Les militaires maliens face au choix entre intrigues de palais et traque des djihadistes

Le colonel Assimi Goïta, l’homme fort à Bamako. (Photo, AFP)
Le colonel Assimi Goïta, l’homme fort à Bamako. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 27 mai 2021

Les militaires maliens face au choix entre intrigues de palais et traque des djihadistes

  • Plusieurs analystes critiquent le fait que l'armée malienne, au cœur de toutes les luttes de pouvoir depuis l'indépendance de la France en 1960, n'a d'autres desseins que « ses intérêts » propres
  • «Que leurs hommes se fassent tuer au front n'émeut pas les militaires, mais qu'un ministère et les gains qui en découlent leur échappent, cela devient un motif de soulèvement»

BAMAKO: Les militaires maliens, auteurs de leur second coup de force en moins d'un an, devront choisir entre la poursuite des intrigues de palais et la lutte contre les jihadistes, estiment des experts.

Le président et le Premier ministre de transition, Bah Ndaw et Moctar Ouane, ont démissionné mercredi, après leur arrestation lundi par les militaires, selon des sources militaire et diplomatique.

Ce coup de force aux conséquences imprévisibles a remis sur le devant de la scène le colonel Assimi Goïta, discret vice-président de la transition mais véritable homme fort à Bamako depuis qu'il a dirigé en août 2020 le putsch qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, réélu un an plus tôt.

C'est le colonel Goïta qui a indiqué mardi avoir écarté le président de transition et son Premier ministre, en les accusant d'avoir formé un nouveau gouvernement sans le consulter alors qu'il est le vice-président en charge des questions de sécurité, attribution primordiale dans un pays confronté à la propagation jihadiste et aux violences en tous genres.

Leur tort est en particulier d'avoir privé deux figures de la junte des portefeuilles de la Défense et de la Sécurité.

« Que leurs hommes se fassent tuer au front n'émeut pas les militaires, mais qu'un ministère et les gains qui en découlent leur échappent, cela devient un motif de soulèvement ? », s'interroge un observateur malien proche des milieux sécuritaires.

La preuve, selon lui, que l'armée malienne, au cœur de toutes les luttes de pouvoir depuis l'indépendance de la France en 1960, n'a d'autres desseins que « ses intérêts » propres.

Les colonels avaient justifié leur coup d'Etat d'août 2020, après des mois d'une contestation populaire contre le président Keïta, par le besoin de renforcer la lutte contre la corruption et la mal-gouvernance, et par la nécessité d'intensifier la traque des groupes jihadistes dans le nord et le centre du pays.

Bien qu'ils aient contrôlé de fait les organes de la transition mis en place après leur putsch, les militaires ont échoué à contenir les jihadistes, dont les attaques meurtrières se sont poursuivies sans relâche.

« Fragiliser le pays »

Pour le chercheur Boubacar Ba, « les militaires pourront difficilement gérer en même temps la politique à Bamako et combattre sur le terrain ».

L'Association malienne des droits de l'Homme (AMDH) estime que le « deuxième coup de force en moins d'un an » déclenché lundi par le colonel Goïta va même « contribuer davantage à fragiliser le pays ».

Les jihadistes s'emploient de plus en plus à apparaître auprès des populations comme administrant la justice dans de vastes étendues du territoire malien échappant à tout contrôle de l'Etat. 

Début mai, des hommes armés présumés liés à l'organisation Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) ont ainsi rassemblé la foule lors d'un marché près d'Ansongo (Nord) et lui ont présenté trois hommes qualifiés de voleurs, auxquels ils ont coupé la main droite et le pied gauche, une première depuis des années.

Pour Yvan Guichaoua, spécialiste du Sahel à l'Université du Kent (Grande-Bretagne), si à la faiblesse de l'armée s'ajoute une « instabilité chronique au cœur du pouvoir », le « retour de l'Etat et le sursaut civil », qui sont censés « ramener les brebis égarées du jihad » dans le droit chemin, ressemblent de plus en plus à des « chimères ».

Principale alliance jihadiste au Sahel liée à Al-Qaïda, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) « n'est pas qu'un mouvement insurrectionnel armé », dit-il.

Le GSIM est aussi porteur d'une « offre politique » dont l'influence « ne peut que bénéficier des perpétuels +jeux crapuleux+ qui se déroulent dans la capitale », selon Guichaoua.

Le chercheur Boubacar Ba souligne pour sa part que, à mille lieues des soubresauts de la vie politique à Bamako, des accords de paix locaux entre populations et jihadistes se sont multipliés ces derniers temps dans le centre du pays.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.