menant vers les positions azerbaïdjanaises.

Concentration d'unités militaires

Le district de Guégarkounik est frontalier de celui de Kalbajar, que les forces azerbaïdjanaises ont repris cet automne. 

Bakou précise qu' « une concentration de plusieurs unités d'équipement militaire ennemi, dont des chars », étaient observés dans le secteur jeudi matin.

De son côté, un haut responsable de l'état-major arménien a affirmé que 1 000 soldats azerbaïdjanais se trouvaient en territoire arménien et que « si la décision est prise de recourir à la force, ils seront éliminés ».

Mardi, un soldat arménien avait déjà été tué dans un accrochage dans ce district. Les deux pays s'accusent mutuellement depuis cet automne de nombreuses provocations, chacun niant avec véhémence les affirmations de son ennemi. 

Le 13 mai, l'Arménie a accusé les forces azerbaïdjanaises d'avoir violé la frontière pour prendre le contrôle de territoires au bord du lac Sev que se partagent les deux pays. 

L'affaire avait provoqué une montée des tensions et Washington comme Paris avaient réclamé un « retrait immédiat des troupes azerbaïdjanaises du territoire arménien ».

A l'issue de la guerre de l'automne 2020, les forces azerbaïdjanaises avaient été redéployées dans les territoires frontaliers reconquis, entraînant ces tensions. 

Celles-ci persistent malgré le cessez-le-feu signé sous l'égide de Moscou et le déploiement de soldats de la paix russes, et la crainte d'un nouvel embrasement inquiète Moscou comme les pays occidentaux.

Le conflit du Karabakh entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie déstabilise le Caucase depuis plus de trente ans. Erevan avait remporté au début des années 1990 une première guerre.

Sous pression de l'opposition depuis la défaite de l'automne, Nikol Pachinian est quant à lui en campagne électorale après avoir dû convoquer des législatives anticipées en juin.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.