La CFDT reste le premier syndicat du privé, la CGT en assez net recul

La CFDT conforte sa place de premier syndicat du privé (Photo, AFP).
La CFDT conforte sa place de premier syndicat du privé (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 27 mai 2021

La CFDT reste le premier syndicat du privé, la CGT en assez net recul

  • La mesure de l'audience nationale des syndicats est calculée tous les quatre ans en additionnant les suffrages recueillis par les syndicats lors des élections professionnelles
  • La CFDT, qui avait ravi en mars 2017 la place de premier syndicat du privé à la CGT, a obtenu selon ces chiffres 26,77% des suffrages

PARIS: La CFDT conforte sa place de premier syndicat du privé, selon des chiffres publiés mercredi par la Direction générale du Travail, la CGT reculant elle assez fortement, malgré ses bons résultats dans les très petites entreprises (TPE).

La mesure de l'audience nationale des syndicats est calculée tous les quatre ans en additionnant les suffrages recueillis par les syndicats lors des élections professionnelles organisées dans les entreprises d'au moins 11 salariés, lors des élections aux chambres départementales d'agriculture, et dans les TPE.

La CFDT, qui avait ravi en mars 2017 la place de premier syndicat du privé à la CGT, a obtenu selon ces chiffres 26,77% des suffrages, en légère hausse (+0,38 point), devant la centrale de Montreuil qui recule assez fortement (22,96%, -1,89 point).

Force ouvrière, troisième, reste quasi stable, à 15,24% (-0,36), devant la CFE-CGC (11,92%, +1,23) et la CFTC (9,50%, +0,02).

L'Unsa progresse légèrement (5,99%, +0,64), de même que Solidaires (3,68%, +0,23). Mais ces deux syndicats n'atteignent pas la barre des 8%, indispensable depuis 2008 pour être « représentatif » au niveau national interprofessionnel.

Au total, 5.398.796 salariés ont voté lors des différents scrutins, sur 14.118.287 inscrits, soit une participation de 38,2%, en baisse de 4,5 points par rapport à 2017.

La CFDT et la CGT ont relevé dans leurs communiqués respectifs cette « baisse », qui « doit interpeller tous les acteurs de la démocratie sociale », selon la seconde.

Pour la CFDT, « elle n'est pas sans lien avec les ordonnances de 2017, qui ont supprimé les représentants de proximité ».

La réforme a fusionné les différents instances représentatives du personnel - délégués du personnel, comité d'entreprise (CE) et comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) - en une seule, le comité social et économique (CSE).

« Syndicalisme utile »

La CFDT s'est félicitée dans son communiqué de « consolide(r) sa place de numéro un ». 

« Les salariés du privé ont, une nouvelle fois, fait le choix d'un syndicalisme utile, qui répond à leurs préoccupations. Par leur vote, ils ont exprimé leur confiance en un ou une collègue qui les représente, dans une organisation qui agit quotidiennement pour améliorer leur vie au travail », a-t-elle commenté.

La CGT a elle accusé le coup, disant « mesure(r) le déficit de présence qu'elle doit combler auprès de tous les salariés, quelles que soient leurs catégories socio-professionnelles et leurs diversités, pour redevenir première organisation syndicale dans le secteur privé ».

Elle a cependant rappelé rester la « première organisation dans la fonction publique, suite aux élections de décembre 2018 ». En avril, elle était arrivée nettement en tête du scrutin dans les TPE, recueillant 26,31% des voix, devant la CFDT (16,46%).

L'Unsa s'est également réjouie de sa progression: chiffres du public et du privé confondus, elle passe même selon son communiqué devant la CFTC, devenant la cinquième organisation syndicale (derrière dans l'ordre la CFDT, la CGT, FO, la CFE-CGC). De nouvelles élections sont prévues dans le public en 2022.

Selon la politiste Sophie Béroud, autrice de plusieurs ouvrages sur le syndicalisme, la CGT paye notamment une difficulté structurelle à s'adapter aux évolutions du monde du travail - à l'heure d'une externalisation croissante de la main-d'œuvre des grandes entreprises.

« La CGT repose sur un syndicalisme d'entreprise, et du coup ils ont beaucoup de mal à s'adresser à des salariés isolés », ce qui nécessiterait de s'appuyer davantage sur des « structures territoriales », à l'échelon départemental ou régional, explique-t-elle.

Autre facteur : « les salariés qui adhèrent à la CGT ou à des syndicats SUD, c'est plus difficile pour eux dans l'entreprise (...). On rencontre assez vite l'hostilité de l'employeur », remarque-t-elle.

En outre, la CGT est peu représentée parmi les cadres des entreprises.

Pour un responsable d'une organisation syndicale concurrente s'exprimant sous couvert d'anonymat, « ce qui est important c'est de répondre aux préoccupations concrètes (des salariés), ce n'est pas de faire de l'agitation. Il y a un type de syndicalisme qui n'est plus adapté à la réalité que traversent les salariés ».

« Après ils ont leurs conflits internes et ça ne va pas arranger les affaires pour eux », tacle cette source.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".